lundi 30 juillet 2007

Albert Cozanet - Jean d'Udine. Les Rythmes et les couleurs



Tout commence en 1891, au Théâtre d’Art de Paul Fort, un soir de décembre. On y joue une adaptation du Cantique des Cantiques par Paul-Napoléon Roinard, cette représentation fera scandale. Roinard voulait faire de ce spectacle une tentative d’art total, s’adressant à tous les sens, il diffusa dans la salle des parfums, qui en se mélangeant provoquèrent des effluves épouvantables, déclenchant rires, sifflets, et bagarres. De cette représentation l’histoire littéraire ne retiendra que le scandale. Un scandale peut parfois « lancer » un auteur, Roinard ne profitera pas de celui-ci, et son nom, s’il apparaît encore de temps à autre c’est associé à celui d’Apollinaire, qui lui dédicacera Le Brasier, et avec qui il figure sur la couverture de La poésie symboliste, Trois entretiens sur les temps héroïques (Nos maîtres et nos morts par P.-N. Roinard, Les survivants par Victor-Emile Michelet, La phalange nouvelle par Guillaume Apollinaire), en 1909. Pourtant Roinard peut être considéré comme un vrai précurseur de l’art moderne. Il a dans son théâtre, Le Cantique des Cantiques et Les Miroirs (1), notamment, tenté de présenter un spectacle total, s’adressant à tous les sens.


Dans la présentation d’un article, paru dans le n° double, 17 & 18, Tome III, juin-juillet 1893 des Essais d’Art Libre, Roinard rend hommage à un homme : Albert Cozanet. On y apprend que ce sont les théories de Cozanet qui l’influencèrent pour « l’orchestration colorée du Cantique des Cantique ». Voyons tout d’abord, qu’elles sont ces théories et la présentation qu’en fait Roinard, avant de revenir à Albert Cozanet.


Du rythme dans les espaces colorés.

En ce temps où les théories de MM. Chevreul et Charles Henry ont motivé, nombreuses, les recherches et les discussions sur l'avantage - qui s'avérerait - de transporter en art et au théâtre les moyens de suggérer fournis par la connaissance des harmonies colorées, nous sommes heureux de pouvoir ici publier la préface d'un livre destiné à faire bruit dans les milieux savants et lettrés.
Cet article à pour but L'Etude synthétique sur la classification des mouvements générateurs des sensations esthétiques et constitue l'Avant-propos d'un Traité élémentaire de Symétrie chromatique, analyse, classification et harmonie géométrique des Sensations colorées.
Qu'il me soit permis, comme une due reconnaissance, d'ajouter que, naguére, et l'un des premiers, gagné aux idées de M. Cozanet, je basai, sur sa nouvelle théorie, l'orchestration colorée du Cantique des Cantiques représenté au feu Théâtre d'Art.

