- 1902.
Avril.
Article, non signé, sur Simone, poème champêtre, 1897 dans la rubrique « Les Livres » (pp. 215)
Remy de Gourmont. - Simone, poème champêtre 1897 (1).
De temps en temps, pour se reposer de ses profonds travaux de philosophie ou de linguistique, M. Remy de Gourmont écrit un roman ; quand ce n'est point un roman, c'est une nouvelle, un poème, et, dans ce cas, il en fait la matière d'une de ces curieuses plaquette, qu'il se plaît à faire typographier dans un format inhabituel et tirer à très petit nombre sur des papiers peu communs. Puis il les habille de couvertures gaies et fleuries, qui serviront plus tard de signalement à toutes ces petites raretés et aideront la recherche des amateurs se piquant de quelque goût et qui n'auront qu'un regret, celui de ne pouvoir en réunir une collection complète, faute d'avoir ignoré, en temps opportun, leur existence.Leur auteur ne cherche point, en effet, pour elles le grand jour de la publicité. Il paraît éprouver, au contraire, un secret plaisir à tenir ignorées et presques secrètes ces petites productions, ou comme dans Simone, sa dernière venue, il prodigue les beaux vers, sans se croire obligé à les envelopper de ces formes un peu abscondes, que recherchent, peut-être un peu trop quelquefois, les abstracteurs de quintessence poétique.
Toutes ces jolies pièces, dont celle intitulée « Les Feuilles Mortes, » nous a plus singulièrement, se distinguent à la fois par leur délicatesse et leur clarté. Elles sont écrites dans une langue savoureuse, intelligible aux simples et qui leur permet de savourer, sans trop fatiguer leur entendement, de poétiques images toutes imbues de champêtres fraîcheurs qui contrastent quelque peu avec l'obscurité qui constitue le plus bel apanage de l'art de quelques-uns de nos poètes contemporains.(1) Paris, Au Mercure de France, 1902, pet. in-12 tiré à 12 exemplaires sur papier de Chine et quelques-uns sur des papiers singuliers.
Juin.
Article, non signé, sur Le Chemin de Velours dans la rubrique « Les Livres » (pp. 321)
Remy de Gourmont. Le Chemin de Velours, nouvelles dissociations d'idées (1)
On trouve ici réunis les excellents articles parus, disséminés dans des revues littéraires diverses, sur des questions de philosophie, d'esthétique ou de lettres dus à la plume à la fois si fine et si claire de M. Remy de Gourmont. Déjà avait paru précédemment la Culture des Idées.Le nouveau volume ne cède en rien en intérêt à son aîné. Comme lui ils nous présente d'une façon claire et lucide, accessible au lecteur le plus ennemi d'abstraction, des idées qui paraissent à ce dernier d'une évidence et d'une simplicité telle qu'il s'étonne parfois qu'elles ne soient déjà siennes, tant la méthode employée par l'auteur lui réussit à dissimuler la complexion quintessenciée de raisonnements qui conduisent à des conclusions toujours originales auxquelles il sait mener par une insensible route qu'il a d'ailleurs excellemment définie dans ce titre si bien trouvé « Le Chemin de Velours ».(1) Paris. Société du Mercure de France, 1902, in-12, 312 p., 7 exemplaires ont été tirés sur papier de Hollande.
Annonce pour Le Chemin de Velours dans la rubrique « Publications Nouvelles » (pp. 327)
Décembre.
Article, non signé, sur Le Problème du Style dans la rubrique « Les Livres » (pp. 476 et 477)
Remy de Gourmont. Le Problème du Style. Questions d'Art, de Littérature et de Grammaire (1).
L'étude de notre langue passionne quelques honnêtes gens, et elle en intéresse beaucoup plus qu'on ne pense. Nous leur signalons un suggestif volume qui, sous ce titre un peu vague de « Le Problème du Style » aborde d'intéressants problèmes sous prétexte de réfuter un Manuel de littérature d^à M. Albalat, le découpe assez cruellement en tranches qui, distillée soigneusement, substituent à des affirmations très précises de ce derniers, une quantité correspondante de doutes très logiquement déduite. M. de Gourmont, coutumier de ces dépécements linguistiques se défend de vouloir leur substituer d'autres vérités, ou plutôt il les condense en une seule. « On n'apprend pas à écrire, c'est-à-dire à acquérir un style personnel ; sans quoi rien ne serait plus commun, et rien n'est plus rare. »(1) Paris, Société du Mercure de France, in-12, 282 p.
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