mardi 31 août 2010

Affaire Adelsward-Fersen, 13e partie Le Procès.



Affaire Adelsward-Fersen, 13e partie

En août 1903, les revues littéraires, le Canard sauvage, La Plume, l'Ermitage, la Critique, rendent compte en lui accordant plus ou moins d'importance de l'affaire des "Messes noires". La presse quotidienne, ne s'intéresse plus à cette affaire jusqu'à ce qu'elle revienne dans l'actualité avec le procès des deux amis. Fin novembre, début décembre 1903, Me Grandgousier (O Rabelais !), suit le procès pour Le Matin.

Le Matin, 29 novembre 1903



Un Procès à huis clos

Les Messes noires

Laissons-lui, à cette affaire si triste et si platement sale, ce titre, encore qu'il ne soit guère justifié. Mais ces mots prétentieux auront, à nos yeux, l'avantage de nous fournir une nouvelle et précieuse ressource de langage, car notre besogne de chroniqueur est, aujourd'hui, singulièrement pénible, et nous devons en avertir tout de suite nos lecteurs : c'est dans la boue – c'est sur de la boue que nous allons... glisser.
« Messes noires » est donc très commode, et, quand nous emploierons cet euphémisme à la fois moyenâgeux et modern-style, ceux qui peuvent sans danger nous entendre devineront aisément : les autres ne chercheront pas, j'imagine, bien longtemps, et ne trouveront point...
Non, ils n'ont rien de diabolique et de surhumain, les deux malheureux auxquels la société demande compte du double d élit d'outrages publics à la pudeur et d'excitation de mineurs à la débauche. On a beaucoup exagéré toute la partie décorative des scènes, au fond crapuleuses, dont fut le théâtre une garçonnière – une « frissonnière » selon le néologisme décadent par lequel de Warren la désigne – de l'avenue de Friedland. Ces tableaux vivants, ces peignoirs légers, ces émanations d'encens, ces petits gâteaux et ces têtes de mort ne dépassent guère l'écœurante esthétique de garçons coiffeurs en goguette.

Psychologie d'inculpés

Ces deux jeunes gens – ils ont vingt-trois et vingt-deux ans – sont malgré leur noble particules, vulgairement, roturiérement vicieux, et c'est pitié d'entendre qu'à leur sujet on cite les grands noms de Baudelaire ou de Verlaine. Pour les comprendre, c'est en bas qu'il faut regarder, dans cette cohue interlope qui fait la clientèle d'un bal des environs de l'école où ils se rencontrèrent. Là se coudoient maints déséquilibrés dont l'ignominie n'a rien de littéraire. Elle relève seulement de la physiologie, et tout ce qu'on pourra dire de plus compréhensif, de plus indulgent, sur le cas de notamment d'Adelsward, a été dès cette audience très explicitement formulé par M. Valon, le médecin aliéniste qui examina l'accusé.
D'Adelsward, hériter de grands-parents fous, alcooliques et épileptiques, eût dans son enfance des convulsions qui le mirent en danger de mort. Plus tard on a put observer en lui ce signe très caractéristique d'un mauvais état cérébral : le goût, l'amour du mensonge perpétuel, du mensonge inutile. Il aurait fallu, pour conjurer les développements du mal dont il avait en naissant apporté le germe, une hygiène morale très rigoureuse et très constante. Mais il fut de bonne heure jeté dans cette si dangereuse atmosphère de l'internat, fatale à tant de tempéraments plus purs que le sien.
C'est le procès de l'internat, cette affaire des Messes noires. Ce sont les abominations secrètes de plus d'un de nos lycées parisiens et provinciaux qui sont aujourd'hui étalées devant le tribunal de la neuvième chambre correctionnelle. Je comprends que M. le président Bondoux, d'accord avec M. le substitut Lescouvé ait prescrit le huis-clos pour ces scandaleux débats.


Je dois le dire, l'attitude des accusés est convenable. D'Adelsward avoue, non pas les faits délictueux qui lui sont reprochés, non pas « l'initiation » des enfants et la publicité des débauches, mais certains actes immoraux dont, du reste, il déclare qu'il a lui-même horreur aujourd'hui et dont il aurait voulu se racheter par l'amour et par le mariage. De Warren nie tout, avec de grands gestes indignés. Ils font ainsi un contraste assez intéressant à observer. Évidemment, d'Adelsward est de beaucoup supérieur, par l'esprit comme par l'éducation, à son co-accusé. Du moins, ni l'un ni l'autre ne sont des cyniques.

Confession

Au cours de son interrogatoire, d'Adelsward explique que ses premières années d'études manquèrent de cette unité de direction si nécessaire au développement harmonieux d'un jeune esprit. Il changea fréquemment d'un jeune esprit. Il changea fréquemment de lycée et fut successivement interne à Sainte-Barbe-des-Champs, à Sainte-Barbe de Paris, au lycée Michelet, à Janson-de-Sailly.
-De là j'ai passé au lycée de Rochefort ; je me destinais à l'École Navale. Mais, je n'ai pu rester à Rochefort parce que je ne suis pas doué pour les mathématiques. Je suis rentré à Paris et j'ai préparé mon baccalauréat de rhétorique à l'école Descartes. Ensuite, je fus envoyé à Saint-Germain-en-Laye, où je suis resté deux ans. J'y suivais des cours à l'École des sciences morales et politiques. J'ai été élevé très durement par mon père, très tendrement par ma mère. Au Collège, je regrettais les caresses de ma mère. J'avais dans le cœur un vide immense. Mes camarades – mes aînés, les « grands » - m'ont offert des « distractions » : grâce à eux, à douze ans je savais tout et mon imagination éveillée, surexcitées, s'orienta dès lors vers le mal avant qu'en réalité ma raison eût appris à le discerner du bien. Et puis je commençais à traduire Virgile, Théocrite, Platon, et je retrouvais chez eux, sous des couleurs poétiques et belles, les choses mêmes qui se pratiquaient sous mes yeux. A dix-huit ans, je me passionnai pour la lecture : les sonnets de Shakespeare et le Là-bas de Huysmans ont eu sur moi une influence profonde. Depuis lors, jusqu'à l'an dernier – sauf mon court séjour à Venise où je tombai amoureux d'une très jeune fille dont je croyais avoir entendu la voix dans mes rêves – je me suis donné tout entier aux recherches artificielles, à ces curiosités esthétiques qui ne sont en somme, je le sais bien maintenant, que de la fange et de la honte. Brusquement j'ai eu comme une illumination : j'ai vu la vérité et j'ai fait un grand effort. J'ai espéré qu'un amour véritable pourrait encore me sauver. Et j'ai aimé, en effet, j'ai silencieusement aimé une jeune fille pure. Peu à peu s'affirmait en moi l'espérance et c'était déjà presque la certitude, quand tout à coup a sonné l'heure de l'expiation.
Ces déclarations ne laissent pas de produire un effet profond sur le public – car, en dépit du huis-clos, il y a un public : beaucoup d'avocats, des journalistes et les pères des enfants qui seront entendus comme témoins.
Je passe sur les répugnants détails des Messes noires. D'Adelsward se défend d'avoir été un professeur de vices, d'avoir recruté ses élèves aux abords des lycées :
- Mes prétendus élèves en savaient autant que moi. J'avoue bien des choses et c'est assez pour ma honte. Mais je ne puis dire que la vérité. J'ai pratiqué l'immoralité avec des jeunes gens qui partageaient mes goûts, mais je ne la leur ai pas apprise.


L'Ami du baron

L'interrogatoire de de Warren est plus rapide et moins intéressant que celui du baron d'Adelsward. Celui-là aussi a passé de collège en collège, sans pouvoir du reste parvenir au baccalauréat. Il convient que ses études ont été, en somme, fort négligées. Tandis que d'Adelsward est riche et possède de 30 à 40,000 francs de rente, de Warren n'a pas de ressources. Un jour, il s'est cru destiné à faire fortune dans le journalisme et il est allé voir le rédacteur en chef d'un journal du soir. Ses débuts étaient modestes.
- Vous pouviez, lui dit le président, espérer dans un journal le poste de cycliste et je crois que vous l'avez obtenu ?
- Non pas ! J'ai accepté une situation très humble, mais j'espérais la dépasser : je me disais qu'il était bon de commencer par le dernier échelon et j'ai fait des bandes.
- Est-ce que d'Adelsward, au cours de vos relations avec lui, ne vous a pas donné de l'argent ?
C'est d'Adelsward qui se charge de répondre :
- De Warren a été très correcte, déclare-t-il, et je ne lui ai jamais donné d'argent.

Triste défilé

Voici la partie la plus pénible de cette lourde audience : ce sont les dépositions des enfants qui figuraient, à la « frissonnières », dans les tableaux vivants et jouaient aussi, hélas ! Leur personnage dans le tête-à-tête des Messes noires. On sait bien qu'il était difficile, impossible d'épargner à ces pauvres petits et à leurs pères la honte et la douleur de cette comparution devant les juges, de cette confession publique. Mais il est vraiment écœurant d'entendre ces gamins de douze et de quatorze ans bégayer leurs accusations, qui sont aussi des aveux.
C'est triste et sale.
Plusieurs d'entre eux, du reste, eurent le bonheur de traverser la garçonnière sans en rapporter des souvenirs qui puissent peser sur leur cœur et leur mémoire. C'est le cas du fils de l'un de nos peintres les plus célèbres, qui ne se douta pas un instant des secrets mobiles et de la nature spéciale de la bienveillance dont le baron l'accablait. Mais comment comprendre qu'on ait laissé cet enfant à la barre pendant que le président lui-même lisait la déposition d'un témoin absent ? Cette déposition est l'une des plus circonstanciées, l'une des plus « messes noires » que nous ayons dû subir. A voir l'enfant l'écouter, à suivre dans ses yeux intelligents les impressions que cette lecture faisait naître dans son esprit, on croyait rêver, et le prétoire correctionnel se transformait en je ne sais quel lieu étrange, invraisemblablement inhumain, où c'étaient les défenseurs officiels de la morale publique qui se chargeaient, inconsciemment, d'éveiller dans une âme innocente la mauvaise pensée !
Je n'insiste point sur les péripéties de cet insupportable défilé. C'est toujours la même histoire qui se répète sans se renouveler. Il n'y a rien de si court, on le sait, que l'obscénité.
Nous avons vu passer aussi des domestiques, des concierges. Ils ont ramassé dans la boîte à ordures des lettres compromettantes ; ils ont grimpé sur des échelles pour voir, grâce à l'entrebâillement des rideaux, ce qui se passait chez le baron. Ces curieux ont fini par se décider à éclairer la justice.
Mes Demange et Henri Robert assistent les deux accusés.
La suite des débats est remise à jeudi.

Me Grandgousier.

Le Matin, 4 décembre 1903.

