mardi 19 juin 2007

Encore des livres de souvenirs

ASTRUC (Gabriel) : Le Pavillon des fantômes. Grasset, 1929 / Belfond 1987 / Mémoire Du Livre, 2003

BECQUE (Henry) : Souvenirs d'un auteur dramatique. Bibliothèque artistique et littéraire, 1895

BILLY (André) : La Terrasse du Luxembourg. Arthème-Fayard, C'était Hier, 1945.
Premier volume de souvenirs d'André Billy écrivain et journaliste, proche de Guillaume Apollinaire : jeunesse, son premier article (une interview de Bibi-la-Purée, à propos de Verlaine, destiné à L'Echo de Paris et qui ne paraîtra pas, mais qui est donnée ici), La Bohème après 1900, son premier livre, Secrétaire de rédaction (la revue Le Censeur), Boulevard des Italiens (Louis-Michaud, Eugène Rey, ...).

BILLY (André) : Le Pont des Saints-Pères. Arthème Fayard, C'était hier, 1947.
Volume consacré à sa vie littéraire à partir de 1911 : Le journal Paris-Midi où il tiendra la rubrique du Courrier-littéraire (Toulet, Dalize, Maurice de Waleffe, Apollinaire, Antoine Albalat), le Mercure de France (Paul Morisse, Paul Léautaud, Van Bever, Jean de Gourmont, Louis Pergaud, etc), La Belle édition (François Bernouard, Emile Zavie, Léon Deffoux, etc), Les Soirées de Paris (Apollinaire, le vol de la Joconde, Dalize, Salmon, etc).

[de MAX] DELLUC (Louis) : Chez de Max. L'édition, 1918
Antoine, Gémier, Sarah Bernhardt ... Les souvenirs de l’acteur de Max sur le milieux du théâtre, et de la littérature, recueillis par Delluc.

DUVERNOIS (Henri) : Apprentissages. Souvenirs des années 1885-1900. Hachette, 1930.

GAUTIER (Théophile) : Portraits et Souvenirs littéraires. Lévy, 1875
Gérard de Nerval, Baudelaire, Madame de Girardin

GAUTIER (Théophile) : Souvenirs De Théâtre, d'Art et De Critique. G. Charpentier, 1883

GAUTIER (Judith) : Le collier des jours. La Renaissance du Livre, 1911 / Pirot, 1998

GILL (André) : Vingt années de Paris. C. Marpon et E. Flammarion. 1883. Préface par Alphonse Daudet, portrait d'André Gill par F. Desmoulin en frontispice. 5 planches hors texte de caricatures d'André Gill

HOUSSAYE (Arsène) : Les Confessions. Souvenirs d'un demi-siècle, 1830-1880. E. Dentu, 1885. 4 vol. Bousingots et romantiques.

JAMMES (Francis) : De l'âge divin à l'âge ingrat. Premier volume des mémoires. Plon-Nourrit 1921
L'amour, les muses et la chasse
Deuxième volume des mémoires. Plon-Nourrit, 1922.
Les caprices du Poète
Troisième volume des mémoires. Plon-Nourrit, 1923
Le patriarche et son troupeau
Quatrième volume des mémoires suivi des Airs du mois. Mercure de France, 1949.

LECOMTE (Georges) : Ma Traversée. Robert Laffont, 1949.
G. Lecomte avant de devenir Académicien français, fut le fondateur de la revue La Cravache, ses pièces, La Meule et Les Mirages furent représentées au Théâtre-Libre en 1891. Il fut directeur de l’école Estienne et président de la Société des gens de lettres en 1908.

MAZEL (Henri) : Aux beaux temps du symbolisme. 1890-1895. Mercure de France / Editions N.R.B. 1943.
Mazel -1864/1947 - journaliste et auteur dramatique a collaboré aux revues symbolistes et au Mercure de France, il s’agit ici de souvenirs sur le mouvement symboliste : fondation de la revue Ermitage, de La Plume, du Mercure de France, Jean Moréas, Laurent Tailhade, Hugues Rebell, Remy de Gourmont.

ROUVEYRE (André) : Souvenirs de mon commerce. Gourmont, Apollinaire, Morèas. Cres, 1921

SALMON (André) : Souvenirs sans fin. Première époque (1903 - 1908). Deuxième époque (1908-1920). Gallimard, 1955-1956 / 2004

vendredi 8 juin 2007

DES BARBARES...

A commander :

Gourmont. L'Oeuvre saucissonnée.


Vient de paraitre :


Remy de Gourmont : La dissociation des idées suivi de Le Succès et l’idée de beauté. aux éditions HURDLE


Disons tout d'abord qu'il est toujours bon de rééditer des textes de Gourmont, mais quand va t'ont cesser de saucissonner ainsi son oeuvre ? En effet une fois de plus il s'agit ici de deux essais publiés en volume dans La Culture des Idées (1900), et Le Chemin de velours (1902). D'accord en cela avec Hubert Juin, je dirais que l'oeuvre de Gourmont ne se comprend parfaitement que dans sa lecture globale (voeux pieu), ou pour le moins volumes après volumes. Sa pensée et ses opinions, jamais figés, se transforment, s'aiguisent, se nourrissent de nouvelles lectures, de nouvelles découvertes, et de L'Idéalisme Absolu des débuts aux dernières Dissociations, si la façon de penser, la liberté de ton, n'a pas changé, si le scepticisme critique est toujours là, il s'est affiné et jamais ce chemin intérieur suivi par Gourmont ne sera rendu par des bribes de textes publiés de-ci de-là. N'écrivait-il pas lui-même : "Personne même n'a peut-être plus changé que moi. C'est que les méditations successives me font voir les choses sous un aspect qui se renouvelle sans cesse, et je ne vois pas pourquoi je fermerais les yeux à ces renouvellements. Mon cerveau d'il y a dix ou quinze ans m'inspire cependant autant de confiance que celui d'aujourd'hui : si l'un a ses préjugés, l'autre a les siens, et qui se valent sans doute" (La Culture des idées).
A quand une publication complète des 7 volumes de Promenades Littéraires qui enfin rendrait justice au grand critique ?

