mercredi 29 juin 2011

Laurent Tailhade par F.-A. Cazals



Laurent Tailhade

(Air : Les Canards tyroliens. - Thérésa.)

A Gustave Le Rouge.

I

Premier que prendre un porte-plume,
Laurent Tailhade se parfume :
Il sent le musc, il sent l'encens,
Lorsque soudain il dit : Je sens
Le Lotus de monsieur Papus
Ou le jus d' Baju [I], Caramba ! Quel jus !

Pieds, pieds, pieds, pieds,
Voici les pieds de Péladan ! [II]
Tra oula oula ou. Tra oula ou la ou.
Tra ou la ou la ou la.
Pieds, pieds, pieds, pieds,
C'est de la viande de cochons !
Tra ou laou laou. Traou la ou laou.
Tra ou la ou laou lala ou.
Tra ou la ou laou laou la ou la ou la...
Reniflez !

II

Pour giboyer, Laurent Tailhade,
Au Pays du mufl' se ballade :
Il voit Prudhomme et Bableuska
Qui piétinent dans leur caca.
Il courr' le bourgeois, le baudet,
Le veau, le goret, le snob et l'bidet...

Pieds, pieds, pieds, pieds,
Voici les pieds de Péladan !
Tra oula oula ou. Tra oula ou la ou.
Tra ou la ou la ou la.
Pieds, pieds, pieds, pieds,
C'est de la viande de cochons !
Tra ou laou laou. Traou la ou laou.
Tra ou la ou laou lala ou.
Tra ou la ou laou laou la ou la ou la...
Reniflez !

III

Chez la princesse ou dans un bouge
Laurent Tailhade est talon rouge ;
Au Moulin-Rouge il se prévaut
D' savoir accommoder le veau.
Pour un qui marche de travers
Il est très sévère et le met en vers...

Pieds, pieds, pieds, pieds,
Voici les pieds de Péladan !
Tra oula oula ou. Tra oula ou la ou.
Tra ou la ou la ou la.
Pieds, pieds, pieds, pieds,
C'est de la viande de cochons !
Tra ou laou laou. Traou la ou laou.
Tra ou la ou laou lala ou.
Tra ou la ou laou laou la ou la ou la...
Reniflez !

IV

Qu'un taureau succombe – ou que tombe,
Dans la Bourbonnière, une bombe,
Laurent qui dîne chez Foyot,
Dit, en secouant son jabot :
« Qu'importe la mort du taureau
(Ou du torero) si le geste est beau ! » [III]

Pieds, pieds, pieds, pieds,
Voici les pieds de Péladan !
Tra oula oula ou. Tra oula ou la ou.
Tra ou la ou la ou la.
Pieds, pieds, pieds, pieds,
C'est de la viande de cochons !
Tra ou laou laou. Traou la ou laou.
Tra ou la ou laou lala ou.
Tra ou la ou laou laou la ou la ou la...
Reniflez !

V

Quand Laurent Tailhade s'habille,
L'on dirait un grand de Castille ;
Tel don Quichotte se drapa,
Il se campe dans sa capa,
Puis il promène son profil,
Tout en répétant ce refrain subtil :

Pieds, pieds, pieds, pieds,
Voici les pieds de Péladan !
Tra oula oula ou. Tra oula ou la ou.
Tra ou la ou la ou la.
Pieds, pieds, pieds, pieds,
C'est de la viande de cochons !
Tra ou laou laou. Traou la ou laou.
Tra ou la ou laou lala ou.
Tra ou la ou laou laou la ou la ou la...
Reniflez !

[I] Anatole Baju (1861-1903) Fondateur de la revue Le Décadent. Voir Anatole Baju, portrait d'un décadent (1) (2) dans Bohème Littéraire.

[II] Tailhade s'est souvent moqué de Péladan. Dans sa Ballade du Marchand d'Orviétan parue dans Au pays du mufle (Préface d'A. Silvestre, L. Vanier, 1891) on peut lire :

Voici la rue et le plantain,
Le jus de taupe et la merd'oie ;
Voici la graisse de putain,
Le cloporte, le ver à soie
Et le bol que Fagon emploie.
Ci la Bête du Gévaudan,
Ecco le fiel de la baudroie :
Voici les pieds de Péladan !

[III] Laurent Tailhade, par ailleurs amateur de tauromachie, le 4 avril 1894 fut victime d'un attentat au restaurant Foyot, où il dînait avec une amie. Le restaurant se situait près du Palais-Bourbon. Taillhade y perdit un oeil. Voir : Philippe Oriol : A propos de l'attentat Foyot – Quelques question et quelques tentatives de réponses. Editions du Fourneau, Collection noire n° 1. Fornax. Le 9 septembre au banquet de la Plume à la suite de l'attentat de Vaillant à la chambre des députés, Tailhade avait déclaré à un journaliste « Qu'importe les victimes si le geste est beau », cette phrase qui fit scandale, lui sera rappelé au lendemain de l'attentat Foyot.





mardi 28 juin 2011

Emile Goudeau et Manoël de Grandfort



Emile Goudeau : Le Froc. Ollendorff, 1888, in-12, 328 pp.


