mardi 20 novembre 2007

Les Décadents par Ephraïm Mikhaël



Extrait du numéro 87 d’octobre 1885, de la revue La Jeune France, un article d’Ephraïm Mikhaël, consacré aux Décadents, ces jeunes poètes qui à la suite de Verlaine et Mallarmé se libérèrent du carcan des formes classiques. Qui sont-ils, ces Décadents, selon Mikhaël ? Après l’hommage rendu aux deux maîtres Mallarmé et Verlaine, avec des réserves pour le second, il en cite quelques-uns (Charles Morice, Laurent Tailhade, Stanilas de Guaita, Victor d’Auriac, Georges d’Esparbes, Georges Payelle, Jean Ajalbert, Rodolphe Darzens, Edmond Haraucourt, Jacques Madeleine, Charles Vignier, Victor Margueritte, Emile Michelet, Jean Rameau, Jean Moréas) qui ont surtout en commun d’être jeunes et pour beaucoup de collaborer à La Jeune France.



Les Décadents
Par Ephraïm Mikahël

Les personnes sages qui ne sont point dupes de grands mots incompréhensibles, et qui se connaissent en poésie bien mieux que les simples poètes, savent parfaitement que les Décadents ont tué la littérature française. Il est certain aussi, que ces assassins ont eu la lâcheté de ne point s’occire sur le cadavre de la victime et qu’ils écrivent encore.
Heureusement que le bon sens informe, assisté de son substitut l’Esprit français. D’honnêtes citoyens ont institué un comité de salut public où l’on peut aller dénoncer tous les écrivains suspects. C’est pourquoi, on vient de révéler que les bureaux de la Jeune France étaient un repaire de Décadents.
Mais le réquisitoire est vague, car le crime de décadence est mal défini par les codes.
Dans les opérettes et les féeries, on voit de splendides pirates vêtus d’un costume spécial, et des voleurs en uniforme. Hélas ! depuis le siècle des brigands d’opérette tout à bien changé. Aujourd’hui les brigands, escrocs et filous sont habillés comme vous et moi. – à moins qu’ils ne soient plus élégants, et les Décadents n’ont aucun signe qui puisse les faire reconnaître des foules.
Bah ! les critiques habiles ne s’embarrassent point pour si peu. Ces dangereux décadents se promènent par les rues sans grelot sonnant à leur cou, c’est vrai, mais les critiques les flairent de loin. Interrogez un chroniqueur et il vous répondra : « Les Décadents ! rien de plus facile à discerner : D’abord ils sont tous pessimistes ; ils aiment le symbole, ils donnent un soin puéril aux rythmes et aux mots, ils surchargent leurs vers de riches et bizarres métaphores, enfin, au lieu d’exprimer les sentiments de tout le monde, ils cherchent d’étranges raffinements auxquels je n’aurais jamais pensé. »
Tout cela est fort clair, mais je crains bien que le bon critique ne soit guère utile à ceux qui veulent trouver des Décadents : ce mot de pessimisme qu’il a prononcé a été depuis quelques temps le verbe magique qui fait couler les rivières d’encre ; notre siècle qui a inventé le feuilleton-roman, le linoleum et le suffrage universel n’a pas la gloire d’avoir inventé le pessimisme. Le prince çakya-mouni a vécu assez longtemps avant Arthur Schopenhauer. Et pour des poètes vraiment optimistes, je n’en vois point, à moins qu’on ne veuille octroyer un brevet de poète à Parny, à Béranger et à messieurs les chansonniers du Caveau qui prêchent sur les dogmes de Brillat-Savarin et confondent la poésie avec la Bénédectine, liqueur digestive, excellente après les repas.
Eh quoi ! les classiques eux-mêmes ont été pessimistes ! et ils sont de Pierre Corneille ces beaux vers mystiques :

Chaque homme pour lui-même est une vive croix
Pesante d’autant plus que plus lui-même il s’aime.
En quelque lieu qu’il aille, il s’y porte soi-même
Et rencontre la croix qu’il y porte avec lui.