Il est assez simple et rapide de se procurer une grande partie de l'oeuvre de Gourmont en éditions anciennes, seuls les premières oeuvres, tirées à petits nombres sur les papier les plus divers et parfois illustrées, sont réservées aux bibliophiles, les volumes courants édités au Mercure de France dans les années 20 et 30 sont courants et tout à fait abordables, vous n'avez donc aucune excuse de ne pas découvrir l'oeuvre iconoclaste d'un écrivain qui plaçait la liberté d'écrire et de penser au-dessus de tout.

mardi 5 juin 2007

A LIRE

Encore un livre de souvenirs à lire absolument :

Gustave Guiches, Au Banquet de la vie (Souvenirs de la vie littéraire), édition établie et annotée par René-Pierre Colin et Eric Walbecq, préface de R.-P. Colin, Du Lérot, 2006, 345 p.

Les Souvenirs de Guiches, naturaliste oublié de beaucoup excepté de l'excellent R.-P. Colin, dont il faut rappeler chez le même éditeur de Tusson, Louis Desprez (1861-1885). Pour la liberté d'écrire, biographie suivie de Pour la liberté d'écrire et de Mes prisons, par un naturaliste, écrit avec Jean-François Nivet en 1992 (déjà) et son Zola : Renégats et Alliés: La République naturaliste aux Presses Universitaires de Lyon en 1988 (est-ce possible ?), ainsi que les rééditions indispensables d' Une belle journée d'Henry Céard, de L’Affaire du grand 7, Benjamin Rozes, Pœuf et autres nouvelles de Léon Hennique, d'A Vau-l'eau de J.-K. Huysmans et du Petit Bottin des Arts et des lettres de Jean Moréas, Félix Fénéon, Oscar Méténier et Paul Adam.
On retrouve ici Eric Walbecq à qui nous devont, toujours aux éditions Du Lérot les quatre volumes de correspondances de Jean Lorrain avec Marcel Schwob, Edmond de Goncourt, Huysmans, Colette Willy et Polaire.

lundi 4 juin 2007

Les livres de souvenirs…. suite.

L’histoire littéraire s’en nourrit, ils sont plus moins fiables plus ou moins intéressants, ils restent indispensables pour qui veut connaître une époque, ses auteurs et sa littérature. Livres de souvenirs, Mémoires ou autobiographie ? La classification n’étant pas mon fort, on trouvera dans la liste ci-dessous les uns et les autres.

Ajalbert (Jean) :

Mémoires en vrac au temps du Symbolisme 1880 - 1890. Albin-Michel, 1938.


Sommaire : Le premier journal symboliste : Le Fou du lycée Fontanes. La classe de Mallarmé (au même lycée). De F. Coppée à J.-F. Raffaêlli. Fernand Icres, Ernest Raynaud, Rachilde. Les poètes chez Léonide Leblanc. Au Chat noir. Emile Goudeau, Rollinat, Tailhade, Bloy, Charles Cros, Verlaine. Robert Caze. Des Naturalistes aux Décadents. A Lutèce. Sur le vif. Vers impressionnistes. Francis Vielé-Griffin. Le Dîner des Têtes de Pipes. Le duel Robert Caze - Charles Vignier. Edmond de Goncourt au chevet de Robert Caze. Gustave Kahn, Edouard Dujardin, Barrès. Dujardin, de Wizewa entraîneurs de pélérins à Bayreuth. Les Taches d'encre. Barrès et Stanilas de Guaita. Les Déliquescences d'Adoré Floupette. Gabriel Vicaire, Henri Beauclair. La Revue Indépendante, Le Symboliste. Mallarmé rue de Rome. La Wallonie, La Pléiade. Le Petit Glossaire de Jacques Plowert. Le Thé chez Miranda. Le vers libre (Kahn, Krysinska, etc). Le P'tit. Paul Bonnetain. La Chanson (Jules Jouy, Bruant, Mac Nab). Les duels. L'enquête de Jules Huret. Jean Ajalbert vu par Bernard Lazare (extrait des Figures contemporaines).

Les Mystères de l’Académie Goncourt. Ferenczi, 1929.


Sommaire : Le Grenier Goncourt : Abel Hermant, J.-H. Rosny, Jean Lorrain, Octave Mirbeau, A. Daudet, Zola. Le lycée Fontanes, Lemerre, Darzens, Maeterlinck, Barrès, les mardis de Mallarmé, les lundis de Robert Cazes, Robert Cazes tué en duel, Alphonse Allais, Huysmans, "Le petit glossaire" de J. Plowert, Félix Fénéon, le procès des Trente, Moréas, Paul Adam, la "Revue Indépendante", Edouard Dujardin, Antoine, le Théâtre Libre, La Fille Elisa (Ajalbert était l'adaptateur au théâtre de ce roman des Goncourt), l'affaire Vaillant, l'Affaire Dreyfus, Jules Boissière, Chez Drouant (c'est à partir du chapitre 14 que ce livre mérite son titre et parle plus particulièrement de l'Académie Goncourt, il s'agit avant tout d'un livre de souvenirs plus généraux).

Dix années à Malmaison (1907-1917). Préface de Léon Bérard. Flammarion, 1920.

Jean Ajalbert (1863-1947) fut avocat, proche des libertaires, il quitta le barreau à la suite du procès Vaillant, qu'il renonça à défendre devant le peu cas fait des droits de la défense, poète et écrivain Impressionniste il fait paraître Sur le vif, Paysages de Femmes, Sur les talus, Le P‘tit, En Amour, La Tournée (un roman se déroulant durant la première tournée du Théâtre Libre), etc. Bien que né à Levallois il restera proche de sa province d’origine et écrira L’Auvergne en 1896. Il deviendra un virulent défenseur de Dreyfus (Sous le Sabre, Les Deux Justices, La Forêt noire). Déçu par les « politiques », il sera contre la grâce accordée à Dreyfus. Briand, lui confiera des missions en Indochine, voyages dont il s’inspirera pour deux romans Sao Van Di et Raffin Su-Su, et un essai Les Destinées de l’Indo-Chine. Il collabora à de nombreux journaux et revues, il fut conservateur du Château de la Malmaison, de 1907 à 1917, puis administrateur de la Manufacture de Beauvais. Il fut élu à l'Académie Goncourt à la mort de Mirbeau en 1917, avec Lucien Descaves et Léon Daudet il défendra Céline et Voyage au bout de la nuit pour l’attribution du prix en 1932. Ses prises de positions Pétainistes durant l’occupation, lui vaudront à la libération de figurer sur la liste du CNE.