envoi à [sa compagne] Marie de Grandfort, en littérature : Manoël de Grandfort. "A la très belle Marion / ma chère princesse / Marie de Grandfort / son / Emile Goudeau"

Manoël de Grandfort (pseudonyme de Marie-Antoinette Barsalou, épouse d'Edouard de Lapeyre. 1829-1904). Goudeau et Marie vécurent ensemble à partir des années 1880 et jusqu'à la mort de Marie. Elle fut une amie très proche de Nina de Villard, qu'elle visitait régulièrement alors que les amis du Salon s'étaient éloigné de la "dame aux éventails". Emilie Gaillard, la mère de Nina, lui laissa une petite rente viagère.
Manoël de Grandfort collabora à la Vie Parisienne, au Gil Blas, à Paris-Journal, à La Presse, à La Fronde... Elle est l'auteure de L'Autre Monde (1855), Madame n'est pas chez elle (1856), Comment on s'aime lorsqu'on ne s'aime plus (1858), Ryno (1862), L'Amour au champs (1864), Confessions féminines (1886), Fin de siècle (1893)...
Elle eut de nombreux pseudonymes : Adrien Bar, Ryno
, Marie Fontenay, Marie de Notines. Elle était la mère de la romancière Jeanne Marni.



Emile Goudeau dans Livrenblog : Emile Goudeau : Fleurs du bitume, 1885. Emile Goudeau : Les Fous. Adieux à Charles Cros par Emile Goudeau.

Huysmans-Club



Quelques membres du Huysmans-Club
Léon Deffoux

Lucien Descaves


Léon-Paul Fargue

Léon Hennique

Georges Le Cardonnel

Pierre Lièvre

Paul Morisse


Pol Neveux

André Thérive

Paul Valéry


Frédéric Lefèvre : Entretiens sur J.-K. Huysmans. Editions des Horizons de France, 1931, in-8, broché, couverture rempliée, 256 pages, 1 bois de Jacques Boullaire en frontispice, 12 portraits pleine page par Texcier de membres du Huysmans-Club, 11 documents hors texte (photographies et envois en fac-similés).


Une Soirée de La Plume par F.-A. Cazals.



Frédéric-Auguste Cazals : Le Jardin des Ronces. Poèmes et chansons du pays latin. Précédés d'un poème d'Albert Mérat et d'une préface de Rachilde. 1899. Avec privilège d'Ubu Roy. La Plume, 1902, in-8, XVI-182 pp. Dessins in et hors texte. Avec un inédit de Paul Verlaine, un poème de Gustave Le Rouge et un poème d'Ivanof.

Une soirée de la Plume

(Air : La Tour Saint-Jacques. - Darcier.)

A Louis et Henri Maillard

I

Tous les sam'dis, au Soleil d'or,
C'est les « Soirées de la Plume » ;
A l'heure où le bourgeois s'endort
L'on rit, l'on boit, l'on fume,
Sur les neuf heur's le président,
Grimpant sur son estrade,
Donn' la parole en zézayant
A « not' cer camarade ! »
Dreling, dreling, dreling, dreling...
Deschamps [I] branl' sa sonnette.
Chacun s'dit alors : « C'est certain,
C'est l'ouverture du meeting,
Du meeting de la Chansonnette. »

II

Yann-Nibor [II] voulant nous bercer,
Tout le mond' se balance...
La princesse, sans se presser,
Y va d' sa p'tit' romance.
Lemercier [III] a des airs cochons
Tout plein son escarcelle :
Il nous exhibe ses Nichons
D'une voix de crécelle.
Dreling, dreling, dreling, dreling...
Il a l'oreille d'Yvette [IV] ;
Chacun, en lui serrant la main,
Dit alors : « C'est vous, l'Benjamin,
Le Benjamin de la divette ! »

III

Bailliot [V] survenant illico
Nous en pousse une raide,
Si, que devant le piano
S'installe Arthur Bernède [VI] .
Alors apparaît Montoja [VII],
Celui qui ténorise,
Et tout's les femm's disent, déjà,
Que sa chanson les grise !
Dreling, dreling, dreling, dreling...
La princesse l'embrasse !
Montoja se dit : « Quel chopin ! »
Bernèd' jou' la « March' de Chopin »
Et les amoureux quitt'nt la place...

IV

Le grand Mougel [VIII] ayant raillé
L'Illustre Compagnie,
Trimouillat [IX], trial très mouillé,
Bégai', plein d'ironie.
Degron [X], poète siamois,
Du piano s'approche,
Et nous respirons l'air des Bois...
Deschamps sonn' de la cloche !
Dreling, dreling, dreling, dreling :
C'est F.A.C. [XI] Qui chante...
Et chacun se dit : « Quel orgueil !
Il se met le carreau dans l'oeil
Et se croit très mil huit cent trente !

V

Quelques-uns, qui font le « Chat noir »
Et se faisaient attendre,
Arriv'nt, mais n'ont pas l' temps d' s'asseoir
Car on veut les entendre :
Jacques Ferny [XII], beaucoup plus spi-
rituel que Roqu'laure ,
Sait, avec art, tirer parti
Des chroniqu's de Roch'for... re [XIII]
Dreling, dreling, dreling, dreling...
Marcel Legay [XIV] s'enflamme ;
Et, tendre ou fougueux, son refrain
Fait un bruit d' grelots, ou d' tocsin,
Et d' l'effet au coeur de ma femme !

