A Romain Coolus
Romain Coolus sur Livrenblog : Romain Coolus présente quelques amis / Les Etoiles crevées Prose légendaire par Romain Coolus
Il y a encore de jolis coups à faire
Tous les matins de 9 à 11
Fantomas Blaise Cendrars
La Médiathèque Musicale Mahler, qui détient un fonds Xavier Perreau, constitué de l’ensemble des manuscrits du musicien, une cinquantaine de partitions, nous apprend que Perreau est né à Romanrantin en 1856 et mort en 1939, qu’il fut violoncelliste à l’Orchestre Colonne, membre du Comité des Grandes Auditions et qu’il participa au groupe « Le Petit Bayreuth ». Ce cercle de Wagnérien français de la première heure fut fondé par Antoine Lascoux après un voyage à Bayreuth, les musiciens réunis là donnent des concerts privés dans les salons aristocratiques, on retrouve parmi eux la jeune génération tel Chabrier, Dukas, Messager, Fauré ou encore Vincent D’Indy, venus là autant pour Wagner que pour accéder à ces salons pleins de riches mécènes. Ce passage par « le Petit Bayreuth » explique t’il la dédicace des Cinq Mélodies à la Comtesse Greffulhe, future Duchesse de Guermantes de Marcel Proust ?
Nous avons vu que Perreau fut un ami d’Edouard Dujardin, fondateur de la Revue Wagnérienne, la consultation du catalogue de la BNF, nous permet de découvrir qu’il fut de même un proche de Théodore de Wyzewa, avec qui il écrivit une série de volumes sur les grands peintres (Les Grands peintres de la France, par T. de Wyzewa et X. Perreau. Firmin-Didot, 1890. Les Grands peintres de l'Allemagne, de la France (période contemporaine), de l'Espagne et de l'Angleterre, suivi de l'histoire sommaire de la peinture japonaise, par T. de Wyzewa et X. Perreau. Firmin-Didot, 1891). Autre fondateur de la Revue Wagnérienne, Théodore de Wyzewa fut l’ami des dernières heures de Jules Laforgue, il est l’auteur de Valbert (1893), le roman d’un décadent Wagnérien, archétype du "jeune homme" fin de siècle, qui se départissant de son égotisme, découvre le monde.
On retrouve dans le fond de la Médiathèque Gustav Malher deux manuscrits que l’on retrouvent édités dans notre volume, le premier est répertorié sous le titre : Les sauges m'ont dit… Mélodie sur des paroles de Jean Moréas, 13 p., plusieurs copies 0 Daté et signé “4 déc 1887”, le titre publié en 1894 est Les Fenouils m’ont dit… Il s’agit en fait du poème Une Jeune fille parle (1). Le second, La tentation de Saint Martin, Pour voix et piano, texte de Robert de Bonnières, 10 p., Daté et signé “Bois Boudran, Paris, janvier, février, 1889”.
(1) Les fenouils m'ont dit : Il t'aime si / Follement qu'il est à ta merci ; / Pour son revenir va t'apprêter. / - Les fenouils ne savent que flatter ! / Dieu ait pitié de mon âme ! // Les pâquerettes m'ont dit : Pourquoi / Avoir remis ta foi dans sa foi ? / Son cœur est tanné comme un soudard. / - Pâquerettes, vous parlez trop tard ! / Dieu ait pitié de mon âme ! // Les sauges m'ont dit : Ne l'attends pas, / Il s'est endormi dans d'autres bras. / - O sauges, tristes sauges, je veux / Vous tresser toutes dans mes cheveux... / Dieu ait pitié de mon âme. Jean Moréas. Poésies 1886-1896.
D’Annunzio s’en va-t-en Guerre :
Pierre-Léon GAUTHIER.
C’est à la même époque (2) qu’arriva à sainte-Pélagie un homme dont le passage a été court – vingt-quatre heures à peine – mais qui a laissé un souvenir qui ne disparaitra pas de sitôt.
Nous voulons parler de M. Larocque, un vieillard, auteur des Voluptueuses, titre général d’une série de volumes légers qui ont nom : Viviane, Daphné et la Naïade. Les deux premiers ne furent pas poursuivis, mais dans le troisième, le Parquet , qui se réveille quelques fois, releva le délit d’outrage à la morale.
Inutile de dire que Viviane et Daphné ne le cédaient en rien, pour les descriptions érotiques, à la Naïade. Pourquoi avoir laissé passer les autres et avoir poursuivi ce livre ? A cette question, le Parquet seul pourrait répondre.
Quoi qu’il en soit, après saisie, et saisie complète, de tous les exemplaires de la Naïade, M. Larocque fur traduit devant la neuvième chambre correctionnelle, condamné à quatre mois, et envoyé à Sainte-Pélagie, au Pavillon des Princes.
Dès les premiers mots de la conversation, nous sûmes à qui nous avions affaire.
Soit que sa condamnation lui eût tourné l’esprit, soit que sa préoccupation habituelle de choses de l’amour lui eût altéré le cerveau, l’auteur des Voluptueuses ne jouissait pas de son bon sens.