Albalat (Antoine) :

Souvenirs de la vie littéraire. G. Crès, 1924. Nouvelle édition augmentée d'une Préface-réponse.
Les Jeudis d'Alphonse Daudet, Les Samedis d'Heredia. Moréas et le Café Vachette, Maupassant, Flaubert, Remy de Gourmont.

Trente ans de Quartier Latin. Nouveaux souvenirs de la vie littéraire. S.F.E.L.T., Bibliothèque du Hérisson, 1930.
La Mort d'Alphonse Daudet, le Vachette en 1897, Verlaine et Bibi-la-Purée, Morèas, Du Plessys, Loti, Heredia, Louÿs, Valéry, Giraudoux, Toulet, P. Brulat, P. de Querlon, Boylesve, Paul Vulliaud, Canudo, René Dalize, A. Billy, Léautaud, Henri Albert et Jean de Tinan, Remy de Gourmont, Carco, Apollinaire, Rouveyre, etc.
Antoine (André) :


Mes Souvenirs sur le Théâtre Libre. Arthème-Fayard, 1921.
Ces souvenirs s'étendent de 1887 à 1894.



Mes souvenirs sur le théâtre Antoine et sur l'Odéon (première direction). Grasset, 1928.
Ouvrage couvrant la période 1894 à 1906.

André Antoine, employé à la Compagnie du Gaz, crée en 1887 Le Théâtre-Libre, influencé par le Naturalisme, il y montera quelque 150 pièces en dix ans, révolutionnant le théâtre en y apportant plus de naturel et de vraisemblance tant dans le jeu des acteurs que dans les décors. Il fait découvrir en France des auteurs tels que August Strindberg, Léon Tolstoï et Henrik Ibsen, et joue les jeunes auteurs français de Courteline à Méténier, d'Ajalbert à Brieux, Darien, Descaves, etc.

Barney (Natalie) : Aventures de l'esprit. Emile Paul Frères, 1929.
Les Souvenirs et la correspondance de l'Amazone : Pierre Louÿs, Anatole France, Remy de Gourmont, Marcel Proust, Rainer Maria Rilke, Gabriel D'Annunzio, Max Jacob, le Docteur Mardrus, André Rouveyre, Paul Valéry, Lucie Delarue-Mardrus, Anna Wickman, Colette, Rachilde, Aurel, Mina Loy, Elisabeth de Gramont, Djuna Barnes, Gertrude Stein, Romaine Brooks, Renée Vivien, Marie Leneru, etc.
Natalie Barney américaine devenue parisienne tiendra un Salon très fréquenté, grande amoureuse et grande séductrice, ses conquêtes féminines sont nombreuses de Renée Vivien à Liane de Pougy, de Romaine Brooks à Lucie Delarue-Mardrus. Ses amitiés masculines ne sont pas moins nombreuses de Philippe Berthelot à Remy de Gourmont qui lui décernera son titre d'Amazone.

Beaume (Georges) : Au pays des lettres. Parmi les vivants et les morts. N.L.N., 1922.
Alphonse Daudet, Ferdinand Fabre, François Coppée, Emile Zola, Camille Lemonnier, Léon Cladel, l'éditeur Albert Lacroix, Victor Hugo, l'éditeur Piaget, le Gil Blas, l'Illustration, le Figaro, l'Evénement, la Revue des Deux Mondes, Séverine, Deux éditeurs : Alphonse Lemerre et Guillaume, Maurice Barrès, Louise Michel, Catulle Mendès, etc.

Bergerat (Emile) :

Souvenirs d'un enfant de Paris. Deuxième volume. La Phase critique de la critique 1872-1880. Fasquelle, Bibliothèque Charpentier, 1912.
Armand Silvestre, Paul Arène, Léon Cladel, Albert Glatigny, chez Victor Hugo, le Parnasse, le Boulevard et les boulevardiers (Rops, Monselet, Vallès, l'heure verte au Tortoni), Jean-Jacques Henner, Paul Baudry, etc.

Souvenirs d'un enfant de Paris. Les Années de bohême. Fasquelle, Bibliothèque Charpentier, 1911.
Sarcey, Coquelin, Daudet, 1870-1871 (pendant la Commune, A Satory, Au Bien Public), Théophile Gautier (Le Chinois de Gautier, son théâtre, Zola chez Gautier, la Famille Grisi), etc.

Blanche (Jacques-Emile) : La Pêche aux souvenirs. Flammarion, 1949.
Enfance (La Maison du Dr Blanche ...), Adolescence (Les Halévy, Georges Bizet, Lycée Condorcet...), Années d'apprentissage (Chez Manet, Renoir, Gervex, Maupassant, Laforgue, Wilde, Anquetin, Montesquiou, La Revue Indépendante...), Années de lutte et de maîtrise (Affaire Dreyfus, Barrès et Paul Adam, H. de Régnier, Colette, A. Gide, autour des Ballets Russes...).

Bonmariage (Sylvain) : Mémoires fermés. Editions André Bonne, 1949.
Dernier volume de souvenirs. Elémir Bourges, Heredia et ses filles, Maurice Maindron, Chez le Dr et Madame Mardrus, Paul Valéry, Henri Berstein, l'Affaire Dreyfus, Madame Mellon et Joséphin Péladan, Mme Lucien Muhfeld, Madame Sarah Bernhardt et ses amis, Madame Sarah Bernhardt et Remy de Gourmont, Jane Hading, Robert de Montesquiou, P.-J. Toulet et ses amis, Isadora Duncan, Pierre Louÿs, Au "Mercure de France", Modigliani, etc.

