Annonce publié dans Les Hydropathes du 15 mai 1879
C'est Cabriol (Georges Lorin) qui dessina la caricature d'Achille Mélandri en une du journal Les Hydropathes, Paul Vivien se chargeant de la courte biographie suivante et qui complétera notre billet précédent, La Lumière électrique de Charles Cros.
Les Hydropathes, N° 12, du 25 juin 1879 :
Mélandri
Mélandri est un jeune, mais il n'est pas mauvais d'ajouter que c'est un jeune qui a déjà fait ses preuves. Il est tant de nullités pour lesquelles ce mot signifie tant ! Quelques sonnets acceptés complaisamment par quelques petites feuilles et on est arrivé !
Bien qu'à peine commencée, son histoire serait longue ; abrégeons.
Petit-fils de la princesse Coralli et fils du général Mélandri, qui prit une part active au soulèvement des Romagnes en 1854, notre ami, jeté par les cahots de la politique dans toutes sortes de situations plus ou moins bizarres, se fait tour à tour bureaucrate, dessinateur, photographe, et journaliste.
Qui n'a lu ans le Tintamarre, dont il est un des plus spirituels collaborateurs, ces nouvelles délicieuses signées M. Irlande ? C'est un esprit fin et délicat, un causeur charmant.
Etant un peu polyglotte, il a voyagé et s'est fixé en Angleterre et en Italie, où il a fait partie de la presse avancée de ces deux pays.
Puis il revient en France, où il collabore sous divers pseudonymes à la Marseillaise (partie littéraire), au Tintamarre, et se livre dans le silence du cabinet, à la poursuite de sa grande toquade : la photographie animée.
Il rêve de voir les images photographiques s'agiter sous le regard – ajouter en un mot l'illusion du geste à la vérité prodigieuse de la copie par l'objectif.
Il a, quand il traite ce sujet, des arguments à désarçonner les contradicteurs les plus intrépides.
Ce qui est incontestable, c'est que, ayant étudié sur place le faire des Robinson Churril de Londres, de Luckghardt de Vienne, il nous a rapporté une façon toute originale d'interpréter le portrait. Ses épreuves ont une intensité d'expression extraordinaire. On y sent vibrer la vie.
Son atelier, près de la place Bréda, est devenue le rendez-vous des artistes et des écrivains de l'Ecole militante, de tout ceux enfin qui, selon le mot de Murger, se lancent à l'assaut de l'avenir.
Le joyeux ami Pirouette du Tintamarre (Coquelin Cadet, pour la Comédie-Française), André Gill, Jules Jouy, Luigi Loir, Georges Lorin, sont les hôtes les plus assidus de ce charmant atelier que je vous demanderais la permission de décrire un jour.
Nous allions oublier Sarah Bernhardt, qui y fait souvent de courtes apparitions et qui professe pour le talent de Mélandri une véritable admiration.
Comme pour la plupart de nos co-hydropathes (les Jeunes !) c'est une biographie à continuer... plus tard !
Paul Vivien.
Achille Mélandri sous le pseudonyme de M. Irlande dans L'Hydropathe :
N° 7 du 20 avril 1879 : Sonnet. La Chauve-souris. à Félicien Champsaur.
N° 13 du 10 juillet 1879 : Le Sonnet-fantôme, Légende (à G. Lorin)
N° 14 du 25 juillet 1879 : Ultima Verba, à M. E. Goudeau (Sur Sarah Bernhardt)
N° 20 du 28 octobre 1879 : Lamento.
N° 22 du 25 novembre 1879 : Au Luxembourg.
N° 1 du 15 janvier 1880 : Folles amours.
Hydropathes et fumistes dans Livrenblog : Jules Jouy, Emile Goudeau, Sapeck, Alphonse Allais, Coquelin Cadet...
Indications bibliographiques en images :
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