vendredi 28 septembre 2007

SATIE A. COHEN FENEON APOLLINAIRE JOURDAIN ETC


LES PETITS RIENS DE LIVRENBLOG.

Mercure de France, N° 63 Mars 1895, "Echos divers et communications" :

Nous recevons la communication suivante :
Eglise Métropolitaine d’art de Jésus conducteur.
« Les Chrétiens qui ont à énoncer les revendications d’une esthétique touchant M. Lugné-Poe, le théâtre de « L’Oeuvre » qu’il dirige, et la presse détestable qui l’inspire et le glorifie, doivent le faire connaître au siège de Notre Abbatiale, 6, rue Cortot. Nos Frères trouveront en Nous un rempart contre les œuvres sataniques, manifestées dans le Mercure de France, la Revue Blanche et la Plume, en même temps que la force nécessaire pour assurer le respect dû à Dieu, à l’Eglise et à l’Art. - Erik Satie. »

Satie, à cette époque avait pour habitude d'envoyer,des libelles enflammés pour condamner ses contemporains, il avait agit de même avec Willy…

Trouvé cette semaine : Gerhart Hauptmann : Ames Solitaires. Drame. Traduction d’Alexandre Cohen. Paris, Nouvelle librairie parisienne Albert Savine, L. Grasilier, Successeur, 1894, in-12, broché, 247 [250] pages, à la page de faux-titre « représenté au Théâtre de « L’Oeuvre » le 12 décembre 1893 », après la page de titre une page de musique notée, « Ames solitaires – Acte IV – Chant populaire russe, musique de Max Marschall ».

Alexandre Cohen avait donné une traduction partielle de cette pièce dans la Revue Bleue en 1893. Lorsque Lugné-Poe décide de monter la pièce, le contexte politique va interférer avec la représentation. Le 9 décembre 1893, Auguste Vaillant lance une bombe dans l’hémicycle de la Chambre des Députés. Le 10 décembre Alexandre Cohen, homme de lettre, traducteur et anarchiste néerlandais est arrêter chez lui et expulsé. Le 12 décembre, les députés votent les premières lois dites « scélérates », lois liberticides qui abrogent les garanties conférées à la presse, et déférent les délits d'opinion à la justice correctionnelle (1). Ce même 12 décembre la pièce d’Hauptmann est interdite, les autorités craignant des manifestations anarchistes. La répétition générale ne peut avoir lieu qu’en petit comité, malgré les protestations de Lugné-Poe et la rédaction d’une pétition. La générale aura tout de même lieux devant un public d’amis et de critiques.

D’après Joan U. Halperin, dans son Fénéon (Gallimard, 1991, page 292), Félix Fénéon aurait collaboré avec Alexandre Cohen à la traduction d'Ames Solitaires. En 1893 Félix Fénéon et Alexandre Cohen était voisins, « Lors de l'expulsion de Cohen, Fénéon continua à ce dernier la fidélité de son affection. Il tenta, par des démarches courageuses, d'intéresser quelques personnes à cette détresse, de rendre à cet exilé l'exil moins amer et plus supportable. Il fit cela, tout bravement, tout naïvement, pensant que ce n'était pas un crime, puni par les lois, que de ne pas abandonner un ami malheureux, et de s'employer à lui être utile et consolateur. » (Octave Mirbeau, Le Journal, 29 avril 1894).

(1) Alexandre Cohen sera condamné par contumace à vingt ans de travaux forcés au « Procès des Trente » où il ne comparaîtra pas, il sera acquitté, après l’amnistie.

Frantz Jourdain et Apollinaire – Soupçonné du vol de la Joconde en 1911, Apollinaire est arrêté et incarcéré à la prison de la Santé «Nous nous jetâmes immédiatement à son secours » écrit André Billy. « Dalize, André Tudesq et moi rédigeâmes une protestation et entreprîmes de recueillir des signatures. J’entends encore Tudesq téléphoner chez le marchand de vins, situé au coin de la rue Vivienne et de la rue des Petits-Champs, à M. Frantz-Jourdain, président du Salon d’Automne : « Quoi ? répondit cet homme éminent, ma signature pour faire relâcher Apollinaire ? Jamais de la vie ! Pour le faire pendre, tout ce que vous voudrez ! » (André Billy, Intimités littéraires – Apollinaire vivant. Flammarion).

Barzun, Mercereau, Vildrac, Arcos, l’Abbaye de Créteil - Une page internet à lire : Vérités sur et autours de la libre Abbaye de Créteil par Arthur Petronio, avec notamment un entretien avec Mercereau.

Pour combler un oubli dans un billet précédent, le portrait de Claude Terrasse par André Rouveyre.



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