P.-N. Roinard

Lancés au commencement dans le temps et dans l'espace, et perçus sous forme de sensations par les organes de l'homme, les mouvements, asservis par lui à l'expression de sa pensée, se transformèrent bientôt en arts, sous le double empire d'une production méthodique et de l'inspiration.
La connaissance de ses mouvements et l'étude de leur emploi rationnel, telles sont, dans leur essence même, les sciences esthétiques.
Les sensations génératrices des sentiments esthétiques étant de cinq ordres, puisque cinq sens les éprouvent, les groupes d'arts sont au nombre de cinq.
Ici je ne m'attache qu'aux sensations de la vue, et je me spécialise même à une seule catégorie d'entre elles.
Les arts optiques, en effet, sont de deux espèces.
Les uns ne résident que dans la divisions du temps ; on les conçoit en dehors de toute couleur; ce sont : la sculpture, l'architecture et sa dérivée la chorégraphie.
Les autres demandent aux divisions des espaces colorés de s'ajouter aux divisions du temps; ce sont : le dessin, qui n'use que d'un seul des espaces colorés, ou que d'une seule combinaison de ces espaces, et la peinture, qui emploie tous les espaces colorés à la fois, et leurs combinaisons.
Je dis d'abord que les arts optiques, qui agissent en dehors de toute couleur, - l'architecture, la chorégraphie et la sculpture, - sont le résultat des sensations produites par des divisions du temps (divisions rythmiques pour les deux premiers, arythmiques pour le troisième). Quoique l'étude de ces arts sorte de mon plan actuel, je dois m'expliquer sur cette assertion, pour éliminer de mon étude l'un des deux éléments de toute science d'art, la division du temps.
Je prétends qu'au point de vue des arts optiques les division du temps constituent les lignes. Une ligne n'est en effet que le temps mis par un corps, mu d'un mouvement uniforme et régulier, à parcourir l'espace d'un point à un autre.
La psychologie physiologique, de son côté, nous apprend que l'oeil perçoit des surfaces colorées, et pas autres chose ; - des surfaces, divisions du temps, au sens que je viens de définir, - colorées, divisions des espaces colorés.
Laissant entièrement de côté les mouvements dans le temps, c'est à cette dernière catégorie de mouvements, les mouvements de l'espace coloré, que je veux consacrer le présent ouvrage. J'étudierai successivement l'origine de ces mouvements (analyse des couleurs), leurs rapports (classification des couleurs), et les lois de leurs enchaînement (harmonie des couleurs).
Les couleurs, ou mouvement de l'espace coloré, peuvent d'ailleurs être envisagées à deux points de vue tout différents.
Au point de vue scientifique, on peu étudier la nature des couleurs, leurs vibrations, leurs réactions physiques, leurs effets chimiques. Cette étude n'est pas ici mon but; d'autres, du reste, l'on faite avec une compétence indiscutable, et je suis particulièrement ignorant en pareille matière.
Je prétend, au contraire, m'attacher au second côté de la question, le côté purement esthétique, le seul qui doivent occuper l'artiste soucieux de guider par des lois précises ses inspirations et son goût.
A ce point de vue, c'est le rythme des mouvements dans les espaces colorés dont je dois approfondir les mystères.
Le rythme est en effet le grand régulateur des sciences d'art. Des sons variés et successifs, mais sans commune mesure permettant le calcul de leur valeur relative, ne constituent pas de la musique, mais du bruit. Des phrases intelligibles pourtant, faites de mots précis et de locutions grammaticales, mais sans périodes, sans cadence, sans mesure, peuvent être du français, du latin ou du volapuck, elles ne sont pas de la littérature. Il en va de même pour les couleurs. Des sensations colorées, combinées au hasard, juxtaposées et groupées sans méthode, sans un rythme permettant l'évaluation respective, produisent des bariolages plus ou moins intéressants, plus ou moins habilement exécutés pour la satisfaction de l'œil : on ne saurait les appeler un art chromatique.
Jusqu'ici, cette partie spéciale de l'étude des couleurs a été à peine effleurée. Les grands coloristes, comme les plus habiles ornementistes, n'ont été que des empiriques possédant un goût plus sûr, une imagination plus vive ou de meilleures recettes que les autres, mais incapables d'expliquer la raison de leurs procédés, incapables, par là-même, d'atteindre au précis et à l'absolu auxquels doit tendre toute science d'art.
Il en est de même des savants. Ils ont négligé l'étude d'une question qui ne les intéresse pas personnellement, les physiciens et les chimistes, - peut-être à tort -, ne voyant qu'une utilité toute platonique à savoir si le rose et le grenat s'unissent mieux au rouge qu'au vert, et laissant à l'expérience des artistes le soin de résoudre ces problèmes.
Quelques essais d'harmonie chromatique ont été faits pourtant, mais leurs auteurs ont tous échoué dans leurs recherches, butés à des erreurs systématiques ; les uns, par exemple, attribuent faussement aux nombres, comme Platon, une vertu intrinsèque et représentative; les autres, voulant assimiler trop complètement entre elles les sciences d'art, leurs tentatives de corrélation se transforment en souhaits de poètes, vagues et infructueux essais.
De telle sorte qu'à l'heure actuelle, il n'y a pas, je crois, un seul artiste, un seul savant qui puisse, si je lui présente un simple accord de trois couleurs, me répondre, à coup sur, et sans hésitation, quelles quatrièmes couleurs je puisse ou je dois joindre aux trois autres avec la certitude absolue d'obtenir un accord harmonieux. Le savant me calculera le nombre de vibrations de chacune des trois couleurs offertes, mais je ne sache pas qu'une opération mathématique lui permette d'en déduire le nombre de vibration, et, par là-même, la nuance de la quatrième couleur. Quand à l'artiste, il devra brosser force tons sur sa palette avant de répondre à ma question par un à peu près dont le plus ou moins d'exactitude ne dépendra que de son goût.
C'est la solution de ce problème que j'apporte au public dans mon traité élémentaire d'harmonie chromatique.
Comment m'y suis-je pris pour mesurer les divisions des espaces au point de vue optique, et pour pénétrer les secrets des rythmes chromatiques ?
La géométrie seule pouvait répondre à ce besoin.
C'est donc à la géométrie que j'ai recouru, dans cette théorie entreprise sur l'analyse, la classification et l'harmonie des couleurs. Représentative des rythmes exécutés par les mouvements dans l'étendue, la géométrie m'a guidé dans toutes mes investigations et m'a permis de calculer les rapports rythmiques des intervalles colorés et de les représenter graphiquement.
Certaine dans ses données, cette science m'a fourni les moyens d'établir les relations chromatiques d'une façon absolue. Indiscutable dans ses déductions, elle m'a permis d'en tirer, au point de vue des résultats constatés, des conséquences irréfutables. De telle sorte que les accords de couleurs ou les réactions, calculés suivant ses procédés, sont vrais, non seulement relativement, mais encore axiomatiquement, entraînant pour l'esprit une certitude aussi complète que les vérités géométriques sur lesquelles ils se basent. Il suffit pour cela que la corrélation adoptée comme point de départ soit admissible une fois pour toutes. Or, je n'ai admis dans mon travail le principe de la représentation graphique et de la synthèse géométrique des rapports de couleurs qu'en renversant les procédés d'analyses eux-même. Si l'une de deux opérations renfermait quelques points inexacts, ce dont je doute, l'autre reproduisant l'erreur en sens inverse, la compensation s'opère, et la synthèse, dès lors, reproduit avec une fidélité mathématique les relations naturelles des mouvements connus de nous dans l'étendue colorée.
La géométrie ne me procure pas seulement l'avantage de la certitude comme procédé d'analyse et de synthèse des rythmes lumineux, elle m'offre encore le mérite de la simplicité. Tous les rapports des sensations colorées se représentant par des figures très simples, leur calcul devient possible aux personnes même les moins versées dans les sciences exactes et pour les connaître et s'en servir il n'est besoin d'aucune étude spéciale.
La lecture attentive de mon traité suffira d'ailleurs à justifier la méthode adoptée pour mes recherches.
Quant aux résultats obtenus par ces procédés géométriques, j'ai confiance dans les applications artistiques et industrielles qui pourront en être faites pour en démontrer rapidement toute la portée et tout l’intérêt.

Albert Cozanet



Albert Cozanet est né à Landivisiau (Finistère) en 1870, il meurt en 1938 à Paris. Musicien et musicologue, il laisse de nombreux ouvrages sur la musique, deux romans, et des essais sur le rythme, l’étude des couleurs et leurs rapports avec les sons, sous son nom ou signé de son pseudonyme Jean d’Udine.
Le premier ouvrage que nous lui connaissons, une plaquette de 32 pages parue chez Fisbacher intitulée De la Corrélation des sons et des couleurs en art, paraît en 1897, soit quatre ans après son article dans les Essais d’Art Libre. Il ne s’agit donc pas du livre annoncé par Cozanet et Roinard, un « traité élémentaire d’harmonie chromatique », ou un « Traité élémentaire de Symétrie chromatique, analyse, classification et harmonie géométriques des Sensations colorées ». Pourtant ces théories existaient, puisque Roinard dit s’en être inspiré en 1891 soit deux ans avant la parution de l’article. Des recherches plus poussées dans les revues de l’époque pourront peut-être nous éclairer sur ce point. Ce n’est qu’en 1903 que paraît L'Orchestration des couleurs, analyse, classification et synthèse mathématiques des sensations colorées... signé Jean d’Udine, il semble bien que ce soit ce livre qu’annonce l’article ci-dessus.