VI

De l'Anarchi' des compagnons
Contre les bourgeois tonnent ;
De la Bretagne des Bretons,
Comm' Durocher [XV], bretonnent,
Dubus [XVI] décoch' des compliments
Aux dam's qui nous écoutent,
D'autres expriment leurs sentiments
Sur ceux qui nous dé...routent !
Dreling, dreling, dreling, dreling...
D'abord mossieur Brun'tière [XVII],
Le sar Joséphin Péladan [XVIII]
Et Bérenger [XIX] qui tourne un an
Tout autour d'une pissotière !

VII

Albert Mérat [XX] dit : « C'est gentil,
Mais ça manqu' de poètes !
Votre « cher maître » que fait-il ?
Et vos jeunes esthètes ?
L'écol' romane est bien ici,
Mais jamais ell' ne donne,
Et les symbolos que voici
Ne sont compris d'personne ! »
Dreling, dreling, dreling, dreling...
Hé ! Voilà Jean Carrère [XXI] !
Signoret [XXII] l' suit et l' Saint-Graal
Trinque avec Frédéric Mistral...
Redonnel [XXIII] en brise son verre ! (1)

VIII

Ma femm' me dit : « Allons-nous-en,
Je me sens un peu lasse. »
Nous filons, quand chemin faisant,
Près la gar' Montparnasse,
Nous voyons poindre Canqueteau [XXIV]
Qui jamais ne s'enrhume ;
Il venait de faire un gâteau
De sa voix... Pour La Plume !!!

.....................................................

Dreling, dreling, dreling, dreling...
Eteignons la bougie !
Mais amour chante son refrain,
Et Lise, jusques au matin,
Rêve aux grelots de la Folie !

1893

(1) Ta rime seule, F.-A. Cazals,
Ici me montre atrabilaire ;
Car lorsqu'on brinde pour Mistral
Je lève, haut, très haut mon verre.
P. R.

[I] Léon Deschamps (1864-1899) fondateur de La Plume. Voir : Les Gendelettres dans Les Commérages de Tybalt.

[II] Yann Nibor (1857-1947) Breton de Montmartre, il est le « chansonnier des matelots ».

[III] Eugène Lemercier (1862-1939). Léon Maillard dans La Lutte idéale. Les Soirs de la Plume (P. Sévin, 1892) : « Eugène Lemercier, une jolie voix, une jolie figure, un joli talent, une jolie malice rembourrée et soignée, un des plus sympathiques parmi les plus sympathiques : a pour lui, en outre, son aménité qui lui vaut des amis et Sa Vie en Chansons qui lui vaudra des rentes si son éditeur veut bien voir le joli volume qu'il a. » Yvette Guilbert chanta, de lui, « On dirait qu'c'est toi »

[IV] Yvette Guilbert (1865-1944). La diseuse fin-de-siècle.

[V] Marcel Bailliot : Léon Maillard (opus cité), écrit : « Voilà Marcel Bailliot, le zutiste, ayant cinquante refrains à son arc, chansons dans la manière blageuse, crânes, frisques et joviales, avec en dessous bien masquée, une jolie petite pointe sentimentale et attendrie ; a plus fait pour la gloire de Moréas que les bibliopoles du quai, Bailliot chante les Abricots, les Trottins, les Dos et s'appuie sur les Fanfares du coeur. »

[VI] Arthur Bernède (1871-1937) romancier populaire, auteur de romans d'aventures et d'histoires. Il vient à Paris en 1890, pour devenir chanteur lyrique, et le soir accompagne les chansonniers au piano. Léon Maillard (opus cité), écrit : «Bernède est devenu malade, et dans un accès de fièvre a donné les Contes à Nicette à un éditeur et le Bijou de Stéphana au théâtre de Cluny. »

[VII] Gabriel Montoja le « j » de son nom sera changé en « y » (1868-1914) Médecin et chansonnier, il fut l'une des gloires du Chat Noir.

[VIII] Henri Mougel figure dans la liste des collaborateurs annoncés dans la revue La Cravache (voir : Revues dans Les Commérages de Tybalt). Léon Maillard (opus cité) écrit : « Mougel secoue l'Académie comme un cerisier »

[IX] Pierre Trimouillat (1858-1929) Chansonnier et fonctionnaire à la préfecture de la Seine. Voir Les Gendelettres dans les Commérages de Tybalt.

[X] Henri Degron (1871-1906) Poète et critique, collaborateur de La Plume, il fonde la revue Les Ibis avec Tristan Klingsor. Voir Les Féeries Intérieures.

[XI] Frédéric-Auguste Cazals (1865-1941) Dessinateur, chansonnier, proche de Verlaine et auteur de cette chanson.