Les « Messes noires »

Cette seconde audience aura été moins lourde, moins nauséeuse aussi que la première.
Samedi, c'était, crument, l'affaire même, dans sa répugnante et ridicule horreur. Et c'était la confession navrante de l'un des deux accusés ; la franchise de ses aveux, toujours limités, sollicitait notre sympathie que leur objet lui aliénait. Et c'était les protestations d'innocence de de Warren ; le geste ni le ton ne rencontraient notre crédulité. Et surtout c'étaient les tristes, les intolérables confidences des malheureux enfants qui avaient joué dans la « frissonnière » trop fameuse le rôle d'acteurs ou de spectateurs.
Hier, sur ce fond désolant, nous avons entendu trois orateurs parler avec élévation, avec éloquence.
M. le substitut Lescouvé nous a, pendant près de deux heures, intéressés à la thèse de l'accusation. La rigueur du parquet se mitigeait de beaucoup d'indulgence. « Justice et pitié », tel pourrait être l'exergue de cet abondant discours que personne n'a trouvé long. Tout en conjurant le tribunal de ne point laisser sans répression des actes abominables, le magistrat lui a demandé de ne point davantage oublier que le devoir des juges est double : ils doivent frapper les coupables, mais mesurer le coup à la culpabilité, à la responsabilité ; ils doivent se souvenir, au moment même où ils condamnent, qu'ils ont à rechercher s'ils peuvent préserver d'une rechute le condamné, le protéger contre lui-même et l'aider à se relever.
Ici, Jacques d'Adelsward qui, jusqu'à cet instant, avait victorieusement lutté contre une émotion sans cesse grandissante, a été brusquement secoué d'un long sanglot et s'est caché le visage dans ses mains.
Que vous dire des plaidoiries de Me Demanges et de Me Henri Robert ? Il serait intéressant de comparer les genres, si différents, d'éloquence judiciaire dont ces deux maîtres, qui incarnent deux époques, sont parmi les plus fameux représentants. Mais nous ne faisons point ici de la critique littéraire. Ils nous suffira de dire qu'ils n'ont ni l'un ni l'autre déçu l'attente des confrères venus pour les entendre.
D'Adelsward et de Warren sont acquittés sur le chef d'outrages publics à la pudeur. Mais pour excitation habituelle de mineurs à la débauche, ils sont condamnés à six mois de prison, 50 francs d'amende et cinq ans de privation de leurs droits civils, civiques et de famille.

Me Grandgousier.

Affaire Adelsward-Fersen (1e partie)
Affaire Adelsward-Fersen (2e partie)
Affaire Adelswärd-Fersen (3e partie)
Interview de J.-K. Huysmans. Affaire Adelswärd-Fersen (4e partie)
Affaire Adelswärd-Fersen (5e partie)
Affaire Adelswärd-Fersen (6e partie)
Affaire adelswärd-Fersen (7e partie)
Un article de Gaston Leroux. Affaire Adelswärd-Fersen (8e partie)
Interview de Jules Bois. Affaire Adelswärd-Fersen (9e partie)
Affaire Adelsward-Fersen (10e partie)
Le Canard Sauvage. Philippe. Jarry. Affaire Adelsward-Fersen (11e partie)
Alfred Jarry, Lucien Jean, Georges Roussel. Affaire Adelsward (12e partie)
Affaire Adelsward-Fersen (14e partie).

lundi 30 août 2010

Une page de publicité

Publicités, 1907



En 1907, Dreyfus est réhabilité depuis juillet 1906. Le publicitaire des pastilles Valda se souvient du "J'accuse" de Zola.




L'alcool guérit de tout, contribue à la repopulation de la France et met fin aux grèves.

Publicités trouvées dans le Courrier Français de 1907.

dimanche 29 août 2010

Une liste pour la rentrée



Puisque la rentrée est sur toutes les lèvres, puisqu'elle est scolaire, politique, médiatique, mais aussi littéraire, puisque chacun y va de sa sélection et ses conseils. Livrenblog fait comme tout le monde et vous promet de bons moments de lectures avec sa liste de lecture, déjà connue, mais qu'il peut être bon de rappeler.



Remy de Gourmont : Sur Rimbaud. Textes choisis et présentés par Christian Buat. Editions du Sandre. 2010, 74 pp. ISBN 978-2-35821-044-7. 12 €
"Mais que d'aberrations dans nos prétendues normes ! La géométrie elle-même peut devenir sentiment, disait Pascal. L'intelligence elle-même suggère des passions physiques. Nous ne sommes pas extrêmement choqués du goût d'un Platon pour la beauté d'un Alcibiade. Apprenons à ne pas l'être du goût d'un Verlaine pour l'esprit de feu d'un Rimbaud." (IVe Lettre à l'Amazone, 1er mars 1912)


Remy de Gourmont : Sur Lautréamont. Textes choisis et présentés par Christian Buat. Editions du Sandre. 2010, 56 pp. ISBN 978-2-35821-045-4. 12 €
"C'est une grande satisfaction pour les hommes simples de connaître les causes de leurs malheurs. Virgile a traduit en perfection le sentiment populaire avec son Felix qui portuit rerum cognoscere causas. Alors on se repose et on médite, car l'humanité ressemble beaucoup, depuis le commencement du monde, aux "oies frileuses" de Maldoror, lesquelles "vont méditant beaucoup". C'est ç force de méditer que les hommes ont découvert Dieu, l'âme, la loi morale et toutes les délicieuses causes de remords qui finiraient par rendre la vie humaine à peu près intolérable si des cerveaux libres, parfois, n'éclataient de rire, comme des volcans." (Variations sur la recherche des causes, à propos d'un illustre incendie, avril 1900)



Louis Dumur : Un Coco de génie. Éditions Tristram. Postface de Jean-Jacques Lefrère. ISBN 978-2-907681-82-7, Format : 21,5 x 14 cm, 256 pages, 19 €
"Il s'agit d'un grainetier somnambule. Sans que personne s'en doute et sans que lui-même en ait la moindre conscience, il passe ses nuits à lire et à meubler son « subconscient » de littératures diverses, spécialement de vers.
Dans la veille, son moi conscient retrouve tout cela dans son subconscient ; sans en reconnaître l'origine, le prend pour une inspiration personnelle et le sert comme une composition de lui dans une petite ville de province, où personne n'a beaucoup de littérature.
Seulement le moi conscient du jeune homme intervient dans une certaine limite dans la reproduction (c'est là que l'analyse des deux psychismes est curieuse.
D'abord, il choisit avec goût parmi les lectures et les souvenirs de son « subconscient ».
Puis il adapte des pièces (plus ou moins anciennes) aux événements du moment, à l'actualité.
Ainsi, de « l'Enfant grec » des Orientales, de Victor Hugo, il fait l'« Enfant boer »
." (Dr Grasset. Leçons de clinique médicale. Montpellier et Paris, 1903)

Robert Caze : Le Martyre d'Annil, roman suivi de La Sortie d'Angèle. Edition établie, présentée et annotée par Arnaud Bédat et René-Pierre Colin. Du Lérot, "D'après nature", 2010, 272 pp. 30 €.
Un "roman de fille" par un écrivain "naturaliste", communard et talentueux, mort à 33 ans à la suite d'un duel.


Jean Lorrain : Contes d'un buveur d'éther. Préface, La Première gorgée d’éther, par Gérald Duchemin. Editions du Chat Rouge, Collection La Merveille. Illustration de Félicien Val. 120 pages, 10 x 19 cm. ISBN 978-2-916202-03-7. 15 €
Que dire de Lorrain, qui n'est déjà été écrit, sinon qu'il faut le lire parce que car comme l'écrivait Hubert Juin dans une préface de 1966 "il a senti son siècle (pardon ce bref tournant de siècle) avec une acuité rare" et qu'il "
cavale sur les fortifs, il cavale de la plume, il cavale sur les sentiers de l'éther. Un monde. Le sien".


Victor Barrucand Avec le feu. Préface d'Eric Dussert. Paris, Phébus, coll. "Libretto", 208 pages. 11 €
Une réédition de réédition, à venir pour le 16 septembre 2010. Un roman explosif. Avec des anarchistes de toutes tendances. Un roman, qui ne se contente pas d'être un "document", grâce à la plume alerte de Barrucand.


Laurent Tailhade : Au Pays du mufle. Edition revue, augmentée et annotée par Gilles Picq. Editions Cynthia 3000, 146 pages. 15 x 21 cm. ISBN : 978-2-916779-07-2. 20 €
"Bourget, ce fameux bachelier,
Cultive, pour les gens du monde,
Quelques navets en espalier.
O Will ! monsieur Dorchain t'émonde
Et Paravey joue Esclarmonde;
Qu'importe, fils ! Baise Margot,
Et dona Sol, et Rosemonde :
Sois grandiloque et bousingot, "




vendredi 27 août 2010

Lilith de Remy de Gourmont par Alcanter de Brahm




לילית

Bien que paru en 1892, aux Essais d'Art Libre et réédité en 1901 au Mercure de France, Lilith, fut chroniqué, sans doute à l'occasion d'un retirage (?) en 1902, par Alcanter de Brahm, dans La Critique en juillet 1902.

On savait Alcanter de Brahm (Marcel Bernhardt) ennemi de Remy de Gourmont à ses débuts, (voir Celui qui comprend, et les diverses amabilités trouvées dans les chroniques du Nouvel Echo). Avec le temps Alcanter se fait moins anti-symboliste.


Lilith (1)

Voici translaté selon l'esprit moderne, avec une note d'ironie qui fait penser à Jules Laforgue, le mystère du Paradis perdu.

Les Saintes Ecritures, par la plume privilégiée de M. Rémy de Gourmont, prennent un aspect jusqu'alors imprévus, et la conception Kabbalistique de Lilith, nous apporte, sous l'aspect dramatique un élément d'intérêt aussi vif que les plus passionnants d'entre nos cas psychologiques. L'intrusion de cette infernale petite personne dans le ménage Adam et Eve, est une formule générale, à laquelle se rattache intimement la destinée de tous les ménages de ce monde que l'habitude, émousseuse de passions, et l'ennui ce fils aîné de l'uniformité finit par détraquer. Satan perturbateur attitré de toutes les placidités terrestres, apporte sa note inversive en ce concert et nous arrivons avec un réel intérêt de lecture, à l'issue d'inévitable disjonction de ce foyer adultère ; ce qui prouve qu'ici-bas, depuis l'origine des temps, les mêmes causes morales ont toujours produit les mêmes effets. Et cela fait un excellent livre de plus, à l'actif de Rémy de Gourmont.

Alcanter de Brahm

(1) Mercure de France


Lilith de Remy de Gourmont par Alcanter de Brahm. La Critique, N° 178, 5 juillet 1902.


Lilith dans le site des Amateurs de Remy de Gourmont.



Les Paralipomènes de Punch. Emile Straus. Jarry.