Quant aux riches et splendides métaphores, les poètes de tous les temps les ont aimées. Depuis Hugo et les Parnassiens, les jeunes ont pris le goût des métaphores cohérentes et M. Ferdinand Brunetière lui-même ne saurait réhabiliter « le gouvernail du char de l’Etat. »
Ce qui paraît surtout monstrueux aux critiques, c’est de voir certains poètes emprunter leurs métaphores au vocabulaire du culte catholique. Faut-il expliquer à qui ne saurait comprendre tout ce qu’il y a d’étrange et superbe poésie dans l’Art catholique ? Maintenant que l’on ne croit guère, les poètes songent parfois, avec une délectation qui est presque un regret, aux cultes d’antan. Les puissants et les forts, ceux qui ont pour père Leconte de Lisle, se retournent vers les religions antiques. Mais d’autres revoient le culte mort sous sa forme la plus splendide et la religion leur apparaît vêtue d’ornements catholiques. Ainsi, parfois, en songeant à quelques maîtresse ancienne, ou se souvient de sa plus riche toilette. Peut-être est-ce pour cela que Baudelaire aimait tant les mots sonores des prêtres.
Ces métaphores catholiques ont leur raison d’être. Mais hélas ! il n’est pas donné à tous de la comprendre.
Et si quelque ennemi des jeunes lisait de ses doctes yeux cette phrase, il ne manquerait pas de crier, exultant : « Voilà ! vous l’avouez ! C’est du symbolisme, de l’éxotérisme ! » Or, le plus érudit des critiques ne saurait t’apprendre, ô candide lecteur de journaux, quel est le jeune décadent qui découvrit le Symbole. C’est que l’érudition de ces habiles gens ne remonte guère au-delà de Valmiki.
N’étaient-ce point des symbolistes, ces premiers aèdes inconnus qui, voyant la lune au milieu du ciel constellé comme un trésor épié par des yeux innombrables, inventèrent le mythe d’Argus et d’Io ! et sans invoquer les Ramayânas et les Evangiles, n’est-ce pas un grand et admirable symboliste que l’auteur d’Eloa ? alfred de Vigny, l’ancêtre lointain et déjà presque oublié des jeunes, n’a-t-il pas écrit la colère de Samson, cette mystérieuse épopée où la voix du héros et celle du poète se confondent si bien qu’on ne sait plus de quel âme sortent ces plaintes sublimes :

Maintenant je suis las, j’ai l’âme si pesante
Que mon corps gigantesque et ma tête puissante
Qui soutiennent le poids des colonnes d’airain
Ne le peuvent porter avec tout son chagrin

Toujours voir serpenter la vipère dorée
Qui se vautre en sa fange et s’y croit ignorée,
Toujours ce compagnon dont le cœur n’est pas sûr,
La femme, enfant malade et douze fois impur
……………………………………………….
Qu’ils seront beaux les pieds de celui qui viendra
Pour m’annoncer la mort. Ce qui sera, sera…

Et le Maître dont le grand étendard impérial flotte sans cesse au-dessus des pennons de chevaliers-bannerets que suivent les jeunes n’a-t-il pas aussi connu le symbole ?
Je ne veux point relever ce blâme étrange qu’on fait aux poètes d’aujourd’hui en les accusant de trop bien connaître leur art et d’avoir trop de soin pour les rythmes et les mots. Ceux qui ont cherché aux poètes une pareille querelle ne seraient-ils pas les premiers à rire d’un dilettante reprochant à quelque compositeur de savoir le contre-point ?
J’arrive au crime le plus noir des prétendus Décadents. Ils ont refusé de marcher avec la foule, ils ont quitté la grande route vulgaire pour s’en aller cueillir au loin les fleurs délicates des raffinements et des exquises perversités.
Un des maîtres de la littérature française, le comte Auguste Villiers de l’Ile-Adam, a écrit quelque part : « Les femmes ont une façon de prononcer le mot rêve et le mot poète qui nous ferait bien rire si nous en avions le temps. » Hélas ! ce ne sont pas seulement de fraîches lèvres féminines qui accentuent ainsi le mot rêve et le mot poète.
Il est certain que le « rêve » de nos poètes n’est point le rêve commun et banal, et que leurs douleurs ne sont pas les douleurs vulgaires de ceux qui croient faire des vers en accouplant des mots dolents. Oui, les jeunes aiment les sensations rares. Hautains et dédaigneux, ils ne veulent pas de cette poésie prostituée qui est hospitalière au premier venu. Ils croient que les poèmes sont de merveilleuses fontaines Wallace ; ils ne pensent pas que le manieur de rythmes doive substituer à son Moi, le Moi de Tout-le-Monde et se faire l’Ane émissaire chargé des bêtises de l’humanité.
Si c’est là ce qu’on entend par « Décadent » je crains fort que Décadent soit un simple synonyme de poète. Ce n’est point, certes, à moi de présenter mes frères d’armes de la Jeune France. Mais si tel est le sens du mot Décadents, je le leur appliquerai volontiers, à tous, depuis Edmond Haraucourt, puissant sculpteur de blanches statues, jusqu’à Jacques Madeleine, écuyer du sire de Tristan, depuis le délicat et subtil Emile Michelet jusqu’à Jean Rameau, dompteur de mots et assembleur de grandioses images. Et je dirais à tous, Stanilas de Guaita, Victor d’Auriac, Georges d’Esparbes, Georges Payelle, Jean Ajalbert et Rodolphe Darzens : « Vous êtes des Décadents parce que vous êtes des artistes ».