Ce qui nous importe ici, ce ne sont pas tant les théories de Cozanet en elles-mêmes, (percer « le secret des rythmes chromatiques », le peu de cas fait du « goût » de l’artiste, le besoin de certitude mathématique dans l’art) mais plutôt l'influence de certains chercheurs, scientifiques ou non, sur les transformations subis par l’art de la fin du dix-neuvième siècle jusqu’à l’après Première guerre mondiale ; de l’impressionnisme à l’art abstrait.

Roinard dans sa présentation parle de Chevreul (1786-1889) et de Charles Henry (1859-1926), leur influence à tout deux fut grande sur le néo-impressionnisme, l'influence de Chevreul allant jusqu’à Robert Delaunay, qui se servira de l’ouvrage du chimiste, De la loi du contraste simultané des couleurs (1), pour étayer son Simultanéisme. De Charles Henry on connaît le Cercle chromatique (2), et le rapporteur esthétique, illustrés par Paul Signac.

Les travaux et l’influence de Jean d’Udine sont peut-être moins connus, mais furent plus étendus et toujours très proche des préoccupations des artistes, il s'intéressera non seulement aux couleurs, à leurs rythmes et à leur harmonie, mais aussi aux correspondances entre les couleurs et les sons, à la chorégraphie, à la musique bien sur et à… la gymnastique rythmique, dont il ouvrira un cours à Paris en 1909, cours que fréquentera Riciotto Canudo, l’écrivain et critique italien, directeur de la revue Montjoie ! Théoricien lui aussi, et futur grand critique cinématographique (3). En 1910 dans L’Art et le geste Udine défend la valeur esthétique d'une peinture purement "décorative", en accord avec l' "esprit synthétique" qu’impose l'époque ; un art "abstrait" capable de répondre à l'attente d'une nouvelle "humanité à laquelle ne suffit pas l’imitation direct des phénomènes naturels", il aura par ses différents travaux accompagné nombres d’artistes, dont l’un des tout premier fut Paul-Napoléon Roinard.

Si l’on admet l’influence de Cozanet – Udine sur les premiers cubistes et surtout le cubisme orphique, et sur les premiers peintres abstraits (4), il n’est pas anodin de rappeler que Roinard fréquentera la maison de Jacques Villon et que c’est là que fut lu pour la première fois La Légende rouge. Synthèse d'idée et de caractères révolutionnaires. Mélodrame en vers, suivi d'un débat sur le Nombre et la Rime et d'un Ballet-Limodrame : La Ronde des fleurs, Editions de la Maison des écrivains, 1921, ("La Légende Rouge, terminée cinq mois avant la guerre, fut lue pour la première fois chez les peintres et sculpteur Jacques Villon et Raymond Duchamp-Villon" (les frères de Marcel Duchamp) peut-on lire dans la préface), si nous ajoutons à cela son amitié avec Apollinaire, on pourra regretter que cette soirée de décembre 1891 au Théâtre d’Art, ne fut qu'une soirée de scandale. Paul-Napoléon Roinard méritait mieux que des sarcasmes.

(1) De la loi du contraste simultané des couleurs 1838, Pitois-Levrault
(2) Henry (Charles) : Cercle chromatique : présentant tous les compléments et toutes les harmonies de couleurs : avec une introduction sur la théorie générale du contraste, du rythme et de la mesure. 1888, C. Verdin, Paris.
(3) "Montjoie ! Organe de l'impérialisme artistique français. Gazette d'art Cérébriste dirigée par Canudo" : c'est ainsi que se présentait cette revue. Dans son "grenier" groupés autour de Canudo on pouvait voir Blaise Cendrars (c'est là que La Prose du Transsibérien, couleurs simultanées de Mme Sonia Delaunay, « Premier Livre simultané », fut présenté et lu pour la 1ère fois), Jacques Villon, André Salmon, Guillaume Apollinaire, Bakst, Erik Satie, Igor Strawinsky, Maurice Ravel, Marc Chagall, Valentine de Saint-Point, etc.
(4) Voir : Rousseau (Pascal) “Optofonías”, et Arnaldo (Javier) ”Cromatología del éxtasis” in Actas del Museo Thyssen - Bornemisza, N º 2 “El mundo suena” El Modelo Musical de la Pintura Abstracta.


Tentative de bibliographie d’Albert Cozanet – Jean d’Udine

Cozanet, Albert : De la Corrélation des sons et des couleurs en art. Paris, Fischbacher, 1897, In-16, 32 p.

Udine, (Jean d') : Lettres paradoxales sur la musique Paris, Fischbacher, 1900, In-16, 121 p.

Udine, (Jean d') : L'Orchestration des couleurs, analyse, classification et synthèse mathématiques des sensations colorées... Paris, A. Joanin, 1903, In-8, 217 p., fig., pl. en noir et en coul.

Udine, (Jean d') : Paraphrases musicales sur les grands concerts du dimanche (Colonne et Lamoureux), 1900-1903 Paris, A. Joanin, 1903, In-16, 251 p.

Udine, (Jean d)' : Petites lettres pour la jeunesse sur le ″Jugend-Album″ de Schumann. Paris, A. Joanin, (1904), In-16, 91 p.

Udine, (Jean d)' : Le retour à Mozart. [S.l.], 1904 Paginé 41-45, In-8. Extr. des Arts de la vie, janvier 1904

Udine, (Jean d') : Les Caractères des musiciens, à la façon de Théophraste et de La Bruyère Paris, A. Joanin, 1905, In-8, 115 p.


Udine, (Jean d') : La Meule tourne, roman 1905, Paris : A. Joanin, 1905, In-16, 228 p.

