

Anatole France : Portraits littéraires. Echo de Paris Littéraire illustré. Dimanche 22 Mai 1892, 1ere année, N° 17
J. H. ROSNY
M. Rosny s’est lui-même mis en scène sous le nom de Myron.
Disputeur âpre, posé d’aplomb en face des vieux maîtres. Il apparaissait présomptueux autant qu’emphatique ressasseurs d’arguments, à la fois tolérant et opiniâtre. Il répugnait à Servaise par son style encombré, ses allures de prophète, par tous les points où une nature exubérante peut heurter une nature sobre et dénigreuse.
M. Rosny se connaît assez bien et se rend un compte assez juste de l’impression qu’il produit. Il est vrai qu’il argumente beaucoup et qu’il montre dans ces disputes intellectuelles le doux entêtement d’un Vaudois et d’un Camisard. Il a le front illuminé et paisible, et ce regard intérieur, ces lèvres fiévreuses que les artistes prêtent volontiers de nos jours aux martyrs de la pensée quand il représentent un Jean Huss ou un Savonarole conduit au bûcher.
Quoi qu’on en ait dit, M. Rosny n’a pas de vanité.
Il n’est point fier. Il ignore la superbe et même je dirai qu’il n’a point d’orgueil. Il ne s’admire pas ; mais il respecte infiniment la portion de sagesse divine que la nature a déposée en lui et, s’il est occupé de lui-même, c’est par vertu stoïque.
Ce qu’il y a d’admirable en lui, c’est la hauteur du sentiment, la liberté de l’esprit, la largeur des vues, l’illumination soudaine, la pénétration des caractères, et cette forte volonté d’être juste, qui fait de l’injustice même une vertu.
J.-H. Rosny dans Livrenblog : Vamireh, roman des temps préhistoriques de J. H. Rosny par Jules Renard. Biribi de Georges Darien par G. Albert Aurier et Rosny. Le Termite, roman de moeurs littéraire. Léon Bloy « catholique à la grosse tête » par J.-H. Rosny, "Catholique à la grosse tête" suite. J.-H. Rosny Revue Otrante. J.-H. Rosny : Les Âmes Perdues. Anarchie fin de siècle. Un article de Marcel Martinet sur J.-H. Rosny dans l'Effort Libre.
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