Il y a quelques jours, le désormais célèbre Préfet maritime de l'Alamblog donnait deux belles photos du poète Florian-Parmentier, ici et là, suivies d'une petite biographie et des bibliographies des éditions qu'il dirigeât, les éditions Gastein-Serge et les éditions du Fauconnier. Venant d'ouvrir pour la première fois (tout arrive), le livre de Lucien Aressy, La Dernière Bohème, j'y trouve cette anecdote sur l'auteur de L'Ouragan ainsi qu'un portrait de Florian-Parmentier par lui-même, illico je vous en fait donc profiter.
Après une longue présentation des théories de l'Impulsionnisme, système philosophique qui devait s'appuyer sur la fondation d'une Fédération Impulsionniste Internationale. Aressy nous conte les déboires de Florian-Parmentier, suite à la création de cette Internationale.
Pages 246/247 in ARESSY (Lucien) : La Dernière Bohème Verlaine et son milieu. Fantaisie-Préface de Rachilde. Jouve & Cie, s.d. [1923] in-12, broché, 316 pp., index, illustrations dont 4 hors texte (dessins de F.-A. Cazals, Marie Cazals, Fernand Fau, Florian-Parmentier, Gallien, J. Hilly, Ibels, Jarry, Moréas, Ernest Raynaud, Verlaine).- Ce manifeste eut une répercussion inattendue sur la vie de son auteur.
Florian-Parmentier avait des correspondants dans tous les pays du monde et, comme il était alors secrétaire de rédaction de la Revue Illustrée (première ébauche de L'Illustration), Florian-Parmentier avait commis l'imprudence de se faire adresser sa correspondance aux bureaux de la Revue. Le directeur qui venait de succéder au peintre Paul-Frantz Namur n'avait que de vagues notions du journalisme et peu de littérature. Voyant déferler un courrier abondant, un déluge de lettres et de papiers au nom de son secrétaire de rédaction pour une affaire qui n'étais pas la sienne, il crut à une concurrence déloyale. Il le flanque simplement à la porte. Et comme Florian-Parmentier n'avait que la foi pour toute fortune et pas du tout d'entregent et encore moins de notions pratiques sur l'arrivisme contemporain, il fit dès lors les besognes les plus invraisemblables, notamment des annonces en vers pour une maison de modes, le boulot d'un secrétaire de rédaction de grand Magazine à raison de 70 francs par mois, lequel secrétaire empochait 500 francs. Ce personnage ne pouvait assurer son service, étant Allemand et ignorant toutes les subtilités de notre langue ! Il se transforma en nègre, fit des bouquins pour des personnalités en vue, des articles, des discours. Et puis... toute la lyre.
C'est vers cette époque qu'il écrivit Déserteur ?
Entièrement claustré dans une chambre à Montmartre, avec ordre à la concierge de dire à tout visiteur que M. Florian-Parmentier était parti en voyage ! Pendant quatre mois que dura cet internement volontaire, il ne se sustenta que de lait et de pain pour toute nourriture. Il avait entrepris d'apprendre à vivre sans manger. Pendant une autre période lamentable où il ne disposait que de 30 francs par mois, il tenta une série d'expériences ingénieuses. Elle consistait par exemple à planter des légumes à racines dans des pots de fleurs, ils se renouvelaient à mesure qu'il en prenait pour son usage. Il faisait aussi croître du cresson sur son évier, transformait en épinards les verts des carottes, de navets, faisait cuire une pâtée de farine d'avoine au lait. Il apprit ainsi à vivre à bon marché, tout comme son ami Alexandre Mercereau, à vivre heureux puisque indépendant.
Mais tout cela c'est du passé, un passé bien mort. Une discipline qui l'a toujours soutenu a fait de Florian-Parmentier un écrivain de classe, l'auteur de ce livre prodigieux : L'Ouragan.
Des Visages et des reflets. Les Soirées du Procope. La Mort de Verlaine. Ubu et Cie. L'Abbaye. Des Hommes et des oeuvres. La Closerie des Lilas. Les Ecoles littéraires modernes. Du Futurisme au Dadaïsme. Cénacles Montparnassiens.
1 commentaire:
J'ai mis en ligne un CR par Han Ryner de L'Ouragan à cette adresse :
http://hanryner.over-blog.fr/article-19880035.html
Et quelques infos de plus sur F.-P. !
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