Rédacteur en chef : Régis Messac.
Ce billet est dédié à tous nos amis éditeurs, travaillant vaillamment et dont les efforts ne sont pas toujours couronnés du succès public. On peut constater dans le numéro 94 d'octobre 1937 de la revue Les Primaires que les ventes des publications des éditions de La Fenêtre ouverte, atteignaient des chiffres tout à fait modestes, mais que les éditeurs n'y voyaient non seulement pas de raisons de désespérer, mais encore qu'ils trouvaient ces chiffres satifsaisants. En huit mois Quinzinzinli de Régis Messac, publié en 1935, c'était vendu à 62 exemplaires et La Guerre du Lierre et autres contes de David H. Keller, traduit par Régis Messac dans la collection des Hypermondes, est alors la meilleure vente de cette maison alors que La Cité des asphyxiés du même Messac, avait trouvé dix souscripteurs...
Voici les résultats acquis par nos éditions durant les huit premiers mois de l'année. Du 1er Janvier au 31 Août 1937 nous avons vendu :
La Guerre du Lierre : 849 exemplaires.
Le Magister : 161 exemplaires.
Quinzinzinzili : 62 exemplaires.
L'Imagerie nuptiale : 40 exemplaires.
Pendant la même période, nous avons reçu les souscriptions suivantes pour les trois ouvrages en préparation :
Pour quelques-uns : 345 exemplaires.
Jabou : 18 exemplaires.
La Cité des asphyxiés : 10 exemplaires.
Les Amis de la fenêtre ouverte groupent 41 adhérents.
Ces chiffres sont satisfaisants. A première vue, le résultat des souscriptions peut paraitre ridicule, sauf en ce qui concerne Pour quelques-uns. Qu'on veuille bien se rappeler qu'aucun effort sérieux n'a été fait en faveur de La Cité des asphyxiés et de Jabou. Si le livre de Roger Denux se trouve bien placé au départ, c'est qu'il a bénéficié, dans un département, d'une propagande qui touche toucha tous les membres de l'enseignement primaire. En quelques mois, notre correspondant départemental a groupé 300 souscriptions. Résultat magnifique, qu'il est bon de souligner. Il nous permet de bien augurer de l'avenir, si nos amis se décident à nous aider.
Voici comment était présentée La Cité des asphyxiés dans un placard d'annonce publié dans Les Primaires.
Régis Messac
La Cité des asphyxiés
roman
un fort volume in-16..... 18 fr.
Couverture de Germain Delatousche
Le cadre si moderne de la féerie scientifique ou de l'anticipation peut servir à bien des usages. Il peut n'être qu'un prétexte à débauches d'imagination puérile pour lecteur puéril. Il peut parfaitement être utilisé pour soutenir des idées rétrogrades. Tel n'est pas le cas avec l'auteur de La Cité des Asphysxiés, qui s'en sert pour faire une mordante satire de notre époque. A propos d'un précédent ouvrage, Quinzinzinzili, un des maître de l'histoire littéraire contemporaine lui écrivait : "Votre pessimisme a pour lui une haute tradition littéraire et des faits aussi éclatants qu'innombrables... Je ne crois pas que votre hypothèse soit celle qui a le plus de chance de se réaliser. Il reste qu'elle en a quelques unes ; et c'est assez pour justifier votre sanglant mépris et votre humour au vitriol. Que ceux de vos semblables dont vous froisseriez les susceptibilités veuillent bien se regarder dans la glace et réfléchir." Ces remarques peuvent également s'appliquer à La Cité des asphyxiés. On voudra lire jusqu'au bout, dès qu'on l'aura commencé, ce récit toujours vivant, parfois hallucinant, des aventures d'un petit bourgeois de l'époque moderne projeté dans un monde cruel, absurde et dément ; on le suivra dans les forêts suspendues, parmi les savantes poilues, chez les professeurs de la Grande Cônerie, et parmis les Zéroes lancé à la conquête de l'air, de l'air vital, qu'une caste impitoyable mesure parcimonieusement à leurs poumons atrophiés...
1 commentaire:
Il est vraiment trop fort ce Livrenblog !
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