Dans le numéro 84 du 20 août 1898 de La Critique paraissait un dessin de Jossot représentant la tête guillotinée du célèbre critique dramatique « L'Oncle » Francisque Sarcey, cette caricature suscita une réponse de Sarcey dans le Figaro du 31 août, cette réponse commentée par « L'Iconophile » et illustrée d'un nouveau dessin de Jossot, « A notre Oncle », paraît dans le numéro de La Critique du 20 septembre. Jossot ne s'arrêtera pas là avec la tête de l'Oncle, on l'a retrouve servie sur un plateau à un esthète (Maurice Barrès ?) dans le numéro 91 du 5 décembre 1898 de La Critique. Le Critique végétarien est extrait d'un numéro du Rire.
Iconophilie
Les CaricaturistesL'Oncle et la Veuve. - Nous avons promis à nos lecteurs de leur donner l'opinion de Sarcey, sur la fantaisie cruelle de Jossot, parue dans La Critique du 20 août :
« Le caricaturiste a dessiné ma tête qui roule près d'une guillotine dressée.
« La fantaisie m'a paru d'un goût douteux. Pour cruelle, c'est une autre affaire. Vous ne sauriez croire à quel point ces plaisanteries sinistres et macabres me laissent froid.
« Place aux jeunes ! C'est une façon de dire aux vieux : Allez-vous-en ! Ce cri-là, je l'ai bien souvent entendu pousser depuis vingt ans, depuis que j'ai franchi la cinquantaine. On ne s'était pas encore avisé de compléter cet « allez-vous-en » en ajoutant « ou nous vous couperons la tête ».
« Vous aurez beau dire, mes chers neveux, je garde la mienne ; elle est encore forte et solide sur mes épaules. Elle y restera plus longtemps peut-être que vous ne croyez.
« Si vous en avez tant envie, venez la prendre. Je ne la mettrai pas moi-même sous votre couperet.
« Et puis, entre nous, vous êtes plus gentils que vous ne voulez le paraître. N'est-ce pas que vous seriez fâchés que l'on me guillotinât ? Que feriez-vous de ma tête, grand Dieu. Vous êtes trop sérieux pour jouer aux boules ! »
Après un accès de mauvaise humeur, très pardonnable, l'oncle a vu juste: nous ne voulons pas sa tête ; - qui accepterais la tâche de semer les « grains de bon sens » aux beaux messieurs du Figaro ? - mais le « critique populaire » appartient à notre époque, et par conséquent aux dessinateurs qui ont fait sa renommée ; un dessin de Jossot est une aubaine et nous ne croyons pas qu'il l'ait déchiré, pas plus que le « bon végétarien » qui eut les honneurs de la reproduction dans plusieurs revues illustrées.
En récompense à l'Oncle, Jossot nous a dessiné un petit cabochon, qu'il intitule « La Tombe du Guillotiné ». Voir à la fin de cette rubrique.
Jossot sur Livrenblog.
2 commentaires:
L'oncle et la Veuve est aussi paru dans l'Album Les Rats illustrant un texte de Heinrich Heine.
H.V
Merci de cette précision. L'album Les Rats de Jossot parut aux éditions de La Critique. Les vers de Henrich Heine sont traduit par Emile Strauss sous le pseudo de Papyrus, accompagnés d'une musique de Baudot. Le tirage est de 150 exemplaires sur velin, et 5 sur japon. Je reviendrais sans doute prochainement sur la revue La Critique et ses éditions.
Enregistrer un commentaire