Corpechot (Lucien) :

Souvenirs d'un journaliste * Plon, 1936.
Autour du "Moniteur Universel", Autour du "Soleil", "Le Gaulois", "La Revue des idées" (René Quinton : La Biologie, Les Maximes de guerre... Remy de Gourmont : La Dissociation des idées, Au Service de la civilisation, Contre les utopies...).

Souvenirs d'un journaliste**. Plon, 1936.
Maurice Barrès, Paul Bourget.

Souvenirs d'un journaliste***. Plon, 1937.
Paul Adam, Robert de Montesquiou, Gyp, Anna de Noailles, J.-E. Blanche.

Descaves (Lucien) :

Souvenirs d'un ours. Les Editions de Paris, 1946.
Sommaire : La Commune - Débuts littéraires - Thérésa - Les Daudet - Louis Despez et Henry Fèvre - Edmond de Goncourt - Léon Bloy - "La Terre" - Le Théâtre-Libre - "Sous-Offs" - Zo d'Axa - Le Journal - Jules Renard - Huysmans et Anna Meunier - Rollinat - Le Grenier - Desbordes-Valmore - L'Abbé Mugnier - Alfred Capus - Lefrançais - "L'Aurore" - Affaire Dreyfus - L'Académie Goncourt de sa fondation à son déclin (1900 à 1945) : Mort de Huysmans, Louis Pergaud, René Benjamin, Raoul Ponchon, Gustave Geffroy, Henry Bauer, Déjeuners Huysmans, etc.

Les souvenirs, écrits à 85 ans, de Lucien Descaves écrivain naturaliste, exécuteur testamentaire de Huysmans, auteur de nombreux romans, nouvelles, essais et pièces de théâtre : Une Vieille Rate, Les Chapons (pièce écrite avec Darien), Soupe, il fut antimilitariste (Sous-Off, Misères du Sabre), antibelliciste (Ronge-Maille vainqueur) et proche des anarchistes, il écrira deux romans sur la Commune (La Colonne, Philémon vieux de la vieille), etc. Il fut l'un des signataires du Manifeste des Cinq contre la parution de La Terre de Zola et sera de la première Académie Goncourt. Sur Huysmans il laissera : Deux amis J.-K. Huysmans et l'Abbé Mugnier et Les Dernières années de J.-K. Huysmans.

Dorgelès (Roland) :

Au Beaux temps de la Butte. Albin Michel, 1963.
Les souvenirs de Dorgelès.

Quand j'étais montmartrois. Albin Michel, 1936.

Doyon (René-Louis) : Mémoire d'homme. Souvenirs irréguliers d'un écrivain qui ne l'est pas moins. La Connaissance, 1953.
Les souvenirs du Mandarin : Les débuts d'André Malraux, Pascal Pia, Figuiére, Jehan-Rictus, etc.

Fontainas (André) :

Mes Souvenirs du Symbolisme.
Editions de la Nouvelle Revue Critique, 1928.
La Basoche, La Jeune Belgique, Mercure de France, Leconte de Lisle, Dierx, Barbey d'Aurevilly, Goncourt, Judith Gautier, La Librairie de l'Art Indépendant, Le Banquet Moréas, Henri de Régnier, Ephraïm Mikhaël, Van Lerberghe, Gustave Kahn, Verlaine, Théâtre d'Art, L'Oeuvre, Ubu Roi, Maeterlinck, Jarry, Wilde, Verhaeren, Vielè-Griffin, Mallarmé, Gourmont, Schwob, etc.


De Stéphane Mallarmé à Paul Valéry. Notes d'un témoin. 1894-1922. Edmond Bernard, Editions du Trèfle, 1928. Lettre-préface de Paul Valéry.
Notes du journal de Fontainas sur ses rencontres avec Mallarmé et Valéry.

Fort (Paul) : Mes Mémoires. Toute la vie d'un poète 1872-1944. Flammarion, 1944.
Le symbolisme et le Théâtre d'Art (Paul Fort fut le fondateur du Théâtre d'Art où dans des décors de Gauguin, Bernard, Maurice Denis, Vuillard, Bonnard, Sérusier, se jouera La Fille aux mains coupées de Pierre Quillard, La Mort de Rachilde, L'Intruse et Les Aveugles de Maeterlinck, Théodat de Gourmont, etc), L'Art pur et Stéphane Mallarmé, La création de Montparnasse, La guerre des Deux Rives, Un grand seigneur de Lettres (Henri de Régnier), etc

Ghil (René) : Les dates et les oeuvres. Symbolisme et poésie scientifique. Crès, 1923, in 12.
Les souvenirs du défenseur de la "poésie scientifique" de 1883 à 1893. De La Pléiade et Lutèce à La Revue Indépendante et aux Ecrits pour l'Art : un point de vue original par le théoricien d'une certaine modernité poétique, complété par quatre visites à Verlaine et un chapitre sur Stéphane Mallarmé.

Goudeau (Emile) : Dix ans de bohème suivi de Les Hirsutes de Léo Trézenick. Champ Vallon, Dix-Neuvième, 2000. Introduction, notes et document par Michel Golfier et Jean-Didier Wagneur avec la collaboration de Patrick Ramseyer.
Les Mémoires du président des Hydropathes et l'animateur du cabaret du Chat noir. De tous les cercles artistiques et littéraire des années 1870-1880 (Hirsutes, Zutistes, Jemenfoutistes), Goudeau fut le témoin privilégié de la génération de 1870. Ce volume contient des préoriginales, une chronologie des séances des Hydropathes et des Hirsutes, un dictionnaire des protagonistes de ces mouvements ainsi que les tables du journal L'Hydropathe.

