mercredi 17 février 2010

Livres et Autographes




Un choix forcément fin de siècle dans la dernière liste, février 2010, de la Librairie William Théry :

BARRÈS (Maurice), Un rénovateur de l’occultisme - Stanislas de Guaita (1861-1898) – Souvenirs. Avec 2 portraits de Stanislas de Guaita. Paris, Chamuel, 1898. In-8° br. 32 pp. E.O. 60 €

BOIS (Jules), La Porte Héroïque du Ciel. Avec 2 dessins d’Antoine de La Rochefoucauld et un Prélude d’Erik Satie (1 p. en fac-similé). Paris, Librairie de l’Art Indépendant, 1894. In-8° étroit br. 86 pp. E.O. Couv. défr. ; dos pulvérisé. Rare 70 €

René GHIL [Tourcoing, 1862 – Niort, 1925], poète. Manuscrit aut. signé deux fois, Réponse à l’Enquête sur Mistral, 1 p. ½ in-4°, s.d. Selon Ghil, « Mistral serait un poète d’unique personnalité si la Bretagne n’avait Brizeux qui, lui aussi, en tendre et orgueilleuse communion donna à sa province, donna à son Peuple leur églogue et leur épopée : Marie, les Bretons. Mais le Maître de Maillane — une puissance d’emportement et de rythme, en plus, — a chanté dans le Verbe de sa race, sentant que l’âme d’un peuple ou de la tribu ne se peut exprimer complète qu’en la langue atavique, […] Et c’est ainsi que, malgré le persistant souvenir du poète Breton, son œuvre est cependant sans seconde : Mistral n’est pas Mistral, il est l’immortalisation en sa chanson de Geste de tous ceux de son sang mis sur le sol de leurs morts, en une poussière de soleil»… 120 €

Edmond de GONCOURT [1822-1896], romancier et diariste. Deux lettres à Madame Sichel. 1) LAS, 19 décembre 1877, 2/3 p. in-8°. Il est bien touché par son aimable invitation « et encore plus de la pitié que vous avez éprouvée pour le sort du pauvre vieil être isolé que je suis à l’heure présente. […] Vous êtes vraiment trop bonne, mais il y a un peu de mieux chez la mère, la fille perd un peu moins la boule et j’ai trouvé dans le voisinage un pâtissier qui porte en ville. »… Allusion à la santé de sa gouvernante Pélagie Denis, entrée à son service en 1868, qui souffrait de rhumatismes articulaires, et à sa fille Blanche, qui travaillait aussi parfois chez lui.] - 2) LAS, s.l.n.d. ; demi-page in-8°. Il lui envoie des billets de théâtre. « Vous y serez avec les Zeller. La baignoire est de 6 places mais au fond elle est de quatre, cependant je vous demanderai peut-être l’hospitalité pendant un acte. » Il joint un avant-scène de quatre places pour la générale. « Vous savez que la pièce est tout ce qu’il y a de plus convenable. »… ― Joint : Billet a. s. « J’irai dîner ce soir, chez vous. »… 140 €

LARMANDIE (Comte Léonce de), Un Essai de Résurrection. Paris, Bibliothèque Chacornac, 1907. In-12 br. 72 pp. E.O. Couv. défr. 30 €

Catulle MENDÈS [1841-1909], poète, romancier et auteur dramatique. LAS, Paris, 1er mai 1904, à Henri Heugel ; ½ p. in-8°, en-tête Association Professionnelle de la Critique Dramatique et Musicale. Au sujet d’un livret qu’il a écrit : « Vous devez savoir que j’ai fait entendre mon petit ouvrage à notre excellent ami. Il a paru extrêmement content. Le manuscrit est entre ses mains. & voilà une affaire close… » — Il s’agit probablement ici du livret d’Ariane, un opéra de Massenet qui sera créé en 1906. 35 €