Il se livra à une foule d’excentricités, se couchant, tout nu sur son lit avec son chapeau haut de forme, sur la tête, et son parapluie ouvert à la main, et voulant nous expulser de nos cellules, sous le prétexte drôle que nous manquions de femmes.
Par deux fois, il jeta sa nourriture dans les cabinets d’aisances, et, malgré toutes nos observations, se refusa à absorber quoi que ce soit des vivres de la prison et même de ceux que nous voulûmes lui offrir.
Il fallut le garder à vue. A chaque instant, il quittait sa cellule, venait dans les nôtres, et s’écriait, en accentuant chaque syllabe :
« - ça manque de femmes ! » ou : « Le voilà, M. Larocque ! Que lui voulez-vous, à M. Larocque ? »
On dut faire passer la nuit auprès de lui à un gardien, et lui retirer une corde dont il était muni, et dont il semblait vouloir se servir pour se pendre.
Le médecin, M. Moulard, mandé en toute hâte par la Direction, jugea dangereux son séjour à la prison, et il fut, le lendemain de son arrivée, transféré à l’infirmerie du Dépôt, et de là à Sainte-Anne.
Le pauvre homme y mourut dans les premiers jours de décembre 1890.
Le 14 [septembre1890] au matin, [Gerault-]Richard quitte Sainte-Pélagie. […] Le lendemain, André Castelin, […] venait purger une condamnation de quinze jours de prison […] Trois jours après l’arrivée de Castelin [le 18 septembre 1890], l’éditeur Ferreyrol vint faire les huit jours de prison auxquels il avait été condamné pour outrage à la morale publique.
Le malheureux avait publié, sans avoir eu la précaution de le lire au préalable, un ouvrage de Larocque dont nous aurons à parler plus loin, et intitulé la Naïade.
Ce livre quelque peu licencieux, à la vérité, avait attiré sur notre ami les foudres du Parquet.
On est très chaste dans le sanctuaire de Madame Thémis. Comme Socrate, Ferreyrol fut accusé d’avoir voulu corrompre ses concitoyens.
Le livre fut saisi, à peine mis en vente.
Cette intelligence du Parquet nous étonna. Il procède différemment d’ordinaire et laisse vendre jusqu’au dernier exemplaire les ouvrages qu’il a l’intention de poursuivre.
Mais Ferreyrol avait des ennemis politiques, et on chercha à lui faire le plus de tort possible et le plus promptement.
Il eut la bonne fortune de se tirer de ce mauvais pas avec huit jours de prison. Nous ne nous en plaignîmes pas, car nous passâmes ensemble une semaine très gaie et très agréable. (5)
Cent cinquante caricatures théâtrales de Rouveyre. Chroniques par Nozière, préfaces de Catulle Mendès et d'Ernest La Jeunesse. A. Michel, 1904, 267 p., in-8
La Comédie Française (1905-1906). Préface du comte Robert de Montesquiou. A. Michel, 1905, VI p., planches en noir et en couleur. Portraits charges de la direction, des acteurs et du personnel de la Comédie-Française.
Carcasses divines, portraits et monographies dessinés par Rouveyre, 1906 et 1907, J. Bosc et Cie, 1907, 55-VI-XXXV- [II] ff., in-4.
Dialogue des amateurs. Galerie E. Druet, 1907. Plaquette in-8 agrafée de 12 pages. Préface de Remy de Gourmont au catalogue de l'exposition de dessins originaux de Rouveyre qui a eu lieu à la Galerie Druet du 18 au 30 nov. 1907. Les deux plats sont illustrés d'un dessin de Rouveyre.
Le Gynécée, recueil précédé d'une glose par Remy de Gourmont. Société du Mercure de France, 1909, In-4 ̊, 6 p., 76 planches Illustrations en noir et blanc, in-4.
Phèdre. Ed. du Mercure de France, 1910, X pages de planches, 28,5 cm
Mort de l'amour, avec, en appendice, une prose, En rêvant sur un album de dessins, de Jean Moréas. Mercure de France, 1911, In-4 ̊, 35 p. Dessin et textes gravés dans le bois
Regards sur le nid d'un rossignol de murailles. Double suite des gravures sur bois... Abbeville, impr. de F. Paillart, Edouard Champion, 1912, In-16, II p., VII-VII planches Les Amis d'Édouard, n°̊ 9
Exécution secrète d'un peintre [M. G. Cariot] par ses confrères, avec la défense du président du Salon d'automne [Frantz Jourdain], documents publiés par André Rouveyre. Mercure de France, 1912, in-18, 31 p.
Visages des contemporains. Portraits dessinés d'après le vif : 1908-1913. Préface de Remy de Gourmont. Mercure de France, 1913, XII-288 p.
Quelques prisonniers allemands. 17 dessins. Préface d'Emile Verhaeren. Paris, Mercure de France, 1915, in-16.
Guillaume Apollinaire et André Rouveyre. 'Vitam impendere amori', poèmes et dessins. Mercure de France, 1917. In-8 ̊, 14 feuillets, fig.
