samedi 13 septembre 2008

Valentine de Saint Point. Tendances Nouvelles.





Il a déjà été question ici de la revue Tendances Nouvelles et de son directeur Alexis Mérodack-Jeaneau. Aujourd'hui c'est principalement la présence de deux textes de Valentine de Saint-Point dans son n° 58 qui attisent notre intérêt : Le Théâtre de la femme et le Manifeste futuriste de la luxure, qui se veux une Réponse aux journalistes improbes qui mutilent les phrases pour ridiculiser l'Idée ; à celles qui pensent ce que j'ai osé dire ; à ceux pour qui la Luxure n'est encore que péché ; à tous ceux qui n'atteignent dans la Luxure que le Vice, comme dans l'Orgueil que la Vanité.

Après l'excellent billet d'Eric Dussert sur son Alamblog, Valentine de Saint-Point, la luxure et la force je ne m'attarderais pas sur la biographie de Valentine, qu'il me suffise de dire qu'elle fréquenta, un temps, les milieux futuristes parisiens, sans doute par l'intermédiaire de son compagnon Ricciotto Canudo et qu'elle fut la seule femme à ce réclamer de ce mouvement qui à la suite de Marinetti faisait bien peu de cas des femmes (1).


(1) "Nous voulons glorifier la guerre, seule hygiène du monde, le militarisme, la patriotisme, le geste destructeur des anarchistes, les belles Idées qui tuent et le mépris de la femme". Cette phrase extraite du Premier Manifeste futuriste de Marinetti, sera mis en exergue par Valentine de Saint-Point à son Manifeste de la femme futuriste, provoquant les provocateurs, Valentine répond en femme forte, créatrice, libre.


Sur Valentine de Saint-Point :
Manifeste de la femme futuriste, éditions Mille et une nuits, présenté par Jean-Paul Morel.
Véronique Richard de la Fuente, Valentine de Saint Point, une poétesse dans l'avant-garde Futuriste et méditerranéiste, Édition des Albères, 2003.
Qui est-elle ? Sur le site Lettres et Arts.net


Mais l'intérêt de ce numéro ne se limite pas à ces deux textes essentiels dans l'oeuvre de Valentine de Saint-Point. La couverture est illustré par Mérodack-Jeaneau (1873-1919), un peintre originaire d'Angers, élève de Gustave Moreau et Luc-Olivier Merson. Le caractère entier de Jeaneau, son intransigeance, ses déceptions aussi, ont fait de lui un rebelle des milieux de l'art. Contre le mercantilisme entravant le travail de l'artiste, il ouvre une Galerie d'art où les oeuvres seront « vendus directement du producteur au consommateur ». En 1904 il fonde la revue Tendances Nouvelles, organe de L’Union Internationale des Beaux-Arts, des Lettres, des Sciences et de l’Industrie, association d’artistes, en 1907 à Angers il organisera une grande exposition intitulée « Musée du Peuple » où seront exposé 1244 oeuvres, dont 109 tableaux de Kandinsky, qu'il a largement contribué à faire connaître en publiant dans sa revue 33 de ses bois gravés et en publiant 5 de ceux-ci dans un volume intitulé Xylographies, en 1909. Mérodack-Jeaneau illustrera d'un frontispice L'Homme-fourmi de Han Ryner publié par la Maison d'Art en 1901.

Sur Mérodack-Jeaneau voir :
Sur le blog Autour du Père Tanguy, la reproduction d'un tableau ayant pour thème le cirque et rappelant la couverture de la revue reproduite ici.
Sur le site L'Internaute La Danseuse jaune (Musée des Beaux-Arts d'Angers).

On trouve encore dans ce numéro la première partie d'un article de Paul Jamot sur Emile Bernard, un article de Jérome Doucet sur A. de Souza-Cardoso dont 3 dessins sont reproduits en pleines pages, un article de Gustave Kahn sur Picart Le Doux, un article d'Henry Breuil sur Frédéric Fiebig (voir notre billet) dont quatre tableaux sont ici reproduits (reproductions en noir sans intérêt), un article de Franzoni sur P.-E. Vibert dont un beau bois gravé est reproduit, un article de Francis de Miomandre sur Rodolphe d'Erlanger, etc.


Merodack Jeaneau sur Livrenblog : Tendances Nouvelles : Frédéric Fiebig, Vassily Kandinsky. Merodack-Jeaneau par Hector Fleischmann . Mérodack Jeaneau par Hector Fleischmann dans la Revue Contemporaine, Lille.

Voir Mérodack-Jeaneau illustrateur de "L'Homme-fourmi" et la bibliographie de la revue Les Partisans sur le blog de C. Arnoult consacré à Han Ryner

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Allez, je mettrai bientôt en ligne le frontispice de L'Homme-fourmi !

zeb a dit…

Je n'osai le demander.
Merci

Anonyme a dit…

C'est fait. Frontispice pas extra (c'est mon goût) mais il y a quand même à voir. Et puis un drôle de souvenir d'Edmond Rocher... Ici.

zeb a dit…

Un commentaire qui complète et informe, le rêve ! Merci encore à C. Arnoult.