Les Paralipomènes de Punch


Dans les n° 194 et 195 des 20 mars et 5 avril 1903 de La Critique, Émile Straus consacre deux articles à la figure de Polichinelle et au théâtre de Marionnettes. Straus y fait l'historique du type de celui qui « se nomme Pulcinella à Napoli, Punch à London, Polichinelle à Paris, Hans Wurst à Berlin, Kasperl à Wien, Jan Klaasen à Amsterdam, et Kara Keuz à Stamboul », sous un titre Jarryque : Les Paralipomènes de Punch.
Arrivé à Paris et à ses théâtres de marionnettes, il consacre au Père Ubu et à Jarry, une partie de son deuxième article, et en profite pour y insérer le dialogue de Martine et Papyrus sur Ubu, déjà publié dans le numéro N° 37, du 5 septembre 1896 de la même Critique. Jarry lui sera reconnaissant dans une lettre d'avoir fait « preuve d'une notable et curieuse perspicacité sur les rapports entre les deux Bretagne : ma grand-mère est une Dorset... » A propos du théâtre des Gueules-de-Bois, Jarry lui écrit : « Je regrette de n'avoir pensé à vous relater ce que furent les Gueules-de-Bois. L'acteur qui incarna le Père Ubu n'eut point l'organe de l'emploi ; mais le général Lascy fut joué (en un rôle allongé et même spécialement construit) par le célèbre Anatole !... » (1)


Si Guignol n'est pas le splendide professeur d'énergie qu'est Punch, du moins le sentons nous plus près de nous. Pourtant cet art minuscule tomberait-il lui aussi en décadence ? Des théâtricules qui s'élevaient au Carré-Marigny ont disparu Gringalet, Bambochinet et Bobino. Il ne reste plus que le célèbre Anatole, Guignolet et Pantagonia, poupées mécaniques. Les pantins reviendraient-il à leur point de départ évolueraient-ils vers le théâtre d'ordre ? Lesage, Voltaire, Fielding, Byron, Goethe ont écrit des comédies à leur usage, Haydn n'a pas composé pour elle moins de cinq partitions. Et les drames de M. Maurice Bouchor, exquis mélange de philosophie, d'antiquité et de religion, et les tragédies de M. Maurice Maeterlinck et surtout la gigantesque éthopopée d'Ubu Roi de M. Alfred Jarry, représentée en 1888 par le théâtre des Phynances, le théâtre de l'Oeuvre (direction Lugné-Poe), le théâtre des Pantins (direction Georges Roussel) et le théâtre des Gueules de Bois !
Ubu se rapproche du Punch anglais et non de notre Polichinelle, en ce sens qu'il est shakespearien. Il porte du reste en épigraphe : « Adonc le Père Ubu hoscha la poire dont fut depuis nommé par les Anglais, Shakespeare et avez de lui sous ce nom maintes belles tragoedies par escript. » Il est en lui du Richard III, du Henry VIII et du Falstaff. N'oublions pas que M. Alfred Jarry est Breton et que le génie de la Petite-Bretagne s'amalgame aisément à celui de la Grande-Bretagne. Donné aux exégètes. De plus Punch et Ubu ont un culte pour la physique. Pour Punch c'est la Déesse à la gueule de bois vert, aux côtes ligneuses, la divine Trique, la fille du pin majestueux qui module sur les lombes ses romances suggestives, affirmation supérieure de soi, suprême de soi, suprême liberté intérieure et extérieure.
Pour le Père Ubu la physique est la nature comparée à l'art, le moins de compréhension opposé au plus de cérébralité, la réalité du consentement universel à l'hallucination de l'intelligent, Don Juan à Platon, la vie à la pensée, le scepticisme à la croyance, la médecine à l'alchimie, l'armée au duel. C'est plus complexe, vous le voyez, issu d'une théorie et d'une conception arbitraire de l'entendement.
Pour ne pas divaguer, je donnerai le verbe à Papyrus et Martine qui dans le petit dialogue suivant tenteront de nous éclaircir la métaphysique ubuesque.


Suit le dialogue déjà publié ici : Ubu Roi par Martine et Papyrus.



(1) Lettre d'Alfred Jarry à Papyrus, mise en vente par la Librairie de l'Abbaye - Pinault - Jacques-Henri Pinault, 27 & 36, rue Bonaparte - 75006 PARIS – http://www.franceantiq.fr/slam/Abbaye-Pinault. Lettre décrite sur le blog Pataplatform

Alfred Jarry dans Livrenblog : Alfred Jarry : Premières publications. Messaline : Jarry - Dumont - Casanova - Champsaur. Alfred Jarry, Lucien Jean, Georges Roussel. Affaire Adelsward (12e partie). Jarry sur l'affaire Adelsward dans Le Canard Sauvage.

Émile Straus dans Livrenblog : Alfred Jarry et Le Théâtre des Pantins. L'Almanach du Père Ubu par Martine. Le Père Ubu dans La Critique. Les Jours et les Nuits d'Alfred Jarry par Émile Straus. Émile Straus, quelques documents. Émile Straus par Alcanter de Brahm. Le Surmâle d'Alfred Jarry par Martine et Papyrus. Encore Emile Straus (bibliographie)




jeudi 26 août 2010

L'Arriviste d'Alcanter de Brahm à Félicien Champsaur


L'Arriviste d'Alcanter de Brahm à Félicien Champsaur


Pour le Préfet Maritime.




Dans la Critique, numéro 4 du 20 Avril 1895 on pouvait lire dans la rubrique « La Critique – De Tout » signé Aspic :

« Notre collaborateur Alcanter de Brahm vient, dit-on, de publier une réédition de l'Arriviste, cette étude si curieuse du monde des lettres modernes et des cénacles décadents. Mais pourquoi diantre a-t-il pris pour pseudonyme Marc Stéphane ? »

La Critique semble bien accusé Marc Stéphane de plagiat... il faudrait vérifier, mais les deux volumes semblent être aussi rares l'un que l'autre.

Marc Stéphane. L'Arriviste. Édition d'auteur Paris : impr. de A. Davy, 1895, In-16, 151 p.

Alcanter de Brahm avait fait paraître chez Souque (sous réserve), son Arriviste en 1893.

Félicien Champsaur publie en 1895/96, chez Ollendorff, ses trois volumes du Mandarin (Marquisette. 2 : Claude Barsac. 3 : Renée April).

En 1902, le Mandarin devient L'Arriviste lors de sa publication chez Albin Michel. La colère d'Alcanter de Brahm de s'être fait dépossédé de son titre, et pas seulement par Marc Stéphane et Champsaur, s'exprime alors dans un article du numéro 177, du 5 juillet de la Critique.


L' Arriviste (1)


Ce vocable, dont j'ai quelque fierté, puisque sorti pour la première fois de ma plume, il y a quelques dix ans, et choisi pour titre à mon premier roman, il devait faire si rapidement fortune dans le monde, vient une fois de plus, de stimuler l'esprit de concurrence déloyale dont se rendent coupables les confrères jugés les plus sympathiques à leur attitude dans le monde.

J'ai souvenir, en regrettant bien vivement que le Tribunal de commerce n'enregistre point de brevet d'invention de cette nature. Lesquels garantiraient une propriété, aussi utilement que s'il s'agissait de tampons perpétuels ou de corset rabougris, j'ai souvenir, dis-je, d'un certain nombre de livres et de pièces de théâtre présentés sous ce titre L'Arriviste.

C'est d'abord M. Marc Stéphane, romancier morphinomane, qui en 1895 se figura inaugurer le néologisme en tête d'un ouvrage d'intérêt relatif, et qui fut bien surpris, le jour où il me fut présenté comme mon collaborateur un peu tardif.

Puis M. Michel Provins qui avait choisi ce titre pour une pièce destinée à la Comédie Française, et le modifia probablement, grâce à la vigilance bienveillante de M. Jules Claretie dont les articles du Journal et du Temps ont à plusieurs reprises consacré mon droit à la paternité de cette expression imagée.

Hier encore, M. Ernest d'Hauterive, gendre d'Alexandre Dumas fils, et historien fort documenté, faisait paraître à l'Echo de Paris un feuilleton fort attrayant, et très délicatement, sur ma requête, pluralisait son titre, primitivement dénommé L'Arriviste. Puis Une Arriviste, figurait au programme d'un petit théâtre Montmartrois.

Enfin, voici M. Félicien Champsaur, romancier d'un sensualisme attrayant, que dénature parfois le souci de flatter trop vicieusement l'épiderme de notre race byzantine, et aussi le besoin de réaliser des bénéfices avec des productions aussi hâtives qu'impersonnelles.

M. Félicien Champsaur m'avait été à mainte reprise signalé comme peu scrupuleux dans ses façons de se documenter, très modifiées depuis le temps où il protestait dans l'Evénement contre les dépradations commises au détriment de Dinah Samuel par un de ses confrères du Gil-Blas. Mais le connaissant personnellement, et lui ayant adressé jadis le service de l'Arriviste, j'étais à mille lieus de supposer qu'il gratifierait de ce titre, sans m'en référer pour avis préalable, un rom à scandale, relatif à l'actualité déjà émoussée de l'affaire Humbert, et dont l'analyse serait superflue.

J'ai trop le mépris des formes juridiques au moyen desquelles on prétend se faire rendre justice dans notre pays, en y mettant le prix, pour inquiéter un confrère que je croyais un ami, par telles voies que de droit, sans avoir même la certitude d'un résultat conforme à l'équité la plus élémentaire. Je préfère soumettre le fait à l'opinion par la voie des journaux, en prévenant toutefois M. Félicien Champsaur afin qu'il n'ait pas lieu de s'étonner, le jour ou servant lui-même de personnage principal à l'un de mes futurs romans traitant de la mauvaise foi littéraire, il verra mon livre figurer à l'éventaire des libraires sous ce titre suggestif : Le Mandarin.

Alcanter de Brahm.

(1) Albin Michel




Le Surmâle d'Alfred Jarry par Papyrus et Martine




Émile Straus dans la Critique du 5 juillet 1902, utilise ses personnages de Martine et Papyrus pour rendre compte du Surmâle d'Alfred Jarry, qui vient de paraître aux Éditions de la Revue Blanche.

Le Surmâle (1)

Il est des nœuds secrets, il est des sympathies,
Dont par le doux rapport les âmes assorties
S'attachent l'une à l'autre et se laisse piquer
Par ces je ne sais quoi qu'on ne peut expliquer.
Rodogune (Corneille)

Martine

Monsieur, qu'est-ce que c'est qu'un surmâle ?

Papyrus

C'est un futur contingent.

Martine

Pour sur que vous vous compromettez pas. Moi je crois que c'est quelque chose comme l'homme des casernes, le ur-mensch ou le petit tailleur de la légende allemande qui en tirait sept d'un coup.

Papyrus

L'homme des cavernes ou corps caverneux, Martine tuait et non tirait.

Martine

Tuait, tirait, vous ne faites que tarabuster mon attention d'un endroit à l'autre. Et puis c'étaient des mouches.

Papyrus

Les mouches sont des femelles.

Martine

Je marche, mon père adorable, mais voilà qui vous a boucher une fissure, le Surmâle m'est apparu.

Papyrus

Te gausserais-tu de moi gaupe.

Martine

Que nenni. Ce fut au Jardin d'Acclimatation. Le drôle avait le mufle couleur aubergine. Le menton cruel et barbu, la face chaude, humide, son torse noueux aux mamelles viriles se vêtait d'un poil dru, deviné vivant de colonies et donnait l'illusion de M. Jules Guesde. Il se seyait sur deux fesses écarlates, talées, adornées de deux bouchons. Il était hideusement beau.

Papyrus

Mais qui étais-ce ?