JOSÉPHIN PÉLADAN

Carte a. s., s.l.n.d., à M. Gras ; 2 pp. pet. in-8°. Vœux à un bibliophile doublé peut-être d’un apothicaire car il lui réclame cette curieuse étrenne : « un dépilatoire radical. Ne pourriez-vous pas découvrir, en la science pharmaceutique, quelque chose qui tue le bulbe. L’épilatoire de Martin & Boëttzer rase ; et voilà tout : il faudrait 24 fois par an s’enduire de sulfure de calcium. Découvrez-moi donc quelque chose. »… Aveu d’hirsutisme ? 50 €

Cinq lettres à son ami lyonnais Paul Garnier. 1) Carte a. s., s.l.n.d. [janvier 1889] ; 2 pp. in-12, vignette. Il envoie ses vœux à Paul Garnier, à son épouse et leur petite fille et donne de ses nouvelles : « J’ai une vie très agitée ; mondain & travailleur à la fois ; & lors toujours à court de temps. Me dites quand vous pourrez si les culs lyonnais ont senti la pointe de ma botte. »… - 2) Carte a. s., s.l.n.d. [Nîmes, janvier 1891 ?] ; 2 pp. in-12 (env. cons.). Vœux et nouvelles : « Ou je vis dans la fièvre, ou dans le travail comme ici depuis cinq mois. J’ai quitté Paris le 8 août, de mauvaise humeur, Edinger [son éditeur, Gaston Edinger] ayant fait faillite […] maintenant, j’attends la fin de l’épidémie pour rentrer à Paris, en hâte. […] Moi je vais rentrer à Paris en auteur dramatique. » - 3) LAS, [cachet postal : Nîmes, 23 mars 1890]; 2 pp. in-8° sur papier grand deuil (env. cons). La première page est biffée. Péladan annonçait à son ami son arrivée jeudi à Lyon, mais il doit y renoncer et s’en explique à la page suivante : « Hélas, de pressantes affaires, le Salon, me forcent à brûler Lyon. » Il lui annonce d’ici une semaine l’envoi d’une oraison funèbre (celle de son père, le chevalier Adrien Péladan, décédé le 7 mars 1890). - 4) LAS, Nîmes, s.d.; 1 p. in-8° obl. “Du 7 au 10 mars, je passe à Lyon : le temps de vous serrer la main & d’entendre Lohengrin. Dès que vous saurez les jours où l’on le jouera du 7, 8, 9, je vous aviserai de mon arrivée & télégraphierai au Grand Théâtre retenir un fauteuil. »… - 5) LAS, s.l.n.d. ; 1 p. in-8° obl. « A peine je vais assez bien pour partir vendredi & je n’ai plus le temps de m’arrêter. J’en suis au regret. Je prendrai vendredi le rapide du soir forcé pour des intérêts sérieux de brûler Lyon. »… 230 €

[PÉLADAN] Alexandre BERLIÉ, Marguerite. Préface par J. Péladan. Portrait d’après nature par A. Masson. Paris, Librairie des Auteurs Modernes, 1885. In-12 br. VII-230 pp. + catalogue de l’éditeur. Couv. très défr. ; dos très abîmé, rousseurs. 15 €

[PÉLADAN] Edgar Allan POE, Poèmes complets. Traduction de Gabriel Mourey. Introduction de Joséphin Péladan (21 pp.). Paris, Camille Dalou, 1889. In-12 br. XLVII-186 pp. Couverture très défraîchie, manques importants au premier plat, dos consolidé avec un navrant amateurisme. En l’état : 15 €

44.- [PÉLADAN] Henry MÉRIOT, Les Flûtes de Jade. Avec une préface de Joséphin Péladan. Paris, A. Lemerre / Royan, Muses Santones, 1890. In-12 br. 141 pp. E.O. Envoi a. s. de l’auteur : « A vous, mon cher Monsieur Prétet, affinités, conceptions d’art, sens absolu de Celui qui vous occupe, synthèse en somme de ce qui crée la véritable famille intellectuelle ; je suis votre très ami inconnu. Henry Mériot. » 30 €

Raoul PONCHON [La Roche-sur-Yon, 1848 – Paris, 1937], gazetier littéraire [Acad. Goncourt, 1924]. Manuscrit autographe signé d’une de ses Gazettes rimées : A Edmond Rostand ; s.l.n.d. ; 5 pp. in-8°, 18 quatrains [+ 1 quatrain biffé]. Raoul Ponchon assure de son soutien et de son amitié Rostand en butte à la jalousie de ses confrères après son nouveau triomphe, L’Aiglon.