Udine, (Jean d') : L'École des amateurs. Paris, Éditions du ″Courrier musical″, 1906 In-12, II-125 p.

Udine, (Jean d') : Albert Gluck, biographie critique... Gluck... Biographie critique... Paris, H. Laurens, [1906] 128 p., 12 fig., In-8

Udine, (Jean d') : La Belle musique. Entretiens pour les enfants, calligraphiés et ornés par l'auteur, illustrés par André Devambez. Paris, Devambez, 1908, In-4, 84 p., fig., pl. en coul., musique, couv. ill.

Udine, (Jean d') : L'Art et le geste. Paris, F. Alcan, 1910, In-8, XVIII-284 p., fig.

Udine, (Jean d') : La Coordination des mouvements et la culture de la volonté par la gymnastique rythmique de Jaques-Dalcroze. Paris, Institut général psychologique, 1911, In-8, 11 pp. Institut général psychologique. Section de psychologie artistique. Conférence donnée le 21 janvier 1911. - Extrait du ″Bulletin de l'Institut psychologique″, 1911, n° 2

Udine, (Jean d’) : Les rapports musicaux des unités d'espace et des unités de temps. Les naves et les pulses. [S. l.], 1912 Paginé 8 à 23 ; In-4, Extrait de la revue "S. I. M.", décembre 1912.

Udine, (Jean d') : Dans la grotte féérique, sept contes pour les grandes personnes. Illustrations décoratives de André Domin. Paris : G. Crès, 1918, Pet. in-4, X-183 p., fig., couv. ill.

Udine, (Jean d') : Qu'est-ce que la danse ?... Paris, H. Laurens, 1921, In-8, 199 p., fig., pl.

Udine, (Jean d') : Les Transmutations rythmiques… Paris, Heugel, 1922, In-4, 82 p., musique.

Udine, (Jean d') : Qu'est-ce que la musique ?... Paris, H. Laurens, 1925, In-8, 208 p., fig., pl.

Udine, (Jean d') : Traité complet de géométrie rythmique. Théorie et pratique permettant aux professeurs de gymnastique rythmique, de danse et de culture physique, aux chorégraphes, maîtres de ballet et metteurs en scène de théâtre et de music-hall d'appliquer, à toutes les formes de danse et de mouvement, les innombrables combinaisons décoratives dérivant des vérités géométriques... Paris, Heugel, 1926, In-4, VIII-320 p., fig., musique.

Udine, (Jean d') : Qu'est-ce que la peinture et les autres arts plastiques ?... Paris, H. Laurens, 1929, In-8, 204 p., fig., pl.

Udine (Jean d') : L'Art du lied et les mélodies de Massenet. Paris, Heugel, 1931, In-16, 34 p.

Udine, (Jean d') : Qu'est-ce que l'éloquence et la poésie Paris, H. Laurens, 1932, In-8, 207 p., fig., pl., couv. ill.

Udine, (Jean d') : Qu'est-ce que la beauté ?... Paris, H. Laurens, 1936, In-8, 188 p., fig., pl., couv. ill.

Udine, (Jean d') : Dissonance, roman musical. Paris, éditions du ″Courrier musical″, (s. d.), In-8, 111 p.


Albert Cozanet / Jean d'Udine dans Livrenblog : Jean d'Udine : L'Art et le geste 1910. Jean d'Udine vu par Pierre de Lanux.

Les Miroirs, Paul-Napoléon Roinard, Chercheur d'Impossible (1ère partie), (2e Partie), (3e Partie).

Charles Henry dans Livrenblog : Charles Henry Encyclopédiste. Gustave Kahn se souvient. Charles Henry, la Vérité sur le marquis de Sade.

Correspondances par Guillaume Janneau.


samedi 28 juillet 2007

L'Image, encore. Henri Bellery-Desfontaines

Une de ces bonnes surprises que nous réserve parfois la toile.
Je pensais en avoir fini avec la revue L'Image, quand, au cours de vérification de mots-clefs sur Google, je découvrirais ce site sur Henri Bellery-Desfontaines.

L'Illusion gravure de Bellery-Desfontaines. L'Image N° 6, Mai 1897.

Je ne peux que vous inviter à visiter ce site, et y découvrir les multiples facettes du peintre, illustrateur, décorateur et architecte. Et pour être tout-à-fait à jours sur le sujet, vous y trouverez une page consacrée à la revue L'Image.

http://bellerydesfontaines.com

vendredi 27 juillet 2007

L'Image : Quelques images de plus

Pour une revue intitulée L'Image il m'a semblé que le post précédent malgré ses belles couvertures illustrées manquait un peu d'exemples d'illustrations..
Tout d'abord Chanson Marine, un poème (?) de Camille Mauclair illustré par De Feure

Le texte du poème ? Il eût sans doute mieux valut qu'il resta inédit, une imitation ratée, faussement naïve, de chanson populaire.

La mer est méchante / Mais l'homme joyeux / N'a pas froid aux yeux / Elle geulle. Il chante / Si nous chavirons / Nous le sentirons / Sur les avirons / Tirons ! / Tirons ! - Sur la mer qui rage / Le bateau dansa. /Nous connaissons ça, / Et bien pour l'orage ! / Point ne chavirons / Nous ne reviendrons / Sur les avirons / Tirons ! / Tirons !

Après un tel attentat poétique, il ne reste plus pour me faire pardonner, que La Prière, celle-ci est signée Auguste Lepère.

Un inédit ne figurant que dans le numéro-spécimen de L'Image, un dessin nationaliste et revanchard de Willette.

Enfin, pour les amateurs de musique et d'Alphonse Mucha, Marquisette, une gavotte d'Edmond Missa.

Revue L'Image bibliographie


Art Nouveau et gravure sur bois

1896 -1897 : L'Image une revue exemplaire

L'IMAGE Revue mensuelle littéraire et artistique ornée de figures sur bois.

Tirage courant sur vélin.

Editions de grand luxe :

L'édition des donateurs : tirage sur Chine, contenant tous les dessins exécutés pour la revue. Les manuscrits originaux seront répartis, à la fin de l'année, entre les abonnés de cette édition.

