jeudi 24 janvier 2008

Les « IBELS» Artistic’s et littéraires

Avec Georges-Michel rendons visite aux frères Ibels, à la terrasse du Napolitain, attention aux gifles.


Masques Parisiens
Les « IBELS» Artistic’s et littéraires. (I)



A 7 heures, tous les soirs, au Nap, disputes
variées, menaces de gifles et apéros.


Les deux Frères Siamois, mais deux Siamois qui se tournent le dos, de sorte qu’ils s’envoient souvent quelques ruades.
André Ibels, avec un point sur le grand I et H. G. (prononcez Mercure) Ibels.
L’un démasque les parades et l’autre les dessine.
La fine mouche, à la fine moustache et aux fines mouches : « Si je me bats avec un tel (1), je lui mets six pouces : à trois on ne meurt pas. » Ce qui fait croire qu’il est méchant. Il plisse son œil noir et avale une lampée. La glace en face de lui. C’est vrai, au fond, ces trois mois de collaboration comme S. dela Rédac. Avec L… l’ont assommé au point de le rendre presque antisémite, quoique L… ne soit pas juif.
Il frappe la table et se lève… Où court-il ?
Parfaitement, casser la g… à un tel ; on se lève aussi, on le calme ; son frère, qui est habitué, sourit de sa bonne face rasée de nurse anglaise et ne le suit qu’à cause de la membrane. On demande un Doyen.
Mais ne nous moquons pas trop.
André a quelques douzaines de coups d’épée aussi bien à son passif qu’à son crédit, à son passé qu’à son actif. Mercure, lui, le tape de cigarettes. Et l’autre lui en donne plutôt deux qu’une, assurant « qu’il a du pain sur la planche ».
Mercure s’en fout… Mercure est dégoûté.
« … Sert à rien d’être un artiste consciencieux… Tiens… la moindre chemise de Môôssieu Decourcelle est payée cent francs, il a dix-huit chââteaux., des automobiles, et vingt-cinq larbins… un cââbôôôt… ça voyage en wagon spécial… ça gagne vingt-cinq mille francs si ça n’a pas de talent, et cinquante mille si ça en a un peu… dégoûté… vais prendre une place d’employé à cent cinquante francs et ne ferai plus rien… ce sera bien fait… là. Garçon ! quelque chose… »
- Boum !
Il est très bien avec Antoine et André est très mal. C’est très difficile pour les entrevues.
Font des pièces d’une main et se fichent des coups de l’autre, les deux frères.
Encore une fois, on demande un Doyen.
Mais où sera leur curiosité, après ?
Ils ne font faire leurs vêtements qu’au Bon Marché !


Georges-Michel


(1) Jules L….
(I) La Plume 15 septembre 1902, N° 326.

Pour approfondir un peu ce méchant portrait tout en surface, voir : sur Livrenblog H.-G. Ibels et la Revue Méridionale, et sur Les Féeries Intérieures Un Sonnet d’André Ibels.

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