[XII] Jacques Ferny (1863- ) Léon Maillard (opus cité) parle d'« un chansonnier ironiste, implacable, enfant de La Plume que le Chat Noir ne prit que tardivement »

[XIII] Henry Rochefort (1831-1913) journaliste, il le fondateur de La Lanterne, républicain, polémiste, il est déporté à Nouméa après la Commune. Revenu à Paris après l'armistice de 1880, il devient Boulangiste et antidreyfusard.

[XIV] Marcel Legay (1851-1915) Il fut des Hydropathes et du Chat-Noir.

[XV] Léon Durocher (1862-1918) « Breton de Montmartre » et chansonnier, il aura en 1900 son propre cabaret, Le Moulin à Sel. Léon Maillard (opus cité) rappelle sa voix harmonieuse et l'étendue de son répertoire de la chanson d'inspiration bretonne aux poèmes lyriques en passant par des chansons humoristiques et érotiques.

[XVI] Edouard Dubus (1863 -1895) voir Livrenblog : Quand les violons sont partis : Préface de Thailade. Quand les violons sont partis par Willy. Stanislas de Guaïta, Edouard Dubus, Adolphe Retté et l'opium.

[XVII] Ferdinand Brunetière (1849-1906) Critique littéraire, il est élu à l'Académie Française le 8 juin 1893.

[XVIII] Le Sar Joséphin, n'est plus à présenter, on le retrouve dans Livrenblog ici, et un peu partout.

[XIX] René Bérenger (1830-1915) sénateur, il fut surnommé « le Pére la Pudeur » pour avoir fait poursuivre tant les livres que les spectacles « offensant la moralité publique ».

[XX] Albert Mérat (1840-1909) Poète parnassien.

[XXI] Jean Carrère (1868-1932) Il publie un recueil de ses premières oeuvres, Premières poésies. Ce qui renaît toujours. Poésies nouvelles à la Bibliothèque de La Plume en 1893

[XXII] Emmanuel Signoret (1872-1900) fonde la revue le Saint-Graal en janvier 1890. Ses oeuvres complètes furent préfacée par André Gide.

[XXIII] Paul Redonnel (1860-?), fut collaborateur auprès de nombreuses revues littéraires La Plume, dont il fut secrétaire de rédaction,ChimèreLa Cigale d'or La France d'OcLes Partisans, il fut co-directeur avec Paul Ferniot de La Maison d'Art. Son goût pour l'ésotérisme lui fait diriger avec Jollivet-Castellot et Paul Ferniot le recueil Les Sciences Maudites, chez cet éditeur et collaborer à la revue le Voile d'Isis

[XXIV] Joseph Canqueteau, chansonnier et employé à la préfecture de la Seine, Canqueteau collectionnait les affiches et dirigea le numéro spécial de La Plume, l'Affiche illustrée (15 novembre 1893). Il publia un recueil de ses chansons à l'Annexe de la Bibliothèque de La Plume (Chansons, 1893, préface d'Aurélien Scholl). Il collabore à la Plume à partir du 15 mars 1892. Léon Maillard (opus cité) : « Le roi de la fête, l'idole de Scholl, l'épouvantail de Grosclaude, Joseph Canqueteau ; - une voix se promenant sur des octaves, telle la feue reine Cléopâtre, des poignées de diamants à la hauteur de la glotte, soigne sa production incessante ; une faconde sans rivale dans une forme châtiée. A de l'esprit comme quatre, mais est... gracieux autant que Deschamps, quand le barométre est en baisse. L'Incendie du Chabanais appartient désormais au répertoire. Inspecte l'actualité sans s'accorder de répit. »



mercredi 22 juin 2011

Scripsi N° 9. Le Livre d'occasion.



Du 1er mai 1913 au 1er août 1814, on trouve dans le Mercure de France, une rubrique intitulée "Le Livre d'occasion", cette rubrique sera signée par un certain Firmin Tillet (avis de recherche). Suivies par des petites annonces d'achat et de vente de livres, ces chroniques sont consacrées aux ventes de livres anciens et à la bibliophilie : Les autographes, Les livres à figures du XVIIIe siècle, Les incunables, Les Keepsakes, Editions des poètes du XVIe siècle, Editions princeps de La Fontaine, Le livre contemporain illustré, Editions originales de Hugo, de Lamartine, de Musset, de Gautier, d'A. de Vigny, de Mérimée, de Barbey d'Aurevilly, de Léon Bloy, de Marcel Schwob et de Francis Jammes.

Le numéro 9 de Scripsi, reproduit ces différents articles qui donnent le prix des livres, ainsi que leurs fluctuations suivant les pays et les modes.


Bulletin du site des Amateurs de Remy de Gourmont. www.remydegourmont.org


lundi 20 juin 2011

L'Insaisissable de Liane de Pougy par Jean de Tinan.


En juillet 1898, Jean de Tinan, dans le quotidien La Presse, annonce le premier roman de Liane de Pougy, L'Insaisissable. Sous couvert d'une lettre de Célimène à Philinte, il prend la défense de la danseuse et courtisane.



