dimanche 23 décembre 2007

Maigre moisson : Lorrain, Barbusse, Rollinat

Cette semaine, fêtes de fin d'année ou pénurie, la moisson est toujours aussi maigre.

D'abord pour le plaisir des yeux la couverture de Coins de Byzance. Le Vice errant de Jean Lorrain, une couverture due à Vincent Lorant-Heilbronn. Peintre, illustrateur et cinéaste.


Contient : Propos d'Opium. Maschere. Salade russe. Coins de Byzance - Les Noronsoff.

Le premier roman d'Henri Barbusse, Les Suppliants, une curiosité brumeuse et triste, publié en 1903, bien avant Le Feu, le Goncourt et le militantisme communiste. A cette époque Barbusse a publié son recueil de vers Les Pleureuses et a pour soutient et ami le malin Catulle Mendès. L'ouvrage est orné d'un envoi, malheureusement le nom du destinataire a sauvagement était gratté.


Voici ce qu'écrivait de ce premier roman Marius-Ary Leblond, dans La Plume en 1904, dans la chronique Bibliographie :

Henri Barbusse Les Suppliants (Fasquelle) "Voici qui est de la littérature et très belle. Cela n'est pas vrai et pourtant cela est beau : je veux dire qu'on n'y saurait trouver la véritée impersonnelle, et si l'on me poussait même à aller au-delà de mon sentiment, je dirais que ces personnages ne peuvent se rencontrer dans la réalité quotidienne ; mais à chaque page on touche à une très belle personnalité, profonde, grave, haute et douce, qui émeut et attache sous les formes diverses d'être à travers lesquelles elle se projette pour mieux jouir, voluptueusement, de ses nuances : elle se dédouble pour se posséder avec la volupté de l'amour. C'est le roman de l'amitié, de l'amour sensuel, de l'amour mystique, de l'amour familial, de l'amour du prochain qui se succédent dans le coeur de Maximilien, être éthéréen, qui se laisse rencontrer par le collégien Jacques, la passante des rues, Evangéline et Marguerite, sans savoir ni vouloir s'attacher terrestrement auncun d'eux, se sachant immortel par son coeur. C'est le roman du coeur, d'un coeur qui se reflète en d'autres coeurs, par un jeu de reflets mutuels, doux et vaporeux comme en Rodenbach, en un jeu de brumes. Ce roman symboliste - où les personnages sont des généralités ainsi qu'en la peinture d'un Carrière dont M. Barbusse a l'âme musicalement emprise - est un poétique sermon sur la vie : une âme religieuse enfle cette oraison mélancolique où se développent, avec une ampleur sacrée et de la grandeur, les grands thèmes de la vie. Roman psycho-philosophique, auquel s'harmonise un style le plus souvent admirable et très riche en valeurs dans l'absence de toutes couleurs."

Marius-Ary Leblond


Enfin de Maurice Rollinat, Fin d'Oeuvre, volume posthume d'inédits, publié en 1919, où l'on trouve : Les Songes (dernières poésies) - Poésies anciennes - Interprétations de poésies d'Edgar Poe - Pages diverses - Correspondance - Catalogue complet de l'oeuvre musicale de Maurice Rollinat.

Avec, en frontispice, un portait de Rollinat, que voici :

Et une préface de Gustave Geffroy, que je donnerais plus tard.

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