Parisiennes. Avec un texte de Remy de Gourmont. Crès, 1923. In-4° (34 x 24 cm), broché, couverture rempliée illustrée. "ouvrage imprimé à petit nombre". Une première édition est parue en 1912 à 330 exemlaires.
Le Reclus et le Retors : Gourmont et Gide. Avec 16 lithographies originales et un frontispice. G. Crès, 1927, In-8 ̊, IV-213 p., pl.
Marquet, dessins... Par André Rouveyre et George Besson. Lanzac, par Souillac, Le Point, 1943. In-4 ̊ (250 x 180), 48 p., fig., portr. fac-sim. Le Point. XXVII, décembre 1943
Apollinaire filmé en 1914, reproduction des 50 images en reconstitution de la petite machine animée. Précédé d'un avertissement par André Rouveyre. Lanzac, par Souillac, Lot, Le Point. 1944. In-16 oblong (105 x 170), 18 p. n. ch., pl.
Vita vixit. Poésies et deux bois originaux, suite et fin de Vitam impendere amori avec Guillaume Apollinaire en 1917. Reproduction fac-similé du manuscrit inédit. 1959, impr. Féquet et Baudier, 1960, 25 cm, 25 p.
Souvenirs de mon commerce. Gourmont. Apollinaire. Moréas. Soury. Avec douze bois originaux de l'auteur. G. Crès, 1920. in-8, 3 ff., 262 pp., 1f d'errata.
Supplément à l’Homme de Cour de Balthasar Gracian. Editions du Trianon 1928, 1928. 4 cuivres de G. Gorvel et bois originaux d'A. Beloff. in-12, 117 pp.
Singulier. Mercure de France, 1934, in-8, 301 pp. Edition augmentée.
Silence. Mercure de France. 1937, in-12, 190 pp.
De la couleur, Henri Matisse. Éditions de la revue "Verve", 1945, 62 p. : fig. et pl. en noir et en coul., portr., couv. ill. ; 36 cmApollinaire. Gallimard, 1945, 268 p., ill. Extrait du Mercure de France, septembre 1920 ; de la ″Nouvelle revue française″, avril-mai 1942, de ″Fontaine″, 1943, et de ″Confluences″, novembre 1943
Choix de pages de Paul Léautaud par André Rouveyre avec une introduction des illustrations et des documents bibliographiques. Editions Du Bélier, 1946. 370 pages.Repli. N.R.F., 1947, in-12, 185 pp.
Amour et poésie d'Apollinaire. Seuil, Pierres vives, 1955, in-12 br.Nous avons vu que le sens de la réalité est dans son idéité, dans la quintessence des faits qui la constituent. On peut accumuler les notations exactes, des faits « pris sur le vif », tout cela n’augmente en rien l’expression de la réalité, et je dirai même : tout cela ne prouve rien. La vérité est visionnaire ; la réalité dans le sens stricte est le résultat d’un filtre merveilleux : de la pensée, de la compréhension, plus l’émotion, le mystère. Voici pourquoi de vieux dieux chinois ont des bosses qui nous semblent fausses et qui pénètrent de ferveur religieuse l’inquiétant Mongol. Et ces divines statuettes des îles ioniennes avec leurs déformations : ce ventre d’hydropique, ces seins multiples, ne résument-ils pas tout un monde de passions, de rêves, d’intérêts ? La réalité religieuse ou scientifique, la réalité en art et en philosophie sont des produits de hautes chimies intellectuelle, de quelque cornue où tels angles, tels détails se sont fondus, d’autres invisibles, secondaires ont surgi et où dans l’ensemble est née une nouvelle réalité, plus précise que son équivalent, plus nette, qui aidera même à comprendre et à utiliser la réalité courante, établie. La déformation – ce qu’on appelle vulgairement la déformation est le principe même de la création humaine, notre anima Dei !
Sur Mécislas Golberg (1869-1907) voir : Mécislas Golberg Passant de la pensée. Une anthropologie politique et poétique au début du siècle. Maisonneuve et Larose, Quatre Fleuves. 1994, in-8, 506 pp. Bibliographie. Couverture illustrée, illustrations hors texte. Etudes critiques, bibliographie et documents réunis par Catherine Coquio. Collaboration de M. Décaudin, Ph. Oriol, P. Dufief, G. Ducrey, S. Lucet, J.-P. Corsetti, etc. Choix de textes de Golberg.
Poète, théoricien politique, anthropologue, esthéticien, critique, anarchiste, sociologue, défenseurs des trimardeurs, des chômeurs, des ouvriers non organisés, Golberg était admiré par Apollinaire, A. Rouveyre, L. Tailhade... Il laisse une œuvre diverse d'une grande intelligence et qui nous concerne encore.
Mécislas Golberg sur Livrenblog : Arnold Boecklin par Mécislas Golberg. Mécislas Golberg contre Remy de Gourmont : Orthodoxie symboliste.
Rouveyre dans Livrenblog : André Rouveyre : Quelques "Carcasses Divines". Rouveyre par Mécislas Golberg.