La Guirlande de Célimène

Célimène à Philinte

Certainement je lirai l'Insaisissable ! - faites-moi envoyer Le Gil Blas dès que cela commencera – et tout le monde le lira comme moi, c'est bien là au fond ce qui vous enrage. Je le lirai bien régulièrement, et je suis déjà persuadée que c'est très bien...
Pourquoi ne serait-ce pas très bien ? Vraiment, messieurs et dames, je vous trouve tous infects... parce que Liane veux publier un roman, vous voilà tous à jaser après elle de la réclame grincheuse... Pourquoi ne serait-ce pas très bien, ce roman ? Je vous assure que Liane a « de l'éducation » - une de mes cousines a été sa camarade de couvent, elles se sont un peu perdues de vue depuis, mais je ne doute pas que maintenant, elles ne renouent. Une artiste... ça n'est plus du tout la même chose...
Et vous sentez si bien, ô Philinte et Cie, que ce roman doit être très bien, que vous insinuez déjà « qu'il n'est pas d'elle »... ou tout au moins elle a subi tant d'influences... chacun sait que la femme n'est qu'un reflet... et on les cite un peu pèle-mêle, ces influences... Eh mais ! Il me semble que si le roman de Liane reflète à la fois Arsène Houssaye, Jacques-Emile Blanche, Meilhac, Baudelaire, Bourget, Pierre Louÿs, Murger et Jean Lorrain, ça doit être plutôt ce qu'on appelle une oeuvre originale... Philinte, que 'ai donc hâte de le lire...
Ce sera factice, dites-vous, et Liane l'est elle-même, sans naïveté... Elle s'habille d'iris blancs, c'est trop salissant... Elle aime les forêts russes, c'est impardonnable... et, qu'elle se suicide quelquefois c'est bien, mais peut-on admettre qu'elle l'écrive à des évêques ! Philinte, voulez-vous que je vous dise ce que vous êtes... Philinte, vous êtes un vilain curieux... et je sais pourquoi.
L'Insaisissable ! Je ne trouve pas ce titre si mal. Je suis sûre que la formule en deviendra à la mode, car vous savez que la mode des titres de roman est la plus contagieuse des modes... Ernest La Jeunesse n'annonçait-il pas déjà l'Inimitable..., attendez seulement quelques mois, et vous pourrez écrire l'Implacable... sur celle que l'on ne peut pas plaquer...
Je suis méchante. Mais je sens si bien, à travers les phrases sans indulgence de votre lettre, l'aigre douceur de certaine personne, souvenir de votre enfance, qui pardonnerait bien à Liane son porte-plume d' écaille, mais ne lui pardonnera jamais sa nuque et ses épaules d'ivoire...
Ne vous laissez pas influencer, mon petit Philinte, ne soyez pas si petit garçon... vous me donneriez presque envie de me laisser aimer par vous, pour vous aider, comme c'est la mode, à recouvrer votre indépendance.

Votre
Célimène

Pour copie :
Jean de Tinan


La Presse 1er juillet 1898




Sur Jean de Tinan : Frivolités poignantes


mercredi 15 juin 2011

mardi 7 juin 2011

Expo Jossot prolongée.


L'exposition Jossot, Caricatures, de la révolte à la fuite en Orient (1866-1951), qui se tient à la bibliothèque Forney depuis le 1er mars se prolonge jusqu'au 2 juillet 2011.

Une bonne occasion pour réviser son Credo. (Assiette au Beurre, n° 163, 14 mai 1904).










Cette exposition est la première consacrée à Jossot depuis la mort de l'artiste.

Retrouvez toutes les informations pratiques et une revue de presse sur Goutte à goutte, le site de Jossot




vendredi 3 juin 2011

Fernand Divoire : Le Grenier de Montjoie !



Monjoie ! ne fut pas seulement une revue publiée entre 1913 et 1914, avec pour directeur Ricciotto Canudo, dans ses locaux étaient exposés des tableaux, lors des réunions du lundi, on y lisaient des vers et jouaient de la musique. Durant la guerre furent organisé des festivals pour rendre hommages aux collaborateurs de la revue devenus combattants. C'est lors du premier de ces festivals que Fernand Divoire se souvient des lundis de Montjoie !


Le Grenier de Montjoie !

Conférence faite le 7 décembre 1917 au premier Festival de Guerre « Montjoie ! »