L'édition des souscripteurs : Tirée à cent cinquante exemplaires sur Chine.

Publiée par la Corporation Française des graveurs sur bois.

Cette splendide revue se proposait dans son numéro-spécimen de "grouper, sans part pris d'école, dans une même recherche d'art, les écrivains, les dessinateurs, les graveurs, et de parvenir à l'absolue de l'illustration et du texte, en n'offrant rien que d'original et d'inédit."

Le projet de L'Image était de réhabiliter la gravure sur bois, technique encore très utilisé durant la période romantique, mais qui "subit une crise inquiétante, pour l'artiste, l'amateur, et le public éclairé" en cette fin de siècle. Cette inquiétude peut sembler curieuse à l'amateur d'aujourd'hui, connaissant l'oeuvre gravée des Vallotton, Bonnard, Gauguin, Maurice Denis, les gravures de Pissaro, Steinlen, Kupka, Lautrec, Grasset et de tant d'autres qui fleurissent dans les publications de cette période, le prestige que connait aujourd'hui une revue comme L'Ymagier de Gourmont et Jarry par exemple, n'était alors qu'une tentative artisanale, ne touchant qu'un public très averti. C'est pour lutter contre les procédés chimiques et mécaniques [qui] envahissent les publications les plus estimables" que L'Image est publiée. Les auteurs du numéro-spécimen constatent que "l'utilisation des papiers couchés, se prêtant seuls à la bonne impressions de ces simili-gravures, la conservation et la durée d'un livre deviennent chose illusoire, ces papiers préparés par des moyens chimiques, brûlés avant la lettre renfermant tous les éléments pour que le livre disparaisse au moindre contact d'humidité", malgré leurs efforts les artistes groupés autour de L'Image n'ont pu empêcher l'édition de glisser sur la pente de la rentabilité et de l'industrialisation. Les promoteurs de L'Image peuvent faire figure de passéistes, surtout lorsqu'ils s'insurgent contre la photographie, mais leur combat à non seulement permis de belles réalisations, mais à sans doute contribué à relancer et soutenir l'art de la gravure sur bois, qui connaît à la tourne du siècle un véritable renouveaux.

Un mot enfin, sur le choix des écrivains et des textes de cette revue. Gourmont, Ajalbert, Descaves, Rodenbach, Régnier, Louÿs, Mauclair, Lazare, Barrès, Rosny, P. Adam, G. Kahn, la fine fleur de la jeune littérature des années 1890, chacun avec un texte ou un poème inédit, entouré de quelques anciens comme l'Hydropathe Emile Goudeau ou Frantz Jourdain.


Floury, N° 1, mai1897, in-4, broché, 30 pp.

Couverture composée par Mucha.

En hors texte : Portrait par La Gandara, Les Adieux de Gil Blas de Daniel Vierge, Rose d'antan bois original de Lucien Pissarro, Les petites faunesses par Eugène Grasset.

Le Bois, poème d'Emile Goudeau (encadrement dessiné et gravé par Jacques Beltrand), Paris Pittoresque par Georges Montorgueil (dessins de Georges Jeanniot et Auguste Lepère), L'Image, conte de Georges D'Esparbès (dessins de Vogel), Edmond de Goncourt, souvenirs par Gustave Geffroy (portrait inédit par Eugène Carrière, gravé par Lepère), Croquis londoniens, étude par J.-H. Rosny (croquis par Paul Renouard), Les Petites faunesses, poème de Pierre Louÿs (Lettre et cul-de-lampe par J. Beltrand, composition couleurs d'Eugène Grasset, gravé en six planches par Eugène Froment), Marquisette gavotte de Missa (Composition de Mucha, cul-de-lampe gravé par F. Bellenger), etc.


Floury, N° 2, janvier 1897, in-4, broché, 30 pp.

Couverture composée par Georges Auriol (?).

En hors texte : Soeurs, gravure originale de Jeanniot, Types de Londres par Paul Renouard, 2 compositions, Pastel et Pierrette de Jules Chéret.

La Légende dorée, poème de Georges Rodenbach, Croquis londoniens par J.-H. Rosny (Dessins de Paul Renouard), Motifs de l'amour et de la mort par Camille Mauclair (Titre et encadrements par J.-G.), Jules Chéret par Roger Marx (dessins de Chéret), Les Résolus par Paul Gavault (dessins de Jeanniot), etc.

Floury, N° 3, février 1897, in-4, broché, 30 pp.

Couverture composée par De Feure (sur les deux plats).

En hors texte : Croquis aux deux crayons de Helleu, Femme de Saint-Brieux Bois original en trois planches de Tony Beltrand, Le Roi des mines de Th. Ribot, La Prière Bois au canif de A. Lepère.

Autour de Notre-Dame, étude par Remy de Gourmont, illustrée par Auguste Lepère, L'Ombre de Rupertus poème d'E. Schuré, figures de Doudelet, Th. Ribot par Roger Marx, Le Désir, conte par Bernard Lazare, dessin de Steinlen, Sous Bois par Jules Renard, dessin de Vallotton, Dans les étoiles, légende d'amour par Georges Lecomte, dessins de Albert Besnard, Poème de Charles Guérin, dessin de Jeanniot, La Gravure au Luxembourg : Bracquemond (dessins et eaux-fortes) par Léonce Bénédite, 1 titre dessiné par De Feure, etc.

Floury, N° 4, mars 1897, in-4, broché, 30 pp.

Couverture composée par Gaston Darbour.
En hors texte : 1 composition de Daniel Vierge gravée par Piat, 1 composition (La Mort de Tintagile) par Charles Doudelet, 1 composition de Léon Lhermitte, 1 maquette pour l'affiche de L'Image par George Jeanniot.

