L'Orgue
Paroles de Charles Cros. Musique de Armand Gouzien.
Sous un roi d'Allemagne ancien,
Est mort Gottlieb le musicien.
Un l'a cloué sous les planches.
Hou ! hou ! hou !
Le vent souffle dans les branches.
Il est mort pour avoir aimé
La petite Rose-de-Mai.
Les filles ne sont pas franches.
Hou ! hou ! hou !
Le vent souffle dans les branches.
Elle s'est mariée un jour,
Avec un autre, sans amour.
" Repassez les robes blanches ! "
Hou ! hou ! hou !
Le vent souffle dans les branches.
Quand à l'église ils sont venus,
Gottlieb à l'orgue n'était plus,
Comme les autres dimanches.
Hou ! hou ! hou!
Le vent souffle dans les branches.
Car depuis lors, à minuit noir,
Dans la forêt on peut le voir
A l'époque des pervenches.
Hou ! hou ! hou !
Le vent souffle dans les branches.
Son orgue a les pins pour tuyaux.
Il fait peur aux petits oiseaux.
Morts d'amour ont leurs revanches.
Hou ! hou ! hou !
Le vent souffle dans les branches.
Charles Cros.
La Parodie, 1er septembre 1869
Armand Gouzien (1839-1892), musicien et critique dramatique, fut l'ami de Nerval, de Hugo, et de Charles Cros. Il dirigea la Revue des Lettres et des Arts.
La Parodie : André Gill, rédacteur en chef. Première année, nº 1 – Deuxième année, nº 21. Paris, 1869-1870. N° 1-21, 4 Juin 1869-9 Janvier 1870.
Deux poèmes, L'Archet et L'Orgue, parurent, mis en musique, en préoriginales dans La Parodie, ils figureront dans le Coffret de Santal en 1873.
Charles Cros dans Livrenblog : Adieux à Charles Cros par Emile Goudeau. Les Hommes luisants d'Achille Mélandri. L'Archet avec musique d'Ernest Cabaner.
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