mercredi 5 mars 2008

COLETTE, WILLY, MISSY

Le bon plaisir de Colette

Dans Le Cri de Paris du 2 décembre 1906 ont peut lire cette lettre de Colette. En septembre 1906 elle a quitté Willy pour vivre chez et avec la Marquise de Belbeuf, dite, Missy, fille du Duc de Morny. Willy lui vit avec Meg Villars. Malgré leur séparation, Colette et Willy sont resté en bons termes « Willy, qui est mon ami », écrit Colette dans cette lettre, Willy participe même à l’écriture de La Romanichelle, un mimodrame qu’elle joue dans des cercles privés en compagnie de la Marquise, puis en public en octobre 1906 à l’Olympia, mais sans son amie remplacée par Paul Franck. Cette liberté de mœurs provoque des réactions dans la presse, qui semble y voir un ménage à quatre, allusions qui motivent cette réponse franche et courageuse de Colette. Quelques jours après la rédaction de cette lettre, le 29 novembre, Colette tiendra le rôle de Paniska, la faunesse, dans Pan au théâtre Marigny, un drame lyrique de Charles van Lerberghe où la Marquise qui devait jouer Pan, pour cause de trac, sera remplacée par le mime Georges Wague.


Les théâtres

Nous avons reçu de Mme Colette Willy la lettre suivante. Nous la publions avec plaisir. Mme Colette Willy a autant d’esprit que de franchise…

23 novembre 1906

Monsieur,

Je lis vos entrefilets avec plaisir, un plaisir fréquent, car depuis quelque temps vous me gâtez ! Quel dommage que vous ayez intitulé « En Famille » l’un des plus spirituels ! Cela nous donne, à Willy, qui est mon ami, à la marquise et à moi, et à cette tranquille et gentille danseuse anglaise que Willy nomme Meg, un air de louche phalanstère… Vous avez chagriné sûrement trois d’entre nous. Ne réunissez pas si… intimement, dans l’esprit de vos nombreux lecteurs, deux couples qui ont arrangé leur vie de la façon la plus normale que je sache, qui est celle de leur bon plaisir.
Recevez, Monsieur, les salutations les meilleurs de

Colette WILLY.

44, rue de Villejust.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Les lettres de Colette à Missy viennent d'être publiées par Flammarion préfacées et annotées par Samia Bordji et Frédéric Maget. L'ouvrage rassemble 150 lettres inédites écrites par Colette à sa maîtresse de 1908 à 1940.