Martine

Un hamadryas, et je pensais à l' »Indien tant célébré par Théophraste (page 24). La singerie sous le chaud soleil trouillottait mille effluves. Deux belles dames, fleurant la peau espagnole se plantèrent devant la cage avec un intérêt amusé. Dès qu'il les vit l'hamadryas se mit à faire le misloque, à ne se tenir d'aise pas. Et le faquin, s'en fut décrocher je ne sais d'où une hampe zinzolin qu'il agita véhémentement.

Papyrus

Cela Martine est une erreur, car le Surmâle peut faire l'amour, mais il ne peut pas aimer, or ce cynocéphale était capable d'un amour sincère et en son âme ressentait la noble impression. Tu sais que l'amour est l'évaluation du quotient sentimental d'un rapport ayant les sensations génitales pour dividende et le goût individuel pour diviseur. Or le Surmâle (quel joli titre nietzschéen) le héros de l'extraordinaire « roman moderne » de notre Alfred Jarry, est en dehors de l'Humanité, il est une Force envahissante dominatrice, une Volonté de Puissance (der Wille zur Macht). Pour André Marcueil, l'amour est un geste sans importance, puisqu'on peut le faire indéfiniment (page 1).

Martine

Autrement dit un griphe. « Jamais malade, jamais mourir. » Il n'est ni Dieu, ni table, ni Arthur Meyer. C'est un menhir doublé d'une mitrailleuse automatique Hiram Maxim. C'est terriblement yankee en vous faisant courir un frisson fleur de poë. Pas XVIIe siècle pour un liard, mais chouettement moderne, l'homme que nous fera l'auto, le dirigeable Besançon-Farman et la pelote basque. Un Berthelot nous fournira de l'amour en tablettes, moyennant quoi, tout chacun sera Hercule à la coule. Et tu parles de repopulation ! Enfoncés Piot et Paul Strauss ?

Papyrus

Erreur profonde, le Surmâle ne fait pas de petits. Encore un coup (pardon), il lui faut, non la femme classique en caoutchouc du lieutenant de vaisseau Péloti, mais une femme de fer, d'acier, d'électrodes et de dynamos que, par choc en retour, l'Extraordinaire rend amoureuse de lui. Mais oui, tourne tes yeux d'ovidée, les choses inertes vous peuvent aimer ou nuire. N'as-tu jamais constaté la méchanceté invétérée de tes pantoufles à se couler sous les meubles ? On t'a dit que les forces sont aveugles ; toujours et pas toujours, André Marcueil est un dynamis de la prodynamis, substance pyknotique, densation individuelle d'une substance unique. Il est une machine à faire l'amour, si on lui prenait son opposite, il est évident, suivant Darwin, que la plus solide rompra les reins à l'autre. Marcueil n'est pas un tailleur allemand et pourtant il en a 8g + x au tableau, ce qui fait du beaucoup à l'heure.

Martine

Encore un coup de timbre, un tour de piste, c'est l'amorodrome ou course de fond. Je pense à Petrus Cornelius Rothomagensis et à sa Rodogune, et au nœud gordien du Surmâle.

Des nœuds secrets et secrets nœuds
Sacrés nœuds et nœuds sacrés,
Qu'Hélène sacre et consacre

L'hommuncule au truc pique et repique.
De volupté pourtant point ne se paprique,
Car,
(Ainsi disait l'Évangile)
Il est plus facile,
De faire passer un chameau par le chas d'une aiguille,

Qu'une aiguille dans le chas d'un ... vice-versa,
Chose que pourtant point ne m'explique
Et d'expliquer surtout point ne me pique,
Et qu'expliquerait Claudine,
Savoir l'Éros sans les Épines.

Papyrus

Que veulent dire ces vers sybillins ?

Martine

Cela veut dire, que malgré le plaisir éprouvé par ce livre extraordinaire qui fera les délices des chauffeurs et de l'Automobile-Club (lire la course anhélante de la quintuplette contre une locomotive, avec un coureur mort), cela veut dire, malgré cette incise longue, que l'Être suprême nous préserve des Surmâles, car ce serait la fin de tout, de l'Amour, de la Poésie, des Rossignols et du Vergissmeinnicht, remplacés par une Énergie toujours bandée, mais aveugle, trop rigide pour vibrer simplettement.

Papyrus

Un lingam atteint de cécité.

Martine

Je ne comprends pas ce que vous voulez dire. Adieu, je baise votre main pathétique.

(1) Editions de la Revue Blanche.
Remerciements à Vincent Maisonobe qui m'a signalé la lettre de Jarry remerciant Papyrus pour cette bibliographie et dont on peut trouver la description sur le blog pataplatform. La lettre portant aussi sur un autre article de la Critique, je donnerais celui-ci, dans un prochain billet.

Alfred Jarry dans Livrenblog : Alfred Jarry : Premières publications. Messaline : Jarry - Dumont - Casanova - Champsaur. Alfred Jarry, Lucien Jean, Georges Roussel. Affaire Adelsward (12e partie). Jarry sur l'affaire Adelsward dans Le Canard Sauvage.

Émile Straus dans Livrenblog : Ubu Roi par Martine et Papyrus. Alfred Jarry et Le Théâtre des Pantins. L'Almanach du Père Ubu par Martine. Le Père Ubu dans La Critique. Les Jours et les Nuits d'Alfred Jarry par Émile Straus. Émile Straus, quelques documents. Émile Straus par Alcanter de Brahm. Les Paralipomènes de Punch. E. Straus. A. Jarry. Encore Emile Straus (bibliographie)

Revue le Nouvel Écho.


mercredi 25 août 2010

Le Nouvel Echo 1892 - 1894


Pour compléter les billets commencés sur les amis Alcanter de Brahm (Marcel Bernhardt) et Émile Straus. Je donne aujourd'hui la bibliographie de la revue



Le Nouvel Écho, 1892-1894

Nouvel Écho, Revue littéraire & dramatique illustré bi-mensuelle. Puis Journal bi-mensuel. Puis Nouvel Écho illustré, journal littéraire & dramatique.

Directeur : Émile Straus. Secrétaire de la rédaction : Alcanter de Brahm.

Gérant : Eugène Agnus, puis Marcel Bernhardt [Alcanter], puis J. Pradelle.


Aux lecteurs

Le Nouvel Écho, organe essentiellement esthétique, se consacre exclusivement à la critique littéraire, dramatique et artistique, ainsi qu'à l'actualité. Il est ouvert à tous les fervents de l'art, à tous les Jeunes, dont les œuvres présentent un véritable intérêt, sans distinction d'école. Son unique devise est :
Pour l'Art.

N° 1, 1er janvier 1892

R. Rieti : Le Jour de l'an, Romance. Léo Trézenik : La Femme aux clous. Émile Straus : Deux amis (A suivre). Alcanter de Brahm : Courte épître (A Emile Straus, mon seul ami). Alcanter et Saint-Jean : Les Lamentations de M. Deibler - Au Ministère (Chansons). Marcel Bernhardt : Chronique parisienne. Saint-Jean : A l'Orchestre. Un Petit Banc : Paris-Concerts. Joinville : A travers les livres. Pépin d'Ars : Tablettes artistiques. Un Sifflet : Les Soirées du Nouvel Écho (à la Taverne du Rat Mort : Ernest Renan « empéché », Alcanter, Saint-Jean, Léo Trézenik, Armand et Albert Charpentier, Léon Morris, Léon Lacault, Ernest Gatget, J. Belon, Ernest Gégout, Eug. Agnus, Cruon du Petit Caporal, G. Dauville du Courrier du Soir, Léon Friedlander, Schnerb, Rodolphe Salis senior, Jehan de Sivry, mesdames B. Le Clerc, Alice M. B..., Louise de Voucoux, Médée Pern..., etc.).

[L'article d'Alcanter de Brahm sur Emile Straus publié dans le N° 22, nous apprend que c'est Émile Straus qui se cache sous le pseudo de Saint-Jean]

N° 2, 15 janvier 1892

Oeil-de-Lynx : Express-Silhouettes. Nos collaborateurs : Alfred Duquet (Historien). Alfred Duquet : Il Signor Freycinetto à l'Académie. Marcel Bernhardt : Chronique parisienne. Emile Straus : Deux amis (Suite). Lettre inédite de Victor Hugo à Alexandre Dumas père sur son fils. Block-Notes. Gynandre : Lettres Attiques (Les Revues et l'Avenir du Café-Concert. - Théâtre d'Ombres et Revues Littéraires). Saint-Jean : A l'Orchestre (Chat Noir, etc). Un Petit Banc : Paris-Concerts (Annonce au Concert des décadents de la Chasse aux étoiles, mystère ésotérique d'Alcanter de Brahm, illustré par Gatget et Carpentier). Joinville : A Travers les livres et les revues (Chronique d'Une Honnête femme d'Armand Charpentier.). G. D. et Pépin d'Ars : Tablettes artistiques. Un Sifflet : Echos et Soirées (Mardi, 26 février, 3e dîner et soirée lacustre [appelées Dîners Lacustres, ses agapes d'artistes, réunissaient les collaborateurs de la revue, sous la présidence, ou non, d'une personnalité, on verra que la petite équipe du Nouvel Écho, tentera d'y inviter des collègues d'autres journaux et revues, mais que très vite les dîners reprendront leur caractère intime.]).

N° 3, 1er février 1892

Djinn-Baoull : Télephonics-interviews sur la censure (satire, « réponses » fantaisistes de « Renan, « Péladan », « Goncourt », « Moréas », « Bruant », « Y. Guilbert », « E. Gégout et Malato », « Salis », « Straus », « Willette », etc), suivi d'une chanson d'Alcanter et Saint-Jean, Les Malheurs d'un censeur. Veglione : Potins Niçois (Lettre à Willy). Marcel Bernhardt : Chronique parisienne (La Censure et les poursuites contre Le Courrier Français). Alcanter de Brahm : Camée (poème). Alcanter et Saint-Jean : Chansons littéraires (Au Mirliton), suivi d'un extrait de Chansons poilantes, illustrée (La Marche des Croque-Morts, avec la musique d'Alcanter et Julien Paul), puis Le Comité de vigilance. Alcanter et Saint-Jean : A l'Orchestre. Memento des premières. Un Petit Banc : Paris-Concerts. Joinville : A travers les revues (avec, entre autres, signalés dans La Revue des Journaux et des Livres, Lettre au rebut nouvelle d'Emile Straus, Hanna, légende slave d'Alcanter de Brahm, et dans le Fin de Siècle la 1ère publication des Croque-Morts). Pépin d'Ars : Tablettes artistiques. Sifflet : Échos et Soirées (3e dîner lacustre : Avec Ernest Renan comme président et « presque toute la rédaction du Nouvel Écho »).

N° 4, 15 février 1892

Félix Fénéon : Express-Silhouettes – Nos collaborateurs : Willy. Willy : Anas. Edmond Haraucourt : Résignation (poème). Marcel Bernhardt : Chronique parisienne (La censure encore avec le Fin de Siècle condamné et Jean Lorrain pour ses articles du Courrier français). Émile Straus : Deux amis (Suite). Alcanter et Saint-Jean : 1 extrait de Chansons poilantes, illustrée (Marche des Calicots, avec la musique). Saint-Jean : A l'Orchestre (Théatre des Marionnettes de Bouchor, etc). Un Petit Banc : Paris-Concerts (Alcanter au Chat-Noir, La Chasse aux étoiles, du même, au Concert des Décadents). Joinville : Revue des livres. Djinn : Dans les Revues et les Journaux (Dans le Journal d'Alsace, Jeune médecin, d'Émile Straus, 1ère étude d'une série de Profils médicaux). .