Grosclaude Mémoires d'Outre-bombe. Souvenirs d'un apprenti centenaire. La Nouvelle Société d'Edition, 1930.
Le Gil Blas, Le Figaro, Salons littéraires, L'Esprit de Capus, Humoristes, Les Tortonistes, Octave Mirbeau, Du Constitutionnel aux Grimaces, etc


Jourdain (Francis) :

Sans remords ni rancune. Souvenirs. Corrêa, Le Chemin de la vie, 1953.
Du côté de chez Bakounine (jeune libertaire, Jourdain fut un collaborateur de Jean Grave à La Révolte, il fréquenta, Laurent Tailhade, Georges Darien, Almereyda, Libertad, Charles Malato, etc), Des diableries de Huysmans à la géométrie cézanienne (quelques amis de son père qui fréquentait le Grenier Goncourt, Rollinat, Monet, etc), De quelques séditieux (Le Libertaire, Georges Pioch, Matha, Jean Vigo, etc), Du côté de Lesbos et du Sacré-coeur, Du côté de Belleville, de Levallois et de Saint-Pétersbourg (Louise Michel, Rictus, Apollinaire, etc), Le fils du sabotier (Charles-Louis Philippe), Ceux de Carnetin (Michel Yell, Léon-Paul Fargue, etc), La Lampe d'André Gide, La Flamme d'Emile Bourdelle, et la douce lumière de Marguerite Audoux, Ceux du Salon d'Automne (dont son père fut président), Mon frère Elie Faure, etc.

Jours d'alarme. Souvenirs. Corrêa, Le Chemin de la vie, 1954.
Les souvenirs du fils de l'architecte Frantz Jourdain, peintre, décorateur, artisan d'art et critique d'art. Dernier volume de souvenirs "du vieil homme", les années de guerre 1940-1944.

Kahn (Gustave) : Les origines du symbolisme. Albert Messein, 1936.

Lautrec (Gabriel) : Souvenirs des jours sans soucis. Laboratoires Pharmaceutiques Corbière, Editions de La Tournelle, 1938.
Les souvenirs du Prince des humoristes. Gabriel de Lautrec soutenu par Alphonse Allais commença sa carrière littéraire dans le journal Le Chat Noir.

Lebey (André) : Disques et Pellicules. Librairie Valois, Le Passé des vivants, Souvenirs et mémoires, 1929.
Maupassant, Souvenirs sur Paul Hervieu, chez Jose-Maria de Heredia, Jacques-Emile Blanche, Maurice Barrès, Van Dongen, Elémir Bourges, Jean de Tinan, Pierre Louÿs, Paul Valéry.
André Lebey fut l'un des plus proches amis de Pierre Louÿs, de Jean de Tinan et de Valéry.

Leblanc (Georgette) : Souvenirs (1895-1918). Précédés d'une introduction par Bernard Grasset. Grasset, Pour mon plaisir - IX, 1931.
Souvenirs concernant l'époque où la cantatrice et actrice, soeur de Maurice Leblanc, fut la compagne de Maurice Maeterlinck.

Lugné Poe :

La Parade. * Le sot du tremplin. ** Acrobatie. *** Sous les étoiles. Gallimard, 1931-1933, 3 volumes.
Les trois volumes de souvenirs et impressions de théâtre du fondateur du Théâtre de l'Oeuvre. En annexes aux différents volumes des lettres de Maurice Denis, Maurice Maeterlinck, Paul Fort, Pierre Bonnard, Eleonora Duse.

Dernière pirouette. Sagittaire, 1946.
Le dernier volume des souvenirs. Alfred Savoir, Claudel, Jean Variot, lettres de Francis Jammes à Lugné-Poe, note sur Max Reinhardt, etc.

Aurélien Lugné Poe après avoir travaillé avec Antoine au Théâtre Libre fonda en 1892 le Théâtre de l'Oeuvre avec Maeterlinck, Camille Mauclair et Vuillard. Il découvrira et fera jouer de nombreux jeunes auteurs d'abord dans la génération Symboliste : Maeterlinck avec Pelléas et Mélisande, Alfred Jarry et son Ubu Roi, Verhaeren, le Cloître, André Gide, le Roi Candaule, Paul Claudel, l'Annonce faite à Marie, l'Otage, puis jusqu'en 1920, Jean Sarment, La Couronne de Carton ou Cromelynck, le Cocu Magnifique. L'Oeuvre sera aussi le théâtre où furent joué pour la première fois de nombreux auteurs étrangers : Ibsen (Romersholm, Maison de Poupée, le Canard Sauvage), Strinberg (Les Créanciers, La Danse de Mort, Père), Oscar Wilde (Salomé), Synge (Le Baladin du Monde Occidental).

Maeterlinck (Maurice) : Bulles Bleues. Souvenirs heureux. Editions du Rocher, Monaco, 1948.
Souvenirs de jeunesse, suivis de : Une Conférence de Paul Verlaine (Maeterlinck avait, avec Grégoire Le Roy et Charles Van Lerberghe, persuadé les directeurs du Cercle Artistique et Littéraire de Gand d'organiser une conférence de Verlaine, il conte ici cette aventure...), Villiers de l'Isle-Adam ("J'ai connu un certain nombre d'hommes qui ne vivaient qu'aux cimes de la pensée, je n'en ai pas rencontré qui m'aient donné aussi nettement, aussi irrévocablement l'impression du génie"), Imprimerie (Sur la "fabrication" de Serres Chaudes et de La Princesse Maleine, et sur l'article de Mirbeau au Figaro, article qui devait faire la gloire de Maeterlinck), et Trois poètes (Charles Van Lerberghe, Grégoire Le Roy et Maeterlinck).

Mauclair (Camille) : Servitude et grandeur littéraires. Ste d'édition littéraire et artistique, Paul Ollendorff, 1922.
Souvenirs de l'auteur du Soleil des morts, couvrant la période de 1890 à 1900. Le Symbolisme, les théâtres d'avant-garde (où Mauclair occupa, aux côtés de Lugné-Poe, une place d'animateur), peintres, musiciens, l'anarchisme, le dreyfusisme, etc.

Méric (Victor) :

A travers la jungle politique et littéraire. Librairie Valois, 1930.
Souvenirs sur Laurent Tailhade, le quartier des politique à la Santé en 1908, Gustave Hervé, la Bohème des années 1900-1904, Camille Pelletan poète, etc.

Coulisses et tréteaux. A travers la jungle politique et littéraire (deuxième série). Librairie Valois, 1931.
Zo d'Axa, Gaston Couté, Georges Darien, etc.

