A signaler, dans Vient de paraître (mai 1927) : Un parallèle à vérifier : Stevenson et Flaubert, de M. Théo Varlet. Stevenson est « un auteur qui hait l'à peu près, qui s'acharne à la poursuite du mot juste, de la forme nécessaire, et qui écrira s'il le faut, non pas seulement une phrase ou un chapitre, mais tout un roman, de fond en comble, et jusqu'à des trois ou quatre fois, pour leur imposer à force de labeur ce style « définitif » si simple et naturel qu'on le dirait né du premier jet ». Mais ce n'est point seulement un égal souci de la perfection dans la forme qui permet à M. Théo Varlet d'établir son parallèle : c'est encore et surtout une opposition de caractère « qui va presque jusqu'à « l'antithèse » : Flaubert hait les bourgeois : il se condamne à peindre l'objet de son aversion. Stevenson, lui, n'écoute que ses sympathies. Mais ces divergences, note M. Théo Varlet, rapprochent les deux hommes, ils font de l'art le but suprême de leurs efforts, la raison même de toute leur vie. Car en eux, il y a pareil entêtement, pareille volonté de tout subordonner à l'art, de tout utiliser en vue de la seule chose qui, pour eux, vaille en ce monde : un beau livre...
L'idée est ingénieuse. Mais pourquoi, en France, certains qui affirment cependant mettre au-dessus de tout le sentiment « national », ont-ils précisément exalté Stevenson en abaissant Flaubert ?
René Dumesnil
Mecislas Golberg
Il y a 2 semaines
1 commentaire:
Très bonne pioche, Cher Zeb. J'ai l'article de Varlet... je le ressors dès que... je le retrouve. Mais il est très bien, en effet.
Amicus
E.
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