« Je n’eusse oncque[s] pu croire

Envers ta jeune gloire

Le monde rosse tant,

Mon cher Rostand.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Des sires de la Presse,

Ainsi qu’une maîtresse,

T’encensaient, t’adulaient,

Congratulaient.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

D’un seul coup il enfonce

Et Musset et Alphonse,

Et près de lui Hugo

N’est qu’un mégot !

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

On veut bien te permettre

Un chef-d’œuvre, cher maître.

Mais ce serait hideux

D’en faire deux… »

120 €

Louise READ [1849-1928], secrétaire et gouvernante de Barbey d’Aurevilly ; elle consacra sa vie à l’édition posthume des œuvres complètes du « connétable ». Carte postale a. s. représentant la chatte de Barbey d’Aurevilly peinte par Léon Ostrowski, Paris, [1er octobre 1912], à Lucien Descaves ; 1 p. in-12 ; adresse. Elle le prie d’assister, s’il est de retour, à la « Messe Rollinat Jeudi soir, 9 h. 3 oct. 1912… » 50 €

Laurent TAILHADE [Tarbes, 1854 – Combs-la-Ville, 1919], littérateur. LAS, Paris, 25 août [1888], à sa mère ; 2 pp. in-8°, à l’encre violette ; env. cons. Il est inquiet de ne recevoir aucune nouvelle de Lannemezan. « Mon père est-il malade ? ou toi-même ? Je ne sais que penser de ton silence. » Il est d’ailleurs si triste « que l’absence de ta lettre toute inquiétude mise à part me met dans un état navrant. Je n’ai pas vu Eugène [Eugène Jacomet] depuis quelques jours. » Il ne sort guère et travaille beaucoup. Il se porte bien « à part quelques retours de sciatique lorsque le temps va changer. »… 90 €

Jules VALLÈS [Le Puy-en-Velay, 1832 – Paris, 1885], journaliste, romancier et homme politique. L.A signée de ses initiales, s.l.n.d., à Georges Clemenceau [ ?] ; 1 p. in-12 (légt effrangée en partie basse). Il a les bras et les jambes coupées par « ces hésitations à propos de l’amnistie [l’amnistie des Communards, qui sera accordée en 1880]. » Il pensait être de retour à Paris dans deux jours : « Je ne travaillerai bien que là. » Il lui envoie « 3 malheureuses pages pour vous prouver que je ne suis pas mort ni disparu. Ce soir, j’en remettrai à la poste. Demain aussi. Jusqu’au jour de la discussion au Sénat. Je ne sais pas si je pourrai encore me loger ce jour-là ! » — Vallès rentrera en France le 14 juillet 1880. Après s’être réfugié en Belgique et avoir séjourné quelque temps en Suisse, il était resté à Londres de 1873 à 1880. — Clemenceau et Vallès se connaissaient de longue date : ils avaient effectué, avec d’ailleurs Jules Verne et Georges Boulanger, leurs études secondaires au lycée de Nantes. 100 €

VERHAEREN (Emile), Les Heures d’Après-Midi. Ornements ou vignettes en couleurs de Théo van Rysselberghe à chaque page. Bruxelles, Edmond Deman, 1905. Demi-maroquin vert olive à coins, dos à 4 nerfs, tête dorée, non rogné, 67 pp. ; couv. cons. E.O. Dos passé. 100 €


Demander à recevoir la liste complète : Librairie William Théry, 1 bis, place du Donjon 28800 - Alluyes Tél. 02 37 47 35 63 E.mail : williamthery@wanadoo.fr

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