Millandy (Georges) : Lorsque tout est fini... Souvenirs d'un chansonnier du Quartier Latin. Préface de Gustave Fréjaville. Messein, 1933.
Le Caveau du Soleil d'Or, H.-G. Ibels, Jules Mévisto, le Bal Bullier, le Vachette, la Closerie des Lilas, une lettre de Huysmans, Laurent Tailhade, le Cabaret des Noctambules, une visite à Rollinat, Mayol, Henri Dickson, Fragson, etc.

Montesquiou (Robert de) : Les Pas Effacés. Mémoires. Publiés par Paul-Louis Couchoud. Emile-Paul Frères, 1923, 3 volumes.
Souvenirs du Comte Robert de Montesquiou, écrivain, poète, romancier, esthète, dandy et collectionneur. Rappelons qu'il servi de modèle à Huysmans pour son Des Esseintes d'A Rebours ainsi que pour le baron Charlus de Proust.

Moore (Georges) : Mémoires de ma vie morte. Traduction de G. Jean-Aubry. Intro. de Daniel Halévy. Grasset, Cahiers verts, 1922.
Les Souvenirs de Moore sur, entre autre, sa vie à Paris : Montmartre, Nina de Villard, Paul Alexis et sur celle qui servit de modèle à Lucie Pellegrin, etc.

Georges Moore (1852-1933) après la mort de son père en 1870, Moore même une vie de peintre dilettante, entre 1873 et 1880 il vient à Paris pour étudier la peinture à l'Ecole des Beaux-arts et à l'Académie Jullian, il rencontrera de nombreux peintres et écrivains (Mallarmé, Manet, Monet, Degas, Pissarro, Renoir, Sisley, Zola), s’apercevant qu'il ne sera jamais un grand peintre, Moore publie en 1878 son premier recueil de poèmes, Flowers of Passion, en 1880 il rentre à Londres afin d'y vivre de sa plume, entre 1880 et 1890 il publie : A Mummer's Wife (1885), A Drama in Muslin (1886), Confessions of a Young Man (1888), et Esther Waters (1894).

Moreno (Marguerite) : Souvenirs de ma vie. Préface de Colette. Introduction de Robert Kemp. Editions de Flore, 1949.
De nombreux portraits dans ses souvenirs : Edouard De Max, Georges Rodenbach, Paul Verlaine, Mounet-Sully, Mallarmé, Jarry, Marcel Schwob, etc. Du Voile de Rodenbach à la Folle de Chaillot de Giraudoux, de Coquelin Cadet à Louis Jouvet.

Natanson (Thadée) : Peints à leur tour. Albin Michel, 1948.
Renoir. Monet. Degas. Odilon Redon. Pissarro. Eugène Carrière. Puvis de Chavannes. Besnard. Forain. Gauguin. Rodin. Edouard Manet d'après Mallarmé. Louise Hervieu. Seurat. Hermann Paul- Siem-Cappiello. Maillol. Francis, fils de Frantz Jourdain. Toulouse Lautrec. Louis Anquetin. Bonnat. Jacques Blanche. Picasso. Marquet-Matisse. Les Peintres de la Revue Blanche : Lautrec, Paul Sérusier, Ranson, H.-G. Ibels, Maurice Denis, Vallotton, Bonnard, K.-X. Roussel, Vuillard, etc. Souvenirs de Thadée Natanson (1868-1951), grand collectionneur de toiles impressionnistes, fondateur avec ses frères Alfred et Alexandre, de la Revue Blanche, il fut l'ami de Toulouse Lautrec, de Jarry et d'une pléiade de peintres, Nabis et Néo-Impressionniste et d'écrivains (de Tristan Bernard à Félix Fénéon, dont il assumera avec Demange la défense au Procès des Trente), il épouse en 1893 Misia Godebska. Il écrira une pièce de théâtre, Le Foyer, avec Octave Mirbeau.

Rachilde : Quand j'étais jeune. Mercure de France, 1948.
Présentée à Victor Hugo par Villiers de l'Isle-Adam et Catulle Mendès, dès son arrivée à Paris, elle rencontre Verlaine, Sarah Bernhardt, devient amie avec Jean Lorrain, Maurice Barrès, Laurent Tailhade. C'est à 86 ans que Marguerite Eymery écrit ces souvenirs de jeunesses émaillés d'anecdotes littéraires : "Je crois être libre dans mes appréciations sur les autres, parce que j'ai quatre-vingt-six ans et qu'à cet âge une femme est morte, sinon comme cerveau, au moins comme femme."

Raynaud (Ernest) : La Mêlée symboliste. (1870-1910). Portraits et souvenirs. La Renaissance du livre, 1920-1922, rééd. Nizet, 1971.
Les souvenirs et l’histoire du symbolisme par le commissaire de Police Ernest Raynaud, qui fut de la revue Le Décadent et deviendra membre de l’Ecole Romane.

Régnier (Henri de) : Portraits et souvenirs. Mercure de France, 1921.
Villiers de L'Isle-Adam, Goncourt, Heredia, Mallarmé, Lucien Muhlfeld, etc. Suivi de Pour les mois d'hiver.

Retté (Adolphe) : La Basse-Cour d'Apollon. Moeurs littéraires. Albert Messein, 1924.
Maurice Barrès et le catholicisme, Léon Bloy, les Prix littéraires, Hugo, Souvenirs de théâtre (Le théâtre d'art de Paul Fort), Souvenirs littéraires : Jean Moréas, J.-M. de Heredia, J.-K. Huysmans. etc.

Ricard (Louis-Xavier de) / Racot (Adolphe) ; Petits mémoires d'un Parnassien. / Les Parnassiens. Intro. et commentaires de M. Pakenham. Les Lettres Modernes, Avant-siècle, 1967.
Les Parnassiens confirme que Louis-Xavier de Ricard était "le réel fondateur, du moins pour l'initiative, du groupe parnassien", on y trouve aussi des renseignements racontés nulle part ailleurs sur Mallarmé et Nina de Villard.