Dessins de Daniel Vierge, Dunki, Darbour, Jeanniot, A. Gérardin, etc.
Daniel Vierge par Roger Marx. Un Amateur d'âmes, nouvelle (à suivre) de Maurice Barrès (illustrée par Dunki), Les Eunuques, fragment d'un drame de Paul Adam (dessins de Darbour, encadrement de Lepère et Moulignier), Coins de Bataille, notes d'un carnet de campagne (1870) par Jeanniot (illustrations de l'auteur) etc.

Les Livres : Les Porteurs de Torches de Bernard Lazare (1 illustration de A. Gérardin) par Jules Rais, Les Arts (Croquis de Chassériau et Jean Veber) par Raymond Bouyer, Le Théâtre (dessin de Henri Rivière) par Jean Jullien, La Mode (Dessin de Helleu) par Lise Rusia, etc.

Floury, N° 5, avril 1897, in-4, broché, 30 pp.

Couverture composée par M. R. Verneuil.

En hors texte : La Fuite en Egypte, et Fileuse Auvergnate, dessins de J.-F. Millet, Portrait de Femme dessin 2 crayons de André Mycho, La Bonne pipe peinture de Th. Ribot gravé par Tinayre, Fervaal, composition de Carlos Schwabe.

J.-F. Millet par Roger Marx, Un Amateur d'ames (suite) de Maurice Barrès (illustré par Dunki), Sonnet par Henri de Régnier (frontispice d'André Cahard), Paris pittoresque : Un vieux quartier, étude par Gabriel Mourey (dessins de Lepère), Félix Faure et le Zingueur par Pierre Veber (Illustrations de Jean Veber), La Monnaie, étude de Charles Saunier, etc.

Floury, N° 6, mai1897, in-4, broché, 30 pp.
Couverture composée par Drogue.

En hors texte : Bruges dessin de De Feure, 2 compositions, Etude et Christ en croix d'Eugène Carrière, La Nuit dessin de Fantin-Latour.

Petits nocturnes de Bruges de Georges Rodenbach (dessins de De Feure), Un amateur d'ames par Maurice Barrès (illustré par Dunki), Eugène Carrière par Roger Marx (portrait de Carrière, croquis de Renouard, dessins de Carrière), Dansons la ronde, poème de Charles Van Lerberghe, musique notée de Gabriel Fabre (Frontispice dessiné par Victor Prouvé, cul-de-lampe dessiné et gravé par A. Lepère), etc.

Lettres et arts : dessins originaux de Cazin, Jeanniot, J.-E. Blanche, V. Prouvé, Ch. Cottet, Bellery-Desfontaines, etc.

Floury, N° 7, juin 1897, in-4, broché, 30 pp.

Couverture composée par Bellery-Desfontaines.

En hors texte : A la Maison du Peuple, croquis de Paul Renouard, Vielle rue à Nevers dessin réhaussé de Jongkind, Croquis d'enfant gravure originale au canif de Georges d'Espagnat, (la composition de Carlos Schwabe annoncée au sommaire ne figure pas dans ce numéro mais dans le 5).

Jongkind par Roger Marx, Un Amateur d'ames (suite) de Maurice Barrès (illustré par Dunki), Le Philtre, poème de Gustave Kahn (encadrement de Carlos Schwabe), Paris pittoresque : Aux Fortifs, de la Porte de Versailles à celle de Bercy par Lucien Descaves (dessins de Lepère), Le Mauvais sillon par Emile Hinzelin (Illustrations de Jeanniot), Souvenirs de Pompéi de Pierre Gusman (dessins et gravures de l'auteur), etc.

Floury, N° 8, juillet 1897, in-4, broché, 30 pp.

Couverture composée par Paul Berthon, écusson dessiné par De Feure.

En hors texte : Chanson Marine de Camille Mauclair, encadrement de De Feure, La Vie de Sainte Geneviève panneau central du carton de Puvis de Chavannes exécuté pour le Panthéon, Etude de Femme de Puvis de Chavannes, La gravure, Au Luxembourg bois original au canif, par Laboureur annoncée au sommaire ne figure pas dans ce numéro mais dans le numéro 9.

Le Regard, nouvelle de Paul et Victor Margueritte (dessins de Jeanniot), Daniel Vierge par Roger Marx. Un Amateur d'âmes, nouvelle (suite et fin) de Maurice Barrès (illustrée par Dunki), Le Bruxelles des temps anciens, texte d'Emile Verhaeren (dessins et gravures de H. Paillard), Puvis de Chavannes par Roger Marx (dessins de Puvis de Chavannes), Ballade de la bonne rencontre, poésie d'Ernest Raynaud (encadrement dessiné par Gendrot), La Mode (Dessins de Lalique) par Lise Rusia, etc.

Paul Berthon commença à étudier la peinture à villefranche avant de venir à Paris en 1893. Il entre à l' Ecole Normale d'Enseignement de Dessin, et suit les cours de Luc-Oliver Merson. Mais c'est Eugène Grasset, son professeur d'art décoratif, qui restera sa principale influence.


Floury, N° 9, août 1897, in-4, broché, 30 pp.


Couverture composée par Victor Prouvé.

En hors texte : Au Luxembourg, bois original au canif de Laboureur, Types d'avocats, d'Honoré Daumier gravure de Ch. Marx, A Mabille et Second Empire dessins de Constantin Guys, Enterrement au village de L. Manceaux.
Paris pittoresque : 14 juillet, rue de Belleville, étude de Gustave Geffroy (dessins de Lepère), Constantin Guys par Roger Marx, La Bannière de Jehanne, poème de Clovis Hugues (dessins de Victor Prouvé), Jour d'été, Jour d'hiver, poèmes de Mathias Morhardt (bois originaux de Vallotton), Le Sourd-muet, nouvelle de Frantz Jourdain (dessins de Martin), etc.
Floury, N° 10, septembre 1897, in-4, broché, 30 pp.

Couverture composée par Belleville.

En hors texte : Portrait de vieille femme, d'après Metzu gravé par Gusman, La Fête des Centaures, et La Force et la Ruse (non annoncé au sommaire), dessins de Rodin gravés par Lepère, Libre échange bois original en deux planches de T. Beltrand, (le Portrait d'enfant par Ardail annoncé au sommaire ne figure pas dans ce numéro mais dans le 11).