N° 5, 1er mars 1892

Charles Malato : Express-Silhouettes – Nos collaborateurs : Ernest Gegout. Ernest Gegout : C'est un fou. Claude Couturier : Le Château du mensonge (poème). Marcel Bernhardt : Chronique parisienne. Emile Straus : Deux amis (Suite). Alcanter et Saint-Jean : 1 extrait de Chansons poilantes, illustrée (Ministère naturaliste, avec la musique). La Bonne à tout faire et l presse (extraits d'articles sur la pièce, scandaleuse, d'Oscar Méténier et Dubut de Laforest). Willy : Richepinade. Saint-Jean : A l'Orchestre. Un Petit Banc : Paris-Concert. Willy : Revue des Livres (L'écornifleur de Jules Renard). Djinn : A travers les Revues. Veglione : Le Carnaval de Nice. Block-Notes (Troisième dîner lacustre, samedi, 20 février, au restaurant La Pérouse, sous la présidence de Willy « avait été invité, par faveur spéciale, à ce banquet, M. Léopold Colette, nouvel abonné, et clerc de notaire à Châtillon-sur-Loing, dont le plus grand mérite consiste à payer des absinthes à ses collègues pour les faire jaser, et collectionner les timbres-postes. » Léopold était le frère de Colette, né en 1866).
("Depuis le 15 février M. Eugène Agnus n'est plus gérant ni administrateur de la revue il est remplacé par Marcel Bernhardt". Alcanter de Brahm : « Un acteur, nommé Brunais (avec un n), s'en prend à moi au sujet d'un entrefilet de vinaigre paru dans notre dernier numéro. Ce monsieur veut vider la querelle à coups de poing et non par les armes. Je revendique donc, à dater de ce jour, la paternité de l'article incriminé, et fais juge tous mes confrères sur un cas qui, si l'on s'en souvient, valut à Philippe Garnier certains désagréments. Enfoncé, Coquelin ! » Note du numéro précédent : « La Revue des Variétés continue le cours de ses succès, grâce au talentueux artiste ! Brunnais, à qui l'on a confié la riche panne. Vu dans la salle le peintre Gatget, venu dans le fol espoir de se faire payer ses dessins. Il ne sait pas, l'insensé, que panne et panné ne font qu'un. »

N° 6, 15 mars 1892

Maurice Boucher : Express-Silhouettes – Nos collaborateurs : Edmond Haraucourt. Edmond Haraucourt : Les Anges (poème). Émile Straus : Deux amis (Suite). Willy : A bâtons rompus. Marcel Bernhardt : Chronique parisienne (socialisme, monuments parisiens). Pépin d'Ars : Tablettes artistiques. Alcanter et Saint-Jean : La Messe des oiseaux (Chanson, illustrée. A la toute gentille Amedée Pernette, Souvenirs. Musique de R. Rieti.). Saint-Jean : A l'Orchestre (Willy signe le cpte-rendu de L'Etoile-Rouge d'Henry Fèvre). Un Petit Banc : Paris-Concert. Léo Trezenik : Les Quais de demain. Willy : La Vie d'artiste de Ch. Moreau-Vauthier. Un Sifflet : Echos et Soirées. Entrefilet signé Jim Smiley (nom d'un personnage de Willy).

N° 7 du 01 avril 1892

Un article sur Bernard Lazare et Maurice Pottecher, Henry Maugis (personnage de Willy) laisse sa place à Henry Gauthier-Villard, Henry Maugis reprend la plume pour le Post Scriptum. Sur Bonne-Dame d'Estaunié est signé. Guy-Mayniel : Porel-Parfouru. Marcel Bernhardt : Chronique parisienne (le Chat Noir). Willy : Le Salon des Indépendants. Léo Trezenik : Les Quais de demain. Alcanter et Saint-Jean : Les Académiciens (Chanson, illustrée par Gatget). Saint-Jean : A l'Orchestre ( « aux dernières goguette du Chat Noir, l'exquis et joyeux chansonnier Jules Jouy, dans l'Exemple, son neveu Alcanter (la Dynamite), [...]). Un Petit Banc : Paris-Concerts. Djinn : A travers les Revues (La Revue des journaux et des livres : Alcanter de Brahm vient d'y « prendre » la chronique « Paris-Boulevard », Émile Straus y donne une étude sur Willy « Croquis de Jeunes ». « La Tribune de Marseille a incorporé dans ses rangs l'immense Alcanter de Brahm », « Le Journal d'Alsace, avec un intéressant sous-sol de première page, ordinairement signé Émile Straus. » « Un groupe de littérateurs, désireux de fonder une revue mensuelle en participation, demande des adhérents. Écrire à M. Louis Lormel, 6, rue du Val-de-Grâce – Rédaction, le dimanche de 3 à 5 heures du soir. Le titre ? »). Un Sifflet : Échos et soirées (« Lunch Lacustre chez Magny, lundi dernier, en attendant le dîner mensuel du 2 avril, sous la présidence de Willy. Étaient présent de fait et de cœur : Henri Maugis, Émile Straus, Alcanter de Brahm, Léo Trézenick, etc... L'élément féminin exclu, sauf Gynandre, qui nous promet un venimeux article. » Une lettre de Camille Mauclair à propos d'un article où il se défend d'avoir voulu « attaquer l'honneur de M. Henry Gautier-Villars » dans une note parue dans Les Essais d'Art Libre, il répondait à un article signé «Jeanne ».)

On remarque que les chroniques Échos et Soirées, A Travers les Revues, A l'Orchestre ou Paris-Concert, ne perdent jamais une occasion de signaler les écrits de Straus ou Alcanter, la publicité de Willy y est aussi particulièrement bien faite.

N° 8, 15 avril 1892

Émile Goudeau : Bohémienne. Alfred Duquet : Monsieur Viaud à l'Académie Française. Émile Straus : Contes chagrins - Le Petit Pierrot. Alcanter et Saint-Jean : Ballade des joyeux bohèmes d'antan (poème). Préface de Willy aux Chansons Poilantes d'Alcanter et St Jean. Marcel Bernhardt : Chronique parisienne (L'Année Fantaisiste de Willy, Guy Mayniel). Saint-Jean : A l'Orchestre, et Alcanter de Brahm sur le Théâtre d'Art (Les Noces de Sathan de Jules Bois, 1er chant de l'Iliade de Méry et Melnote (controverse avec Méry), Vercingétorix de Schuré, La Passion d'Haraucourt). Un Petit Banc : Paris-Concerts. Gynandre : Lettres Attiques, Les Parasites du Théâtre et de la Littérature. Djinn : A Travers les Revues (La Revue des Journaux et des Livres : « l'immense Alcanter de Brahm (dolicho, toujours) y traite de la Débâcle avant la lettre et pour se faire bien voir des éditeurs »). Pépin d'Ars : Tablettes Artistiques. Sifflet : Echos et Soirées. Henry Maugis : Une Grue merveilleuse. (Les Lacustres donnés leur dîner mensuel chez la mère Lévy, sous la présidence de Willy qui vient de publier L'Année Fantaisiste, présents : Straus, Alcanter, Léon Lacault, Gabriel Cruon du Petit Caporal, « qui fonde, le 1er mai, l'Armée Française » )

N° 9, 1 Mai 1892

Joseph Desgenêts : Express-Silhouettes – Nos collaborateurs : Georges Rodenbach. Georges Rodenbach : Au Béguinage. Émile Straus : Lenéka et Grisez-droz deux poètes. Henry Maugis : Floréal (Poème, à propos d'un livre d'Armand Silvestre). Alcanter de Brahm : Le Poète subversif. Marcel Bernhardt : Chronique parisienne (Théâtre et anarchie). Alcanter et Saint-Jean : A la lutte (Chanson, A Jean Lorrain). Léo Trézenik : Les Quais de Demain. Willy : Sur un livre d'Edouard Dubus, Quand les Violons sont partis. Alcanter et Saint-Jean : A L'Orchestre. Un Petit Banc : Paris-Concerts. Djinn : A Travers les Revues (Reviens sur la chronique « antibourgeoise » d'Alcanter, Paris-Boulevard, dans la Revue des Journaux et des Livres. La Paix a reproduit la préface de Willy pour les Chansons poilantes). Pépin d'Ars : Tablettes Artistiques. Un Sifflet : Échos et Soirées (Le sixième Lacustre a gardé son caractère intime, Willy y émerveilla une jeune fille, le septième de ces dîner, sera plus confraternel, des invitations sont envoyées aux « rédactions ». Succès des Chansons poilantes, parution d'une seconde édition. Aux goguettes du Chat Noir Alcanter avec la Marche des Calicots et la Noce, (dédiée à Jules Jouy, est rappelé 3 fois.)

N° 10, 15 mai 1892

Émile Blémont : Le Premier aveu (Poème). Alcanter de Brahm : L'Histoire de Maxion. Émile Straus : Contes Chagrins - Villa à vendre. Henry de Braisne : Le Nuage (Poème). Marcel Bernhardt : Chronique parisienne. Pépin d'Ars : Tablettes Artistiques (Salon du Champ de Mars) . Djinn : A Travers les Revues. Saint-Jean : A l'Orchestre (« A bientôt l'ouverture du Jardin de Paris t les charmantes soirées sous les grands marronniers des champs-Elysées. On y entendra la toute gentille Suzanne Raphaël, dont le répertoire très varié servira peut-être à signer le traité de paix entre Alcanter et Bruant, ses deux préférés. ». Léo Trézenik : Les Quais de Demain (Dithyrambes sur l'Année fantaisiste de Willy) . Alcanther de Brahm et Un Sifflet : Echos et Soirées (Alcanter donne la liste des journaux et revues ayant consacré quelques lignes aux Chanson poîlantes, il continue la polémique avec Jules Méry : « - M. Jules Méry de l'En Dehors, bien connu depuis l'aventure du Théâtre d'Art pour se ganter de velous dès qu'il a commis quelque sottise, se permet de sortir du domaine de la discussion littéraire pour entamer les questions à fleur de peau. J'ai l'honneur de prévenir ce mendigot souffreteux, qui devait être à l'ombre, que s'il continuait à s'égarer dans cette voie dangereuse, l'ex-cuirassier Alcanter de Brahm se chargera de le ramener dans le droit chemin, par les procédés en vigueur dans le véritable monde de la presse, dont il me paraît totalement ignorer les usages. » Un Sifflet annonce le septième dîner lacustre pour la deuxième quinzaine de mai, sous la présidence d'Émile Goudeau. Le dîner « sera ouvert, sur invitation collectives adressées à tous nos confrères ». Malgré sa seconde édition, il reste des exemplaires de la première édition des Chansons poilantes, les 5 exemplaires sur Japon sont épuisés, ont souscrits pour 1 des trente exemplaires sur Hollande : MM. Gabriel Hemerdinger, P.-A. Mendès, L.[éopold] Colette, L. François, J. Ducret, E. Delarue.)