Rosny Ainé (J.-H.) :

Portraits et souvenirs. Compagnie Française des arts graphiques, 1945.
Notice biographique de R. Borel-Rosny. Alphonse Daudet, Goncourt, Gustave Geffroy et Clemenceau, Raoul Ponchon, Jean Lorrain et Octave Mirbeau, Anatole France, Proust, Willy, Paul Adam, etc.

Torches et lumignons. Editions La Force Française, 1921.
Le "Grenier" Goncourt, Chez Alphonse Daudet, Journaux et revues, Figaro, Echo de Paris, Gil Blas, Justice, La Revue Indépendante, La crise boulangiste.

Roujon (Henry) : La Galerie des bustes. Hachette, 1909.
Henry Roujon fut secrétaire de rédaction à la République des Lettres fondée par Catulle Mendès, il fut également chroniqueur au Figaro et au Temps. Membre du cabinet de Jules Ferry, il devint par la suite son secrétaire particulier. En 1891 enfin, il deviendra Directeur des Beaux-Arts, poste qu’il devait occuper jusqu’en 1914. Avec cette galerie de portraits il témoigne sur l'histoire du Mouvement Parnassien. Guy de Maupassant, Stéphane Mallarmé, Leconte de Lisle, Villiers de l'Isle-Adam, Théodore de Banville, Henry Cros, etc.

Saint-Georges de Bouhélier : Le Printemps d'une génération. Nagel, 1946.
On retrouve dans ces souvenirs : Emmanuel Signoret, Verlaine, Albert Fleury, Le Chat Noir, Bottini, Léon-Paul Fargue, Jarry, l'anarchie, Judith Gautier, Eugène Montfort, Paul Fort, Zola, Barrès, Mallarmé, Camille Lemonnier, Catulle Mendès, l'Affaire Dreyfus, etc.
Stéphane Georges de Bouhélier-Lepelletier, dit (1876-1947). Fils du journaliste et homme de lettres Edmond Lepelletier. En janvier 1894, il crée avec Le Blond, Le Rêve et l'Idée, qui deviendra en 1895 Documents sur le naturisme, et en mars 1897 La Revue naturiste. Il sera un auteur dramatique fécond.

Séché (Alphonse) : Dans la mêlée Littéraire (1900-1930). Souvenirs et correspondance. S.F.E.L.T., Bibliothèque du Hérisson, Galerie d'histoire littéraire, 1935.

Stock (P.-V.) :

Memorandum d'un éditeur. Première série. Librairie Stock, 1935
L. Bloy, G. Darien, P. Adam, Ch. Cros, Fr. de Curel, L. Michel, Ch. Monselet, L. Desprez, R. Caze.

Memorandum d'un éditeur. Deuxième série. Librairie Stock, 1936.
Souvenirs et documents sur Henry Becque, Georges Clemenceau, Gustave Nadaud, Coquelin Cadet, Guy de Maupassant, Léon Bloy, Villiers de l'Isle-Adam, Emile Guillaumin.

Memorandum d'un éditeur. Troisième série. L'affaire Dreyfus anecdotique. Librairie Stock, 1938.

Tailhade (Laurent) : Petits mémoires de la vie. Éditions G. Crès et Cie, Mémoires d'écrivains et d'artistes, 1922.
Souvenirs sur Jean Jaurès, Adelina Patti, Oscar Méténier, Emile Goudeau, R. Salis et le Chat Noir, Stanislas de Guaita, Edouard Dubus, J. Péladan, P. Fort, Camille Lemonnier, etc.


A SUIVRE....

dimanche 3 juin 2007

A VOIR

Au Musée de la Vie Romantique ne pas manqué l'exposition jusqu'au au 10 juin 2007 consacré à Théophile Bra.



Un illuminé romantique dont les encres devraient passionner les amateurs de Goya, William Blake, Victor Hugo, des surréalistes et des théories de Dubuffet.

Pourquoi j’achète les livres dont personne ne veut ?



XAVIER MARCEL BOULESTIN
A Londres, Naguère…


MAURICE ED. SAILLAND (dit CURNONSKY)
Cahiers d’un mercenaire de lettres
A Travers mon binocle

Un ami, Préfet Maritime, qui s’y connaît, me disait l’autre jour, « il faut laisser des traces, l’histoire littéraire s’écrit grâce à elles ». La maigreur des souvenirs de Boulestin et Curnonsky, ne rendent pas moins importantes les traces qu’ils ont laissées, et que nous allons tenter de suivre.




X.-M. Boulestin secrétaire et collaborateur de Willy, figure sous le pseudonyme de Hicksem dans Les Egarements de Minne de Colette, Boulestin d'après Willy dans les Indiscrétions "était un peu filou et énormément pédéraste. Il s'en vantait".

Passionné de musique c’est par l’intermédiaire de Gustave Samazeuilh, compositeur de la jeune école française, qui lui conseilla de lui demander une préface pour son premier livre, qu’il entra en contact avec Willy. Henry-Gauthier Villard, était alors l’auteur des Lettres de l’ouvreuse, qui dans L’Echo de Paris rendait compte des concerts. Une vraie camaraderie va lier Boulestin à Colette, qui appréciait ce jeune homme qui l’accompagnait pour des goûters exotiques chez Hédiard ou Ladurée, et avec qui elle tenait « des parlotes dont le ton tournait au chuchotement complice » (Mes Apprentissages).
Boulestin est fasciné par l’Angleterre, il en adopte très tôt, le mode de vie, la culture, apprend la langue et se rend régulièrement à Londres avant de s’y établir et d’y ouvrir un restaurant français. Il sera le premier traducteur de l’écrivain et caricaturiste Max Beerbohm, qu’il avait rencontré à Dieppe avec Reggie Turner, c’est en 1905 au Mercure de France que paraîtra sa traduction de Happy hypocrite, qu’il traduira par L'Hypocrite sanctifié, Boulestin écrit que Vallette, le vaillant directeur du Mercure, pensait que l’auteur anglais n’existait pas et sortait tout droit de l’imagination de Boulestin.
L’ouvrage, comme son titre l’indique, est plus particulièrement consacré à la description de Londres, ses concerts, ses théâtres, et sur la vie de l’auteur dans la société intellectuelle et aristocratique londonienne de la première moitié du vingtième siècle. Boulestin y trace tout de même les silhouettes ou plus simplement le souvenir des figures parisiennes qu’il rencontra.
Willy, le patron, bien sur y figure en bonne place, entouré de ses « collabos » et amis, Toulet, Curnonsky ou Henri Bataille. Il nous montre Sem crayonnant les personnalités. Robert de Montesquiou promenant ses chiens. Colette et Polaire déguisées en Claudine, « Twins », aux bras de Willy. Maeterlinck et Georgette Leblanc en tenues d’automobilistes, manteaux et lunettes, couverts de poussières, plus préoccupé par la vitesse et la mécanique, que par les beautés de la mer.
Boulestin joua un athénien au côté de Colette en faune dans une pantomime de Francis de Croisset, accompagnée d’une musique de Jean Nouguès, Georgette Leblanc qui pour l’occasion avait prit la direction du Théâtre des Mathurins, jouait en première partie dans Tintagile de son compagnon Maurice Maeterlinck. La photo de Colette figurant en faune dans Anches et Embouchures de Willy (précédé d’une préface de Boulestin signée Hicksem) fut elle prise à l’occasion de la représentation de la pantomime de Croisset, ou lors de celle de Dialogue au soleil couchant de Pierre Louÿs dans le jardin de Natalie Barney ? Voilà une question de première importance, vous en conviendrez, que je n’ai pas résolue.