Brusquement, Canudo est venu me voir. Il faut, m'a-t-il dit, que vendredi vous parliez de Montjoie. J'ai un peu crié, parce que j'aime Montjoie et que j'aurais voulu en parler dignement, avec du temps devant moi pour polir une conférence toute ornée d'enthousiasme et de jolies phrases. Mais ce capitaine en chéchia, décoré de rouge par la France, et de bleu par l'Italie, disait ; « vous parlerez vendredi » comme il a dû dire à ses zouaves : « Enlevez cette hauteur » le jour où la carte de Macédoine s'est enrichie du « piton Canudo ». Ce qu'il demandait aujourd'hui était moins difficile d'ailleurs. J'obéis. Et, d'abord, je dis que pour ceux d'ici qui étaient de Montjoie, il y a un profond plaisir à se retrouver, ensemble, après si longtemps.
Mais il faut expliquer.
Montjoie, Mesdames, c'était à côté des Galeries Lafayette.
Et donc, ce n'était ni un atelier montmartrois, ni un studio de Montparnasse.
Le fait que Montjoie était à côté des Galeries Lafayette, dans la première maison de la Chaussée d'Antin, j'y vois comme le signe capital de la volonté qu'avait eue Canudo en le fondant.
Il n'avait pas voulu attendre que Paris allât aux artistes d'avant-garde. Il était allé avec eux à Paris au milieu de Paris, et y avait planté son drapeau.
On montait tout l'escalier. Un escalier essoufflant. Au dernier étage, on se perdait dans les couloirs. Le bruit des voix aidant, on trouvait la porte.
Montjoie habitait deux petites pièces, grandes à elles deux comme... le quart de ce salon. En entrant, on y trouvait une centaine de personnes – fumeurs et non fumeurs. Je crois que je n'exagère pas.
Et ces cent – ou ces cinquante personnes – étaient des artistes presque tous de vraie valeur, des gens du monde, des gens de théâtre, des étrangers passant par Paris. Je me rappelle y avoir vu Mme Georgette Leblanc, Mme Japy de Beaucourt, Valentine de Saint-Point, qui gardait dans une petite boîte de fourrure Mitzi, le charmant singe minuscule ; Valentine Gross, qui avait dessiné les ballets russes. J'y ai vu – c'était alors chose rare – un officier serbe qui nous semblait avoir un prestige particulier parce qu'il avait fait la guerre.
Et toute une foule grouillante de jeunes hommes d'art – de Segonzac à Luc-Albert Moreau, de Ravel à Strawinsky, de Gabriel Boissy à Apollinaire, - que nous nous ne imaginons plus maintenant que vêtus de bleu horizon : Boissy comme Apollinaire, Moreau comme Segonzac.
Sur une déjà vieille coupure de journal, je retrouve des noms de ceux qui allaient aux lundis de Montjoie ; je vois là : Bakst, Mme la comtesse de Larègle, Charles-Henry Hirsch, Mlle Trouhanova, Alexandre Mercereau, qui, il y a deux mois, était renversé par un obus ; un prince de Tour-et-Taxis, Mario Meunier, aujourd'hui prisonnier et que les Allemands ont envoyé défricher la forêt de Bielowiejsz ; des noms qu'on lit à la rubrique mondaine du Figaro : comtesse de Borchgrave, comtesse Mariotti, baronne Lippe, Mlle Prat. Et, en même temps, Erik Satie et Dufy, Reboul et Barzun, Kaplan, qui souffre pour nous en Macédoine de la fièvre paludéenne, Maxence Legrand, mort au champ d'honneur, Pierre Fons, mort, Gasquet, porte drapeau, Roger Allard, qui vient de se casser une jambe en tombant d'avion, Jean Giraudoux, qui a combattu aux Dardanelles, Gazanion, dont une balle a rendu le bras droit à jamais inutile, Variot, blessé au bois Le Prêtre, et trente autres : La Frenaye, Fernand Léger, René Chalupt, G. Le Cardonnel, Louis Richard-Mounet, Eugène Montfort, T'Serstevens, Lombard, Brunelleschi, Lhote, Morgan-Russel, Duchamp-Villon, et Jacques Villon et le chass'bi André Salmon....
Le veston d'atelier était voisin du manteau de zibeline, et le scaferlati se mêlait au vetiver et à la Roseraie.
Et ici se précise un peu plus l'idée de Canudo.
Pour lui, le « monde » n'étit pas formé d'un ramassis de Philistins, comme au bon vieux temps de Murger et de Gautier. Canudo devinait, au contraire, en lui, une force. « Il est, dit-il, le réalisateur d'art, comme nous sommes les créateurs d'art ».
Est-ce à prétendre que le monde s'agenouillerait tout de suite devant le cubisme, ou même que, s'étant agenouillé, il en saurait goûter toutes les aspérités, non. Peut-être pas. Mais il y avait à tenter une conquête qui n'était pas à dédaigner. Il y avait, si on ne trouvait pas en Snoboland beaucoup d'alliés, à y obtenir au moins, par une intelligente propagande, le silence et le respect.
Et, tout doucement, le Monde envoyait des éclaireurs à Montjoie. Ils y étaient attirés, comme nous-mêmes, par la riche atmosphère d'art qui flottait là. Dans les deux petites pièces, les murs étaient chargés de tableaux et de croquis ; les cheminées, de statuettes. Et, à côté des dessins de Rodin, qui demeuraient aux mêmes places, d'autres dessins et tableaux changeaient chaque semaine.
Chaque lundi était consacré à un art ou à un artiste. Une fois, on avait exposé des oeuvres d'un peintre indien ; une autre fois, des tableaux de Chagall ; une autre fois, des partitions de Ravel et de Strawinsky ; une autre fois, des décors de Cominetti.
Une foi – je veux insister sur dette fois là, car je ne l'oublierai jamais – on avait exposé le poème du Transsibérien et de la petite Jeanne de France [I], de Blaise Cendrars.
On l'avait épinglé au mur. C'était une feuille multicolore de deux mètres. Quelque artiste connu devait le lire, mais il n'arrivait pas. Le soir était déjà tombé. Alors pour que la journée ne fût pas manquée, une femme s'offrit à déchiffrer le poème bizarre. On accepta. Elle prit alors une bougie et, montée sur une chaise, commença à lire d'une voix sourde. Jamais, Mesdames et Messieurs, je n'ai ressenti une aussi profonde émotion à la lecture d'un poème.