N° 11 1er juin 1892.

Nouvelle couverture par Léon Lebègue, passe de 50 cts à 25 cts. Willy : Express-Silhouettes – Nos collaborateurs : Léo Trézenik. Léo Trézenk : Le Faiseur de miracles. Jacques Madeleine : La Belle aube – Un Doux soir (Poèmes). Emile Straus : Contes chagrins - Cheval de réforme. Alcanter. de Brahm : Les Lilas (Poème). Marcel Bernhardt : Chronique parisienne. Saint-Jean : A l'Orchestre. Un Petit Banc : Paris-Concerts. Djinn : A Travers les Revues (Le Journal d'Alsace publie La Débarquée d'E. Straus). Alcanther de Brahm et Un Sifflet : Echos et Soirées (Le banquet du Nouvel Echo, (7e Lacustre), chez Wepler, sous la présidence d'Emile Goudeau, seule la direction du Nouvel Echo et le dessinateur Fernand Piet était présente, encore un coup de patte à Jules Méry, Alcanter demande réparation à Jules Méry pour des entrefilets de l'En Dehors, témoins : Arthur Bernède et Albert Dubarry. Méry refuse sous prétexte qu'Alcanter « n'a pas assez de littérature » l'incident est clos. Dans la lettre envoyée par les témoins à Méry et la réponse d'Alcanter publiées ici on apprend qu'Alcanter est rédacteur en chef de L'Armée française. Un Sifflet termine la liste des journaux et revues ayant annoncés la publication des Chansons Poîlantes).

N° 12, 15 juin 1892

Claude Couturier : Dans la Fournaise par Théodore de Banville. Henri Malo : Le Torrent (A mon ami le sculpteur Niederhausern). Émile Straus : Contes chagrins - Golo s'amuse. Alcanter de Brahm : Ballet du retour d'amour (Poème). Alcanter de Brahm : La mort du poète. Marcel Bernhardt : Chronique parisienne (notamment sur Le Policier d'Oscar Méténier, qu'il déteste tout comme Bruant). Alcanter et Saint-Jean : A l'Orchestre. Le Petit Banc : Paris-Concerts. Le Manuscrit de Bergerat (Chanson). Pépin d'Ars : Tablettes artistiques (Salon du Champs de Mars). Djinn : A Travers les Revues (La Revue des Journaux et des Livres, on revient encore sur la chronique d'Alcanter en soulignant que « cette revue s'imprègne du souffle bienfaisant du Nouvel Echo », signale dans La Revue Bleue, le Carnet d'un officier bavarois d'Henri Gauthier-Villars). Revue des Livres : Brunettes de Jacques Madeleine par E. Straus. Comic Salon de Willy par Alcanter. Un Sifflet : Echos et Soirées (Le huitième dîner Lacustre redevenu intime aura lieu le 20 juin, Alcanter y chantera des chansons inédites. Louis Ganne après avoir conduit la Marche Lorraine devant le Président, confie à Alcanter et Straus la traduction en poésie de cette marche.)

N° 13, 1er juillet 1892.

Edmond Haraucourt : Romance (poème). Emile Straus : Croquis - Nuit d'Hiver, Nuits d'été, Les Femmes-auteurs. André Lénéka : Odor di Femina. Alcanter de Brahm : Contes chagrins - Soeur Maria. Marcel Bernhardt : Chronique parisienne. Les Bienfaits de la « Débacle » (revient sur le Joujou Patriotisme de Gourmont. Le duel Mayer-Morès). La Cuisse à Verlaine non signé (Au poète A. F. Cazals). Un Petit Banc : Paris-Concert (la musique de Charles de Sivry, chantée par Mlles J. Robert, Savigny et G. Martye, indique le chemin des attractions nouvelles du terrain Buffalo Bill). Djinn : A Travers les Revues (Le Journal d'Alsace publie « un intéressant Salon Alsacien dû à notre directeur ». « Les Entretiens : Lire dans Notes et Notules la manière dont cette revue exécute le pleutre Méry. » Au Mercure la chronique « sentencieuse » de Ch. Merki sur les Chansons pilantes, allusion à l'Eléphant de Merki. Paris à table publie Golo s'amuse de Straus). Un Sifflet : Echos et Soirées ( collaboration prochaine annoncé d'Alphonse Allais « le spirituel fantaisiste du Gil Blas », « A la suite de dissentiments littéraires, M. Gauthier-Villars a fait parvenir à notre directeur sa démission ». Huitième Dîner Lacustre : Fernand Piet, Léon Lacault, Willy, Léo Trézenik, E. Straus, A. de Brahm, Paul Mendès, Albert Dubarry, Arthur Bernède, etc.)

N° 14, 15 juillet 1892.

Claude Couturier : Le Vin. La Bière. Le Cidre. Émile Straus : Contes chagrins - Autour d'un cercueil. Alcanter de Brahm : Sonnets. Maurice Bouchet : Bonté divine. Marcel Bernhardt : Chronique parisienne. Léo Trézenik : Les Quais de Demain (Barbey d'Aurevilly, Théâtre. Vamireh de Rosny). Alcanter et Saint-Jean : A l'Orchestre. Un Petit Banc : Paris-Concerts. Pépin d'Ars : Tablettes artistiques (Le Salon d'été). Echos balnéaires. Djinn : A Travers les Journaux et les Revues (Courrier Français : Alcanter de Brahm y donne un Paris-Boulevard. E. Straus publie dans La Revue des Journaux et des Livres, un conte : Autour d'un cercueil, Alcanter y continue sa rubrique Paris-Boulevard. Pour le Mercure de France, Merki, encore est dénigré. ) Echos et soirées (Annonce la collaboration d'Oscar Méténier et Dubut de Laforest après en avoir dit le pire, il deviennent « heureux auteurs » « confrères et maîtres », de Marcel Capy, de Feure au Nouvel Echo. Alcanter de Brahm était accompagné de Jeanne d'Arcourt, à qui sont dédiés Les Lilas, poème d'Alcanter paru dans le n° 11, « très en beauté » au Salon d'été).

N° 15, 1er aout 1892.

Jacques Madeleine : Livre d'heures d'amour. Henry de Braisne : L'Enfant s'en est allé (Poème). Émile Straus : Instantanés de Paris, Reporters. Charles Fuster : L'Amour (Poème, extrait d'un recueil intitulé Le Cœur). Alcanter de Brahm : Contes chagrins - La reconnaissance. Marcel Bernhardt : Chronique Parisienne : Le livre se meurt, le livre est mort. Alcanter et Saint Jean : Un mot sur Bruges-la-morte de Georges Rodenbach. Un Petit Banc : Paris-Concert. Djinn : A Travers les Journaux et les Revues (« La Revue du XXe siècle – Cette excellente publication prend une extension de plus en plus considérable en Alsace ». La Revue des Journaux et des Livres, Alcanter y signe ses chroniques de La Bourboule. Paris à Table, « quotidien du plus haut intérêt » Collaborateurs : Willy, Trézenik, Straus et « son Alcanter ego ». Dans L'Ermitage, H.S. « en chimie : hydrogène sulfuré ; pouah ! Quelle odeur en se vocable » n'a sans doute pas parlé de façon assez bienveillante des Chansons poilantes et de la dernière plaquette de Jacques Madeleine, Brunette). Un Sifflet : Echos et Soirées (Émile Straus quitte La Bourboule pour Cauterets, remplacé par Nicolet alias Lionel Meyer. « notre sympathique confrère du Gaulois » « Les Lacustres renvoient à septembre leur prochain dîner, sous la présidence de Pierre Loti »).

N° 16, 15 août 1892.

Jacques Madeleine : La Mensongère – Ses deux âmes (Poèmes). Jacques Madeleine : Livre d'heures d'amour. Emile Straus : Glanes et flâneries (« pour l'excellent directeur du Journal d'Alsace M. Gustave Fischbach ») (à suivre). Guy de Téramond : Sonnet du Macchabée repêché. Marcel Bernhardt : Chronique Parisienne (Zola et la Débacle). Alcanter de Brahm : A l'Orchestre. Alcanter de Brahm : Tablettes artistiques – Association d'artistes. Un Petit Banc : Paris-Concert. Alcanter : Les Livres : Dubut de Laforest Conte pour les Hommes. Djinn : A Travers les Journaux et les Revues (Le Journal d'Alsace publie les « oeuvres complètes » d'Emile Straus. Dans Paris à Table : avec « les quatre mousquetaires de l'école Parisienne, Willy en tête, Saint-Jean en queue ». Une note d'E[mile]. S[traus]. Annonçant les chronique de Bayreuth par Willy au journal Le Temps. Un Sifflet : Echos et Nouvelles (Nouvelles sur la station pyrénéenne de Cauteret, où villégiature Straus, son théâtre, ses hôtels). Une petite lettre (de Willy à Alcanter sur Julien Leclercq, « il ne veut lui répondre », sur la querelle Willy/Leclercq voir : Quand ils se battent.)

N° 17, 1er septembre 1892.

Alfred Duquet : La Vérité dans l'histoire par Zola. Jules Perrin : Soir – Voiliers (Poèmes).Emile Straus : Glanes et flâneries (suite). Misères d'artistes lettre à Lucien Perrin pour La Mort des gueux par Jules Roques, un article déjà publié dans le Courrier Français. Alcanter de Brahm : Sosthène à grévin Deux décadents (histoires vraies). Marcel Bernhardt : Chronique Parisienne – Les décorations. Saint-Jean : A l'Orchestre (« Alcanter vient de tirer quatre actes du roman de Dubut de Laforest, Morphine, destiné au Théâtre-Libre. Il met aussi la dernière main à un acte intitulé Honneur, en collaboration avec le joyeux Willy, et au Deux amis, deux actes auquel votre serviteur est loin d'être complètement étranger »). Un Petit Banc : Paris-Concerts. Les Livres (Marcel Bernhardt : Le Coeur de Charles Fuster. Emile Straus : La Fin des dieux de Henri Mazel). Djinn : A Travers les Journaux et les Revues. (« Paris à Table, mis à l'index par le Dîner de Paris, sous le prétexte fallacieux du sémitisme d'Alcanter de Brahm ; non mais riez donc un peu, et, ce qui est plus grave, de sa pornographie. » La Grande Revue donne des vers d'Alcanter de Brahm.) Un Sifflet : Échos et Soirées (Le neuvième dîner Lacustre quitte le Dîner de Paris, pour la Taverne du Nègre, il aura lieu le 10 septembre)

N° 18, 15 septembre 1892

Annonce du Nouvel écho à ses Lecteurs : veut devenir hebdomadaire, annonce la collaboration de Zola. Annonce La Page des Jeunes, un concours de proses et de poésies. Rédaction : rue Cassette, 19. A partir du 1er octobre le Nouvel Echo, nouveau format, se vendra au prix de 10 cts.