X.-M. Boulestin A Londres, Naguère…Librairie Arthème Fayard, Collection C’était hier, 1946. Traduction anglaise : 1948 chez Home & Van Thal.


Curnonsky, de son vrai nom Maurice-Edmond Sailland est toute de même plus connu que Boulestin, on se souvient parfois qu’il fut élu Prince des Gastronomes, à une époque où l’on sacrait Paul Fort, Prince des Poètes, Han Ryner Prince des Conteurs, Gabriel de Lautrec Prince des Humoristes, et plus comiquement Jean-Pierre Brisset Prince des Penseurs.

Les lecteurs de François Caradec savent qu’il fut l’un des collaborateurs les plus fidèles de Willy, et que nous lui devons de nombreuses aventures d’Henry Maugis. Ami de Paul-Jean Toulet, ils collaboreront tout deux sous le pseudonyme de Perdiccas (Le Bréviaire des courtisanes, Le Métier d’amant). Curnonsky, qui semble apprécier l’écriture à quatre mains, collaborera aussi avec J.-W. Bienstock (Le musée des erreurs ou Le français tel qu'on l'écrit, Le wagon des fumeurs, T.S.V.P., Le café Du Commerce, etc), il sera le nègre de l’impresario Charles Baret pour son livre de souvenirs sur les célèbres tournées théâtrales (Propos d’un homme qui a bien tourné).

Cur travaillera dans la publicité et donnera son nom de Bibendum au bonhomme Michelin, mais ce sont ses écrits sur la gastronomie et le tourisme qui lui apporteront la gloire, notamment une série de 28 guides La France gastronomique écrits une fois de plus en collaboration, cette fois avec Marcel Rouff, puis seul son célèbre Cuisine et vins de France.

Sailland avec le temps se mit à détester son pseudonyme latino-slave, ce cur non (pourquoi pas en latin) suivi d’une terminaison en hommage, dira t’il à E. Zola, à Dostoïevski, et qui lui vaudra de nombreux désagréments, lui si cocardier, passera régulièrement pour Russe ou Polonais. Dans ce volume de souvenirs écrit durant l’occupation, entre des considérations sur la grandeur de la France, le manque d’hygiène de ses habitants et les récriminations contre la vie cher, on retrouve les amis de Cur et notamment Gabriel de Lautrec l’auteur du magnifique Poèmes en Prose, dont il écrit qu’ « il y a là des pages (Louange de la Lune, entre autres) qui méritent de rester tant que l’on parlera et écrira en français », avis que je ne suis pas loin de partager. On y trouve aussi des anecdotes sur Jean de Tinan, P.-J. Toulet, des histoires et bons mots de Forain, Léon Daudet, une rencontre avec Zola, le tout avant une seconde partie consacrée à son « Retrait Breton » durant l’occupation. La troisième partie sur le mercantilisme et la supercherie dans les beaux-arts, comporte des anecdotes sur Cézanne, Ambroise Vollard ou le Douanier Rousseau, le volume se termine sur des « Propos de tourisme et de gastronomie ».

Maurice Ed. Sailland (dit Curnonsky) Cahiers d’un mercenaire de lettres. A Travers mon binocle. Albin Michel, 1948.

Deux volumes de souvenirs un peu décevant ne comportant pas de révélations fracassantes, rien sur le travail de nègre de l’un ou de l’autre, une atmosphère d’époque bien rendue pour Boulestin, de gentilles anecdotes superficielles pour Curnonsky, mais quelques « traces » tout de même.

A lire : François Caradec Willy Le père des Claudine (Fayard).

A suivre : http://www.curnonsky.com/

Curnonsky : Souvenirs Littéraires et Gastronomiques

Willy sur Livrenblog : Cyprien Godebski / Willy. Controverse autour de Wagner. Les Académisables : Willy. Une photo de Mina Schrader, esthéte et anarchiste. Willy, Lemice-Terrieux et le Yoghi. Romain Coolus présente quelques amis. Colette, Willy, Missy - Willy, Colette, Missy (bis). Le Chapeau de Willy par Georges Lecomte. Nos Musiciens par Willy et Brunelleschi. Nos Musiciens (suite) par Willy et Brunelleschi. Willy l'Ouvreuse & Lamoureux. Quand ils se battent : Willy et Julien Leclercq. Willy préface pour Solenière par Claudine. Léo Trézenik et son journal Lutèce. Jean de Tinan, Willy, petite revue de presse. En Bombe avec Willy. Maîtresse d'Esthètes par Papyrus. Quand les Violons sont partis d'Edouard Dubus par Willy. Le Jardin Fleuri. R. de Seyssau par Henry Gauthier-Villars. Willy fait de la publicité.