Rodin par Roger Marx, Parahi te Marae, poème de Charles Morice (Encadrement et dessins de Armand Seguin), Chansons d'Engaddi, poème de Tristan Klingsor (encadrement de Armand Seguin), Soir de Fête, nouvelle de Gustave Babin (composition de Véry), Une illustrations pour L'Imitation de Jésus-Christ par André Mellerio (dessins de Maurice Denis), etc.

Le poème de Charles Morice est un poème inspiré par la philosophie religieuse Maories de Tahiti, rappelons que Charles Mrice fut l'ami de Paul Gauguin avec qui il écrivit la première version de Noa Noa, le poème est accompagné de dessins d'Armand Seguin disciple du même Gauguin qui écrira la préface du seul catalogue de Seguin paru de son vivant.

Floury, N° 11, octobre 1897, in-4, broché, 30 pp.

Couverture composée par Toulouse-Lautrec, gravée par Vibert.

En hors texte : 2 Pastels de Degas gravés l'un par Andrin l'autre par Nielsen, 1 composition de Bellery-Desfontaines gravée par Viejo et Jules Baudoin, 1 portrait d'enfant par Ardail.

Dessins de Lepère, De Feure, Van Dongen, Manceaux.
Degas par Roger Marx. Chanson de Bilitis, poème de Pierre Louÿs avec la musique de Claude Debussy (illustré par Van Dongen), etc.


Floury, N° 12, décembre 1897, in-4, broché, 30 pp.

Couverture composée par Marcel Lenoir.
En hors texte : Les Joies de la Paternité, de Daumier gravé par Beltrand, Tannhäuser : Venusberg, une des premières lithographies de Fantin-Latour gravure de C. Bellenger, Trois croquis de Luc Olivier-Merson, L'Etude, bois original de Léon Perrichon.

Le Diable en vacances, nouvelle de Jean Ajalbert (dessins d'Armand Seguin), En Cours d'assises, par Louis Paulian (dessins de Renouard), Le Hamac, par Romain Coolus (dessins de Armand Seguin), index alphabétique, etc.

En bonus :

la couverture pour l'année 1896 - 1897 par Peyat et Angst.



Couverture recto-verso du numéro-spécimen



Bibliographie de revues dans Livrenblog :

Bibliographie de la revue Le Beffroi (1ère partie), (2e partie), (3e partie), (4e partie).
Bibliographie illustrée et complète du journal Le Pierrot (1ère partie), (2e partie), (3e partie), (4e partie).
La revue Palladienne de 1 à 10
.
Les Contemporains A. Le Petit F. Champsaur.
La Revue des Lettres et des Arts 1867-1868.
La revue Matines. 1897-1898.
Le Bambou, Bibliographie illustrée.

Le Carillon.
1893-1894
La Revue d'Art. 1896-1897.
Le Feu. Marseille. 1905 - 1906.
La Rose Rouge, 1919. Cendrars, Salmon, Carco.
La Revue Contemporaine, Lille. 1900 - 1902
Le Thyrse. 1897.
La Cité d'Art et L'Art et l'Action. 1898 - 1899.
Les Gerbes. Revue littéraire bimensuelle. 1905 - 1906.
L'Idée Moderne 1894-1895.
Le Nouvel Echo 1892-1894.
La Poésie Moderne, 1882.
La Basoche 1884-1886.
La Pléiade. 1886 et 1889.
L'Aube Méridionale 1898-1899.
L'Élan littéraire 1885-1886.
L'Effort Libre, 14 numéros, 1911-1914.


mercredi 11 juillet 2007

Léon Pierre-Quint

Au hasard de la chine une nouvelle trouvaille autour de Léon Pierre-Quint :



Un envoi et une lettre de Léon Pierre-Quint, le premier sur son Proust et la Statégie littéraire, le livre était destiné à Michel Pich... (?) tout comme la lettre jointe au livre.



L'envoi tout d'abord, Pierre-quint remercie son ami de lui avoir fait comprendre "tant de choses d'un monde que je ne connais toujours pas", de quel monde peut-il s'agir ? La teneur du livre, sur les années 1913-1921 de Proust et ses relations avec les éditions Grasset pour placer "Du côté de chez Swann", laisserait penser qu'il parle du monde de l'édition, pourtant en 1954, année de parution du livre, Pierre-Quint connait le monde de l'édition comme peu de ses contemporains, il a en effet, commencé sa carrière en remplaçant Malraux au poste de directeur littéraire des édions Kra en 1923 en duo avec Philippe Soupault, et dirigera par la suite le Sagittaire. Il ne semble pas qu'il s'agisse du monde physique, Léon Pierre-Quint est voyageur, cosmopolite, et tissera au long de sa vie un réseau d'amitiés dans toute l'Europe. Seul le nom du destinataire de cet envoi, que je n'ai pas réussi à décrypter, pourrait nous aiguiller vers une nouvelle piste.

La lettre qui semble adressée au même destinataire n'est pas datée, Pierre-Quint y parle de 'la proximité du départ de Roger", on pense immédiatement à son ami et amant Roger Gilbert-Lecomte qui collaborera à la rédaction du Comte de Lautréamont et Dieu signé par Pierre-Quint(voir un billet précédant), rien pourtant dans ce court billet ne permet de l'affirmer.

A lire :

Simplification amoureuse. Mercure de France, 1921.

Déchéances aimables. Editions Kra, 1924.

La Femme de paille. Ferenczi, 1924.

En Personne. A la Cité des Livres, 1926.

Marcel Proust, sa vie, son œuvre. Sagittaire, 1925.

Les Droits de l'écrivain dans la société contemporaine. L'Artisan du livre, Cahiers de la quinzaine, 18e cahier, 18e série. 1928.

Le Comte de Lautréamont et Dieu. Éditions des Cahiers du Sud, 1930.

André Gide, sa vie, son œuvre. Stock, 1932.

Proust et la statégie littéraire. Buchet-Chastel, Corrêa, 1954.