Emile Blémont : Nuits d'été (Poème). Ch. de Sivry : La Harpe. Alcanter de Brahm : L'Angelus (poème). E. Straus : Glanes et flaneries (suite et fin). Marcel Bernhardt : Chroniques Parisiennes (Celui qui comprend, contre Gourmont qui avait écrit Celui qui ne comprend pas, et au passage Merki, attaques qui continuent pour Merki dans la chronique du livre de Durand-Dahl, Chansons de Zig à Zag, parlant des chansons satiriques de Durand-Dahl :« feront bien rire les bourgeois, mais je suis sur que les cordes violonesques de M. Charles Merki en ont crevé de dépit, le jour de la réouverture de L'Eldorado » et pour Gourmont dans la chronique A travers les journaux et les Revues où l'on peut lire : « Je serais injuste de ne pas signaler dans les Essais d'Art Libre, le spirituel dialogue : Le Platonicien, signé Julien Leclercq. C'est d'une verve étourdissante et qui désarme les plus cruels ennemis. Qui va répondre à Celui qui n'est pas compris, ô de Gourmont ? Peut-être est-ce déjà fait ? » (1) ) Alcanter de Brahm : Les Livres, Dubut Laforest, L'Abandonnée, Reine de joie de Victor Joze (couv. De Lautrec). Saint-Jean : A l'Orchestre. Un Petit Banc : Paris-Concerts. Alcanter et Saint-Jean : Chansons poilantes 2e série. Vos bons petits amis. Djinn : A Travers les Journaux et Revues (Collaboration de Saint-Jean à Paris à Table). Un Sifflet : Echos et Soirées (9e Dîner Lacustre avec Bernède-Stéphana, Cortambert, Paul Mendès, Fernand Piet, Maurice Bouchet). Annonce à nouveau de la collaboration de Zola, mais aussi de Paul Alexis.)

(1) Celui qui ne comprend pas a paru dans le numéro 7 des Essais d'art libre, d'août 1892, le texte est reprit, modifié, dans le Chemin de Velours (1902).


N° 19, 1er octobre 1892.

Alcanter de Brahm : L'Esprit de Paris. Courteline : Express silhouette – Nos Collaborateurs : Jacques Madeleine. Jacques Madeleine : Raison (Poème). Un Sifflet : Echos et Nouvelles (A partir du 15 octobre la Rédaction déménage 8, rue de Saint-Pétesbourg. (place de l'Europe) Alcanter de Brahm reste visible à son domicile 19 rue Cassette de 10 h. à midi. Collaborations annoncées : Courteline, Pierre de Lano, Jules Roques. Annonce le mariage de Léon Dechamps avec Mlle Grigny. 10E dîner Lacustre, 8 octobre) Emile Straus : Conte au gosse, Monsieur Prude. Saint-Jean : A l'Orchestre. Un Petit Banc : Paris-Concerts. Djinn : A Travers les Journaux (Annonce l'arrivé du Journal, où vont écrire tous les auteurs importants, le lancement du Journal fut un événement. On peut lire : « Signalons tout d'abord l'apparition du Journal, qui s'annonce par une formidable réclame et promet une lutte fort mouvementée avec l'Echo de Paris et le Gil Blas, dans lesquels a été pris le noyau de la rédaction. Citons, parmi les collaborateurs de cette nouvelle feuille littéraire et artistique, sympathique du Nouvel Echo : Oscar Méténier, Pierre de Lano,Allais, etc. Le clan des arrivistes anarchistes n'y est pas oublié, grâce à Bernard Lazare, Remy de Gourmont et Paul Adam, ces trois intrépides en chambre. » La Revue des Journaux et des livres publie un portrait d'Alcanter de Brahm par J. Belon et une étude de Saint Jean. Le Courrier Français publie une interview du directeur du Nouvel Echo, Emile Straus, par Brandimbourg et un portrait par J. Belon. Rouen-Artiste publie un poème, L'Absinthe d'Alcanter de Brahm, dédié à Verlaine). Le Moumin : Petit courrier dramatique (Alcanter de Brahm et Arthur Bernède viennent de terminer un acte, intitulé L'Absolution, qu'ils destine à L'Odéon, ils préparent Le Ménestrel une pièce en vers libres, les deux encore, rendront compte des concerts Lamoureux et Colonnes dans le Voltaire et le Pays sous la rubrique : Rapport du contrôleur.). *** : Spectacles de la Quinzaine.

Comic Salon de Willy illustré par Christophe est offert en prime gratuite du Nouvel Echo.

N° 20, 15 octobre 1892.

Marcel Bernhardt : Chronique de la Quinzaine - Renan et Zola. Henry de Braisne : Prométhée. La Jeunesse (A Alcanter de Brahm) (Poèmes). Un Sifflet : Echos et Nouvelles (10e dîner Lacustre du Nouvel Echo, dans les salons de la maison Bruneau, Alfred Duquet, André Lenika, Arthur Bernède « bicycliste bien connu » de la Cocarde et du Pays, Maurice Bouchet, « le prolétaire » de la Revue Socialiste, dessinateurs : Léon Lebègue, L. Lacault, Fernad Piet, Marcel Capy, Fern. Besnier. Georges Brandimbourg du Courrier français, Lucien Cortambert dit le barbu de la Revue Moderne, Alick Bollas, Paul Mendès, Arthur Bernède au piano, Alcanter, Emile Straus, dont le portrait figure dans Paris à table. Annonce la mort d'Aurier. Mort de la mère de Camille de Sainte Croix.) Page des Jeunes : « La faiblesse du concours ne nous ayant pas permis l'insertion des oeuvres qui nous ont été envoyées, nous remettons à des temps meilleurs cette tentative littéraire ». Georges Brandimbourg par lui-même. Emile Straus : Jules Roques. Alcanter de Brahm : L'Avenir du Café-concert : I Eden-Concert et les Vendredis classiques. Saint-Jean : A l'Orchestre. Un Petit Banc : Paris-Concerts. Les Livres : Pau, souvenirs et impressions de M. de Chrouschoff par Emile Straus. Le Moumin : Petit Courrier dramatique. Djinn : A travers les Journaux (Revue des Journaux et des Livres publie La Légende de Sita d'Alcanter, et « d'ici peu, donnera la biographie de notre directeur, Emile Straus, accompagné de son portrait »). *** : Spectacles de la Quinzaine.

N° 21, 1er novembre 1892.

Marcel Bernhardt : L'Esprit de Paris (Chronique frimée). Un Sifflet : Echos et Nouvelles (Banquet anniversaire de la Revue Moderne, sous la présidence de Clovis Hugues. Incident Franco Russe : Une Honnête femme d'Armand Charpentier envoyé en Russie fut découpé au canif par la censure, puis, invendus renvoyé à Paris.). Claude Couturier : Les Heures blanches (Poème). Emile Straus : A los Toros (nouvelle). Alcanter de Brahm : L'Avenir du Café-concert : II Le Concert parisien. Saint-Jean : A l'Orchestre. Carnet du Pompier. Emile Straus : Les Livres (Un beau monde d'Oscar Méténier. Complices d'Hector Malot). Le Moumin : Petit Courrier dramatique.

N° 22, 15 Novembre 1892.

Marcel Bernhardt : Chronique de la Quinzaine (Répétition générales). Un Sifflet : Echos et Nouvelles (Annonce la collaboration de François Coppée. 11e Banquet Lacustre, Willy, Gabriel Mourey, Lucien Muhlfeld, Pierre Veber,). André Lénéka : A celle qui passe (Poème). Emile Straus : Le Chercheur d'âmes (nouvelle). Alcanter de Brahm : Express-silhouettes -Émile Straus, directeur du Nouvel Écho. Alcanter de Brahm : L'avenir du Café-concert : L'Eldorado et la Scala. Saint-Jean : A l'Orchestre. Un Petit Banc : Paris-Concerts. Carnet du Pompier. Djinn : A Tavers les Journaux (Instantanés de Route d'Emile Straus dans le Journal d'Alsace et la Revue du XXe siècle prépare une série d'articles sur les artistes et dessinateurs du même Straus. Willy dans Paris à Table, Chat Noir, Bleuet, Parti National.. La Revue du XXe Siècle prépare une série d'étude d'Emile Straus sur des artistes et dessinateurs. La Revue des Revues considère à tort le Nouvel écho comme une revue de jeune. Attaques contre Gourmont, Lazare, Vallette, pour leurs participation au Journal...). Le Moumin : Petit Courrier dramatique. *** : Spectacles de la Quinzaine.


N° 23, 1er décembre 1892.

Alcanter de Brahm : Chronique de la Quinzaine. Cénacles et Caboulot (I - Rive droite) [Chat Noir]. Echos et Nouvelles (3e expo. des peintres impressionnistes et symbolistes chez le Barc de Boutteville. « Le très brillant » Bal des Incohérents au Casino de Paris, « sous l'oeil maciavélique de l'excellent Jules Lévy. Les Five o'clock du mercredi au Nouvel Echo. Trézenik collabore à la Patrie et à la Faridondaine) Emile Straus : Bord de la Seine (Nouvelle). Un Nouveau : L'Atelier Cormon (dessin de Colaço). Les Galerie de l'Odéon par Joinville et Alcanter de Brahm. Saint-Jean : Socque et Cothurne. Carnet du Pompier. Djinn : Les Philibus d'après demain (Une étude de Gabriel Mourey sur les Lacustres dans le Gil-Blas. A propos de la Revue des Revues, qui ne parle pas du Nouvel Echo, une nouvelle attaque contre Gourmont : « entre les pollutoires exultations de Rémy de Gourmont en les Essais d'Art Libre [...] et la prose des honnêtes gens, le choix n'est pas douteux. » Dans la Revue du XXe siècle ).

N° 24, 15 décembre 1892

Au lecteurs : Annonce du changement du rythme de parution, deviendra hebdomadaire dès janvier 1893, la première page sera illustrée d'un dessin.

Alcanter de Brahm : Chronique de la Quinzaine : Cénacles et Caboulot (II - Rive droite. Suiete et fin) (Chat Noir,Bruant, Les Ambassadeurs, Les Roches Noires, Le Clou, La Grande Pinte, La Butte, etc). Un Sifflet : Echos et Nouvelles (Annonce le banquet des anciens éléves du lycée Chaptal, présence d'Alcanter de Brahm, qui y fait une allocution au nom de la jeune littérature. 7 décembre, Five O'clock du Nouvel Echo. Dernier Banquet Lacustre, étaient présent Duquet, Emile Blémont, Henry de Braisne, Pierre de Lano, Paul Plan, du Gymnase, Paul Franck, rédacteur en chef du Mascarille, Henri Malo, Arthur Bernède, Ed. Plisson, les dessinateurs : Guydo, Fernand Piet, Léon Lacault, Henri Beisson, le décorateur, Falco, Jacotot, etc.). Emile Straus : Ces Bons éditeurs [nouvelle sur l'édition et notamment Lemerre et ses comptes d'auteurs]. Alcanter et St Jean : Noël. Saint-Jean et L'Homme au Gibus : Socque et Cothurne. L'Homme au Gibus : Au Théâtre Libre. Pépin d'Ars : Tablettes artistiques. Un Petit Banc : Paris-Concerts. Djinn : Les Philibus de demain. Djinn : Dernières nouvelles. (« Reçu d'un confrère la carte suivante : Pierre Véber / Syndic délégué à la liquidation de la Revue Blanche, Ennemi personnel de M. Henry Bauer ; contenant une protestation indignée contre tous liens de parenté avec l'auteur d'Assuréus. Dont acte. La parole est maintenant à M. René Véber ». Les chroniques de Willy au Parti National. Prochainement, paraitra, l'Absolution, pièce en un acte, d'Arthur Bernède et Alcanter de Brahm. « A la librairie Delagrave, vu au catalogue des livres d'étrennes les Bons Enfants, par Henry Gauthier-Villars, préface de Rachilde. »). Le Pompier de service : Carnet du pompier (7e concert Colonne, « Willy très collet-monté »)

Deuxième année Nouvelle série, N° 25, dimanche 1er janvier 1893.