Ce jour-là, vraiment, nous avions découvert un Poète.
Dans ce tumulte de Montjoie, y avait-il une doctrine d'art ?
Il y avait, d'abord, ce tumulte ; puis un principe d'union des arts et de sélection des artistes. Montjoie n'était pas un groupe d'écrivains, mais d'écrivains, de peintres, de sculpteurs, de musiciens. C'était un cri qui avait groupé en une seule force les novateurs sérieux, ceux qui étaient convaincus à la fois de la nécessité de faire leur révolution et de celle de ne pousser la révolution qu'à bon escient, pour construire, et non pour l'amusement de démolir les potiches.
Au lieu de s'excommunier d'école à école, on s'estimait les uns les autres. On avait somme toute réalisé, dans le grenier de Canudo, ce que j'avais appelé la gauche libérale.
Cette sélection d'artistes devait élever son monument, cette « Galerie de Montjoie, livre d'or d'une génération » que devait éditer Pierre Corrard, mort depuis au champ d'honneur.
La Galerie devait comprendre une anthologie de poètes et de prosateurs, des reproductions d'oeuvres de peintres et de sculpteurs, un album de musique, des études sur tous nos arts, un dictionnaire biographique.
Il y avait à Montjoie une volonté de force, assez nouvelles pour ceux qui voyaient encore les artistes dans le clair de lune de 1830 et les étangs fleuris de nénuphars de 1880. Sur la couverture de la rtevue, on lisait : Montjoie ! Organe de l'impérialisme artistique français. Et cette épigraphe de la Chanson de Roland : « Ce n'est pas un bâton qu'il faut pour telle bataille. Mais le fer et l'acier doivent y être bons. De toutes parts, on entend crier : Montjoie ! »
En 1913, et pendant l'hiver de 1914, il n'était cependant pas encore question d'acier. A peine de bâton. On n'a bien vu le bâton et on n'a entendu les cris qu'à la première du Sacre du Printemps de Strawinsky. Canudo nous avait tous amenés. Nous nous sommes très bien conduits. Pour ma part, je ne sais plus de quel nom d'oiseau j'ai décoré des dames qui avaient, il est vrai, des aigrettes sur la tête, mais je me rappelle très bien la surprise d'un monsieur fort élégant qui sifflait dans une clef et que je m'étais cru autorisé à comparer, pour ce fait, à un valet d'écurie.
Voilà donc ce qu'était Montjoie ; un organisme vivant dont la revue n'était qu'un des moyens d'action. Cette gazette d'art restait l'image exacte de ses amis. Comme chaque lundi du groupe, chaque numéro de Montjoie était consacré à une manifestation de la vie moderne : il y eut des numéros consacrés à la Danse, aux Indépendants, aux Art plastiques, etc...
Canudo défendait le Cérébrisme, qui lui appartient en propre mis où il voyait se refléter l'art de ses amis.
Ce qu'est le Cérébrisme, il l'a expliqué dans un manifeste qu' publié le Figaro. Il y disait :
« L'Absurde est le Réel encore non né, ou encore incompris. Des phalanges d'artistes du monde entier vivent somptueusement de l'Absurde parisien.
« Depuis quelques dizaines d'années, la France est si impérieusement en tête de l'évolution artistique, que les nations les plus hostiles s'inclinent devant sa domination.
« Cette domination est absolument cérébrale. L'Art se cérébralise progressivement, intensément, depuis une trentaine d'années.
« Toute innovations artistique doit révolter l'oeil ou l'oreille, car l'oeil et l'oreille demandent un temps pour s'habituer aux nouvelles harmonisations des couleurs, des formes, des mots, des sons. Le caractère général de l'innovation contemporaine est dans la transposition de l'émotion artistique du plan sentimental dans le plan cérébral.
« Nous ne voulons plus qu'un tableau « représente » quoi que ce soit. Nous ne voulons plus d'une peinture qui ne soit que paroles en images.
« Dans notre époque d'individualisme à outrance, tout artiste doit se forger son monde intérieur et sa représentation extérieure.
« De cela est né l'art moderne, libéré, volontaire, rebelle à tout dogmatisme d'école. »
« Cet art marque la borne funéraire de tout l'art sentimental : banal, facile, intolérable parce qu'insuffisant. Le mélodrame où Margot a pleuré est sans doute un mélodrame stupide. Aucune exaltation pur l'individu aucune élévation pour l'esprit. Tandis que, contre tout sentimentalisme dans l'art et dans la vie, nous voulons un art plus noble et plus pur, qui ne touche pas le coeur, mais qui remue le cerveau, qui ne charme pas, mais qui fait penser. »
Et, à la fin de ce manifeste, Canudo disait : « La génération artiste nouvelle se veut héroïque ».
La guerre est venue. Canudo, né en Italie, n'a pas hésité. Il a choisi la France, il s'est battu pour elle. Après l'Argonne, les Dardanelles, la Serbie, l'Albanie, le voici avec la Légion d'honneur et trois galos. Et Blaise Cendrars, né en Suisse, le voici, après l'Artois et la Champagne, avec une médaille militaire et un bras de moins. Et les autres restent dispersés. Segonzac aux tranchées ; d'autres qui en sont revenus, d'autres qui y sont encore, d'autres qui n'y sont pas allés, d'autres qui n'en reviendront pas.
Mais Montjoie est resté une chose vivante, et la preuve en est que le voici ici, grâce à une précieuse hospitalité. Et que, pour aujourd'hui, il nous englobe tous, et nous emplit de souvenirs que nous n'aurions pas cru si chers, et d'espoirs.
Fernand Divoire