Sous le pseudonyme de Jean Basque : Journal d'une double libération, La Table Ronde, 1954, 2001.

Léon Pierre-Quint sur Livrenblog : Léon Pierre-Quint Lautréamont Gourmont Vallette

dimanche 8 juillet 2007

Les Féeries intérieures
Un blog consacré à Saint-Pol-Roux et à la poésie.
Attention avec le blog de Mikaël Lugan nous n'avons pas affaire à une distraction de dilettante (voir Livrenblog), à peine installé sur la toile Spiritus, nous livre moulte informations sur son poète et ses amis, dont deux billets très fournis l'un sur Ajalbert dont l'oeuvre disparate ne retiendra pas l'attention trop longtemps, exceptés ses recueils d'articles sur l'Affaire Dreyfus et pour les amateurs d'exotisme ses romans sur le Laos, et un second sur le grand oublié Paul-Napoléon Roinard qui lui mériterait une attention plus soutenus des chercheurs pour sa poésie et surtout son théâtre, tentative d'art total et initiateur des avant-gardes à venir. Le mieux est de se rendre au spectacle des Féeries intérieures sans tarder en cliquant ci-dessous.

mercredi 4 juillet 2007

Rock'n'Roll chez Cartier

Du 22 juin au 28 octobre La Fondation Cartier pour l'Art Contemporain organise l'exposition Rock'n'Roll 39-59.
C'est cette première date de 1939 qui me poussa à traîner mes vieilles doc-martens sur le Boulevard Raspail. Faire débuter l'histoire du rock à l'époque de la guerre en Europe, dans une Amérique de l'apartheid, où la société de consommation ne bat pas encore son plein, dans l'Amérique du Boogie-Woogie et du Swing, démontre que les organisateurs savent de quoi ils parlent.

L'expo commence par le visionnage du film de Patrick Montgomery et Pamela Page, Rock'n'Roll The Early days, au mur les guitares d'Elvis Presley, Buddy Holly et Carl Perkins, des affiches de concert (dont une magnifique, de la sublime Ruth Brown). La suite de la visite du rez-de-chaussé offre des photos rares d'Elvis Presley en 1956 par Alfred Wertheimer, nous avons là une vision intimiste d'un mythe en devenir, un félin racé qui s'ennuie dans les trains, drague et flirte dans un restaurant, achète des chemises à New-York... On croyait avoir tout vu de Presley mais Wertheimer dévoile la simplicité d'un jeune sudiste à la beauté du diable en route vers l'enfer. Plus loin des objets, postes de radio, juxe-box, micro, pick-up, et même une Cadillac. La reconstitution d'un studio d'enregistrement des années 50 est une vrai réussite, le gros amplis mono, l'énorme micro chromé, le magneto à bandes et la machine pour graver le disque... C'est grâce à ce genre de studios que se développera le Rythm'n Blues puis le rock'n'roll, prise live, pas de mixage et à la sortie vous ressortez avec le master.
Le sous-sol est consacré à l'histoire chronologique, un arbre généalogique permet d'écouter les différents genres musicaux à l'origine du rock. Des vitrines sont consacrés au Boogie-woogie, au Rythm and Blues, on y trouve des magazines, des affiches de concerts, des photos (Voir : le flamboyant et sauvage Wynonie Harris, l'affiche annonçant Ike Turner interprétant le mythique Rocket 88, les pochettes de disques du renversant Amos Milburn), sur les murs des photos datant de 1939 et prises dans les juke-joints où des couples noirs pratique une danse qui un peu plus de dix ans plus tard sera qualifié de Rock'n'roll, d'autres encore, prisent dans le sud rappellent que la ségrégation ne reculera que dans les années 60 et que le Zoo de Memphis était interdit aux noirs, excepté le jour "sans blancs" indiqué par un panneau à l'entrée, ce jour-là les noirs avaient droit à la visite. Des colonnes sont consacrés aux classiques pionniers : Buddy Holly, Gene Vincent, Carl Perkins, Chuck Berry, Jerry Lee Lewis, Eddie Cochran, Bo Diddley, Bill Haley, Little Richard, on peut y voir des photos, des pochettes de disques, des vidéos et quelques objets ... rien de bien renversant. Une fresque murale établit une chronologie des premières années du rock, mêlant événements historiques et dates marquantes de l'histoire musicale, malheureusement la lecture chronologique y est difficile, les années n'apparaissant pas clairement, et le parcours n'étant pas fléché. En résumé une exposition sympathique, conseillée aux néophytes qui voudraient découvrir les années 50, les amateurs de rock'n'roll resteront un peu sur leur faim mais les fanatiques s'y rendront pour voir les costumes d'Elvis, d'Eddie Cochran, les gilets des Everly Brothers, ou des lettres de Sam Philipps.

Aller plus loin :

Plutôt que le catalogue de l'exposition, album de photos, au texte un peu léger, lire le livre de Nick Tosches : Heros oubliés du Rock'n Roll. Les Années sauvages du rock avant Elvis. Editions Allia, 2000. Nick Tosches avec ce livre a fait redécouvrir une floppée de rockers tombés dans les oubliettes de l'histoire de la musique comme l'extraordinaire Wynonie Harris, un rockers noir, sauvage, chantant l'amour et l'alcool. Qu'il s'agissent de groupes vocaux comme les Clovers ou les Dominoes, d'un duo de rockers chinois improbable comme Ming et Ling, ou d'artistes plus connu comme Louis Prima, Louis Jordan, Amos Milburn, Big Joe Turner ou Wanda Jackson, Tosches fouille les discographies pour y dégotter des pépites qui toutes démontrent que le Rock'n'roll est né bien avant les premiers rockers historiques. Un bouquin formidable, même si, connaissant les qualités d'écrivain de Tosches j'aurais aimé qu'il fut moins documentaire et plus "écrit". Il n'en reste pas moins un bouquin important, comme les autres titres de cette collection (N. Tosches : Country, les racines tordues du Rock'n'roll. N. Cohn : Awopbopaloobop Alopbamboom, entres autres).