Dessin de de Feure en 1ère page. Alcanter de Brahm : Paris-Boulevard - Etrennes Panamistes. Clovis Hugues : Baudelaire (Sonnet). Djinn : Nos secrétaires de théâtre (Lionel Meyer, secrétaire général des Nouveautés). Arthur Bernède et Alcanter de Brahm : L'Absolution avec préface d'Emile Straus (Pièce, à suivre). Michel Zévaco : Profil directorial, Jules Roques. Willy : Propos de Will...y et de théâtre. Saint-Jean : Socque et Cothurne. Le Pompier de service : Carnet du Pompier. Un Petit Banc : Paris-Concerts (12e bal de l'association amicale des anciens élèves du collège Chaptal, billets en vente au bureau du Nouvel Echo). Spectacles de la semaine.

Publicité pour la Revue du XXe Siècle, échos du pays d'Alsace-Lorraine et revue universelle, directeur Louis Zorn, à Mulhouse (Alsace), les abonnements et les annonces sont reçus aux Bureaux du Nouvel Echo, 8, rue de Saint-Pétersbourg (1).

N° 26, 8 janvier 1893.

Dessin : La vie impressionniste par Marcel Capy. Alcanter de Brahm : L'Esprit de Paris - Autres étrennes (Pour « Bernard Lazare, un rasoir », pour « Remy de Gourmont, le Code du duel et le Manuel du soldat en campagne », pour « Jean Lorrain un anneau pour ses fiançailles avec Marie Krynsinska », pour « Emile Straus, un exemplaire en peau du Train d'Alsace », et pour Alcanter « Bains de son, par Willy »). Claude couturier : Les Voutes (Poème). Emile Straus : Instantanés de Paris. Arthur Bernède et Alcanter de Brahm : L'Absolution (suite). Saint-Jean : Socque et Cothurne. Un Petit Banc : Paris-Concerts. Joinville : Un Livre par semaine (L'Embarquement pour ailleurs de Gabriel Mourey). Djinn : Les Philibus d'après demain (La Chronique artistique direction d'Armand Tillet, rédacteurs du Nouvel Echo collaborant : Couturier, Madeleine, Willy, Haraucourt, Fernand Piet, M. Capy, Alcanter de Brahm pour Paris-Concert et Straus pour la Revue des Revues « Gare aux symbolistes ! ». Alcanter écrit dans le Monte-Carlo. Straus est attaqué par M. de Lys auteur des Femmes dans la littérature, dans la Revue des journaux et des livres. Straus sur Bartholdi dans la Revue du XXe siècle. Dans la Revue Bleue, un conte de Noël de Henry Gauthier-Villars.) Un Sifflet : Echos et Nouvelles (Marcel Capy devient directeur artistique du Nouvel Echo). Spectacles de la semaine.

N° 27, 15 janvier 1893.

Dessin : La Vie Impressionniste par Marcel Capy. Alcanter de Brahm : Paris-Boulevard : Les Bals travestis sous le second-empire. Georges Falco : Cauchemar (Poème). Emile Straus : Instantanés de Paris – Les noces ! Les noces ! (A suivre). Djinn : Nos secrétaire de théâtre : Léon Carré (Secrétaire général du Vaudeville). Arthur Bernède et Alcanter de Brahm : L'Absolution (suite). Saint-Jean : Socque et Cothurne. Le Pompier de service : Carnet du Pompier. Joinville : Un Livre par semaine (Les Amours rurales par Charles Bourget). Djinn : Les Philibus d'après demain (Dans Le Courrier français une étude de Willy sur Alcanter de Brahm, avec portrait par Belon.) Un Sifflet : Echos et Nouvelles (13e Dîner Lacustre, chez Bruneaux, à l'occasion de l'anniversaire de la fondation du Nouvel Echo. Présents : Willy, Saphus Klaussen « traducteur de Baudelaire en langue ibsénienne », Lenéka, le dessinateur de Ber, Lugné-Poe, Arthur Bernède, Guy de Téramond, Léon Lebègue, Marcel Capy, Belon, Alcanter, Straus, etc.) Spectacles de la semaine.

N° 28, 22 janvier 1893.

Dessin de Job en 1ère page : L'Ouvreuse du Cirque d'été perpétrant les Bains de Sons. Alcanter de Brahm : Encore les Femmes-auteur (« pour Madame de Lys » voir entrefilet précédent sur M. de Lys attaquant Straus). Emile Goudeau : La Beauté (poème). Emile Straus : Instantanés de Paris Les Noces, les Noces ! (suite). Arthur Bernède et Alcanter de Brahm : L'Absolution (suite). L'Homme au Gibus : Socque et Cothurne. Le Pompier de service : Le Carnet du Pompier. Joinville : Un livre par semaine : Bains de Sons par l'Ouvreuse du Cirque d'Eté. Djinn : Les Philibus d'après demain : (Willy parle des Lacustres dans La Faridondaine. Emile Straus vient de se voir confier La Chronique Parisienne de la Revue du XXe Siècle.) Spectacles de la semaine.

N° 29, 29 janvier 1893.
Dessin de Falco en 1ère page. Alcanter de Brahm : Paris-Boulevard : Au Théâtre-Libre. E. Matrat : Départ (Poème). Arthur Bernède et Alcanter de Brahm : L'Absolution (Fin). Djinn : Nos secrétaire de théâtre : M. Petitjean secrétaire de l'Association Artistique. Saint-Jean : Socque et Cothurne. Le Pompier de service : Carnet du Pompier. Joinville : Un Livre par semaine (Une soirée de Racine par Ch. Fuster et Noël Bazan). Djinn : Les Philibus d'après-demain (Dans le Journal d'Alsace, Emile Straus publie, Evolution artistique. Alcanter de Brahm éreinte Le Mirliton et le Chat Noir dans la Chronique Artistique). Un Sifflet : Echos et Nouvelles (Le 14e Dîner Lacustre aura lieu le samedi 4 février, chez Bruneaux). Spectacles de la semaine.

N° 1, mars 1894. Bureaux 231, rue Championnet.
Lucien Cortambert et Alick Bollas : Ironie, Roman mondain. Ernest Beauguitte : L'Innocent (Poème). Léo Trézenik : La Pancarte. Emile Straus : Socque et Cothurne (L'Assomption de Hannele Mattern de Gerhard Hauptmann, Au Dessus des forces humaines de Bjornson, L'Araignée de Rachilde, etc). Le Tambour de ville par Blem : le dîner de la Revue Moderne pour son onzième anniversaire et le 3e de la Société littéraire et artistique de Paris sous la présidence d'Henri Becque, étaient présent : Louis Martin, Lucien Rivière, Lucien Cortambert, Henri Malo de la Revue du Nord, J. Manin, Charles Fuster, Charles du Rouvre, le « chansonnier arriviste » Alcanter de Brahm, « l'aéronaute » Georges Bans, etc. N° 44 de la Revue du XXe Siècle (Arthur Bernède, Saint-Jean, Georges Bans, Ernest Fleury, Pierre de Lano, Emile Straus, etc). Annonce de la parution de L'Assassinat de la Vieille Dame de Léo Trézenik chez A. Charles, chez le même éditeur le Dictionnaire de l'Argot fin de siècle de Charles Virmaître avec une préface de Trézenik et une lettre de Sarcey, imprimé par l'imprimerie du Nouvel Echo (l'imprimerie Championnet). « La tradition des banquets du Nouvel Écho va être renouée, sous le titre de : Banquets des Pompiers littéraires. Le premier banquet aura lieu en mars. »

[Le gérant, qui était jusqu'alors Alcanter de Brahm, devient J. Pradelle. La revue est imprimé chez Lambert, Epinette et Cie, 231 rue Championnet (Epinette et le véritable nom de Trézenik). Il n'est pas donné d'informations sur le directeur ou le rédacteur en chef de la revue. Ce 1er et dernier numéro (?) d'une nouvelle série du Nouvel Echo avec Emile Straus avec pour imprimeur et collaborateur Trézenik, semble bien avoir écarté « le chansonnier arriviste » Alcanter de Brahm (rappelons qu'Alcanter est l'auteur non seulement des Chansons poilantes mais aussi du roman L'Arriviste).]



Alcanter de Brahm dans Livrenblog : Alcanter de Brahm La Critique. Une enquête sur le droit à la critique. 1896. Esthétique de la langue française par Alcanter de Brahm. Émile Straus par Alcanter de Brahm. Alcanter de Brahm au Chat Noir.

Émile Straus dans Livrenblog : Ubu Roi par Martine et Papyrus. Alfred Jarry et Le Théâtre des Pantins. L'Almanach du Père Ubu par Martine. Le Père Ubu dans La Critique. Les Jours et les Nuits d'Alfred Jarry par Émile Straus. Émile Straus, quelques documents. Émile Straus par Alcanter de Brahm.

(1) Le Nouvel Écho fusionnera avec la Revue du XXe siècle, pour donner la Revue de l'Est. Je donnerais prochainement des informations sur ces revues, on y retrouvera outre Straus et Alcanter, Georges Bans et Georges Besançon, qui fonderont la revue La Critique et l'Omnibus de Corinthe.

Bibliographies de revues dans Livrenblog :

Revue L'Image, bibliographie complète et illustrée.
Bibliographie de la revue Le Beffroi (1ère partie), (2e partie), (3e partie), (4e partie).
Bibliographie illustrée et complète du journal Le Pierrot (1ère partie), (2e partie), (3e partie), (4e partie).
La revue Palladienne de 1 à 10
.
Les Contemporains A. Le Petit F. Champsaur.
La Revue des Lettres et des Arts 1867-1868.
La revue Matines. 1897-1898.
Le Bambou, Bibliographie illustrée.

Le Carillon.
1893-1894
La Revue d'Art. 1896-1897.
Les Gerbes. Revue littéraire bimensuelle. 1905 - 1906.
Le Feu, Marseille, 1905-1906.

La Rose Rouge, 1919. Cendrars, Salmon, Carco.
La Revue Contemporaine, Lille. 1900 - 1902
Le Thyrse. 1897.
La Cité d'Art et L'Art et l'Action. 1898 - 1899.
L'Idée Moderne 1894-1895.
La Poésie Moderne, 1882.
La Basoche 1884-1886.
La Pléiade. 1886 et 1889.
L'Aube Méridionale 1898-1899.
L'Élan littéraire 1885-1886.
L'Effort Libre, 14 numéros, 1911-1914.