[I] Blaise Cendrars, couleurs simultanées de Mme Delaunay-Terk. La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France. Editions des Hommes Nouveaux, 1913.
Les 3 Festivals de Guerre de Montjoie !
Programme des trois Festivals de Guerre

Premier Festival
(Le 7 décembre 1917, dans les salons de Mme Japy de Beaucourt)
Pour fêter les Amis de Montjoie, venant des Armées

Ire partie consacrée au « Grenier de Montjoie ! » par Fernand Divoire.

IIe partie consacrée à l'audition d'un poème de Fern. Divoire par Mlle Suzanne Méthivier.
De deux poèmes de Blaise Cendrars par M. Pierre Bertin.
De deux chevauchées de Canudo par M. Romuald Joubé.
De deux atmosphères de Canudo par Mlle Cahuzac.

IIIe partie consacrée à l'audition des musiques de Erik Satie et Louis Durey par Mlle Marcelle Meyer et M. Georges Auric.
Des musiques de Georges Auric par M. Pierre Bertin.
Des musiques de Maurice Ravel et Igor Strawinsky par Mlle Lucienne Coutura.

Deuxième Festival
(le jeudi 3 janvier 1918, dans l'atelier de Miss Mabel Harrisson)
pour honorer les Amis de Montjoie, aux Armées

Ire partie consacrée à l'audition d'un poème de Roger Allard et du poème Décembre de André Breton par Mlle Colliney.
Du poème Silence de Drieu-la-Rochelle par M. Pierre Bertin

IIe partie consacrée à l'audition de Pâques de Blaise Cendrars par M. Pierre Bertin.

IIIe partie consacrée à l'audition des deux « atmosphères » Pâleur et la Blessure de Canudo par Mlle Eve Francis.
Des deux nocturnes Neige et Chant de Marche nocturne le long du Vardar de Canudo par M. de Max.

IVe partie consacrée à l'audition de la Sonatine pour cordes, quatuor de Germaine Tailleferre par Mlle Hélène Jourdan-Morhange, F. Capelle, Lutz et Clément.
Des Choses vues à droite et à gauche (sans lunettes) de Erik Satie
a) Choral hypocrite ;
b) Fugues à tâtons ;
c) Fantaisie musculaire.
Par Mlle Hélène Jourdan-Morhange et Erik Satie.

Troisième Festival
(dans l'atelier de Mlle Jeanne Ronsay)
pour honorer le poète helleniste Mario Meunier, prisonnier de guerre

L'Ame antique dans le lyrisme moderne.

Ire partie consacrée à l'audition de
a) Un poème de André Picquet, de l'armée d'Orient par Mme Lara
b) Le Dieu Pan, de Paul Fort par M. Bertin.
c) Fragments de Sappho, transcrits par Mario Meunier, et l'Ode à la solitude, de Mario Meunier par Mme Germaine Dermoz.
d) Fragments du Banquet de Platon, transcrits par Mario Meunier par M. Pierre Bertin
e) Deux « atmosphères », Promenade sentimentale devant l'Olympe et Nocturne en Vieille-Grèce, de Canudo, de l'armée d'Orient par M. de Max.

IIe partie consacrée à l'audition des Choeurs des Suppliantes d'Antigone, transcrits par Mario Meunier par les choreutes : Mlles Alevy, Dubois, Fargue, Le Quérée et Sevé, réglées et dirigées par Mme Lara.

IIIe partie consacrée à l'audition de
a) Gymnopédies, sarabande, gnossiennes, de Erik Satie par M. Ricardo Vinès
b) Chansons de Bilitis, de Claude Debussy par Mme Marie-France de Montaut et Mlle Germaine Tailleferre.
c) Epigraphes antiques, de Claude Debussy par Mme Marcelle Meyer et M. Ricardo Vinès.
d) Daphnis et Chloé (2e suite), de Maurice Ravel par Mmes Juliette Meerovitch et Yvonne Lefébure.
e) Chansons grecques, de Maurice Ravel par Mme Marie-France de Montaut et M. Maurice Ravel.
f) Fragment de Pénélope, de Gabriel Fauré, et Epigrammes, de Koeklin par Mme Marie-France de Montaut
g) Prélude de Salomé, de Florent Schmitt par Mlle Meerovitch et M. Florent Schmitt.
h) Trio (dit Dyonisien), de Maurice Ravel par Mmes Jourdhan-Morhange, Juliette Meerovitch et M. Félix Delgrange.