II
D’ordinaire lorsqu’on parle des jeunes poètes pour en médire, on ne manque point de railler ceux qu’on nomme leurs chefs d’école : Stéphane Mallarmé et Paul Verlaine.
Stéphane Mallarmé ! Bien peu de gens encore connaissent son nom. Quelques-uns, pourtant, ont lu en des revues, qui maintenant sont mortes, les poésies de Mallarmé. Et presque tous ont ri du poète et ils l’ont traité de mauvais plaisant ou accusé de folie.
Ah ! certes ses poèmes ne seront jamais le livre de chevet des profanes, et l’on ne les trouvera jamais sur les tables des salons ou dans les gares de chemins de fer, lieux d’élection où l’on place, comme vous savez, les livres vraiment remarquables.
Sans doute, Stéphane Mallarmé, prince du monde féerique, Stéphane Mallarmé qui, en notre exil, nous parle des Titanias vaporeuses, a parfois désappris un peu notre langue. S’il a fait les Fenêtres, L’Azur et l’Après-midi d’un Faune, il a écrit aussi la Prose pour des Esseintes. Mais qui donc, mieux que Mallarmé, a rendu les resplendissements de pourpre et d’or des royaux couchers de soleil ?

Et tandis que le soir saigne parmi les tuiles,
Son œil à l’horizon de lumière gorgé,

Voit les galères d’or belles comme des cygnes
Sur un fleuve de pourpre et de parfums dormir,
En berçant l’éclair fauve et riche de leurs lignes
Dans un grand nonchaloir chargé de souvenir.

Les poésies de Mallarmé (je parle surtout de l’adorable Après-Midi d’un Faune) ne sont-elles pas les chères évocatrices qui font souvenir des pays qu’on a jamais vus ? Comme des nymphes hellènes, fraternellement unies à des elfes et à des fées, elles dansent dans un langoureux clair obscur sous un ciel brouillé de rose, de gris et de vert tendre. Et nous, tandis que nous contemplons la belle vision si ténue, nous souffrons d’un mal délicieux comme celui des deux nymphes qui sont meurtries :

Par la langueur goûtée à ce mal d’être deux.

L’autre « chef d’école », Paul Verlaine, a été peut-être plus épargné. Et pourtant, au risque de me faire excommunier par tous les conciles poétiques, ils faut que je dise une grosse hérésie.
Peut-être vais-je affliger bien des orthodoxes, mais je nie la divinité de Notre-Seigneur Paul Verlaine. Comme un vulgaire Renan de la poésie, j’admire Verlaine et ne le crois point dieu. C’est pourquoi je n’attache pas un sens symbolique à toutes ses paroles et je ne dis pas : « Voilà les suprêmes raffinements de la poésie » lorsque je lis ces vers :

Ah ! vraiment, c’est triste ! ah ! vraiment, ça finit trop mal !
Il n’est pas permis d’être à ce point infortuné.
Ah ! vraiment, c’est trop la mort du naïf animal,
Qui voit tout son sang couler sous son regard fané.

Ou encore ceux-ci :

….Et comme
Depuis trois jours il n’a pas prononcé deux mots,
La femme a peur et fait des signes aux marmots.

Oserais-je dire que ces rythmes boitent ? Et ne sera-ce pas blasphémer que de penser à l’antique Musset devant ces vers où le poète oublie son précepte « fuis la pointe assassine ?»

L’Eucharistie est-elle un pain à cacheter
Pur et simple ; et l’amant d’une femme, si j’ose
Parler ainsi, consiste-t-il dans cette chose
Unique, d’un monsieur qui n’est pas son mari
Et se voit, de ce chef tout spécial, chéri ?

Mais nous oublions aisément ces faiblesses pour nous laisser ravir par les harmonies mystiques de « Sagesse ». Ce n’est point sur leurs fautes qu’on juge les poètes et nous laissons à d’autres l’originalité d’appeler Hugo : l’auteur de Gastibelza, l’homme à la carabine. Pour nous, le nom de Paul Verlaine évoque des tableaux d’église où resplendit, au-dessus du palais couleur d’or, la gloire azurée des ciels pleins d’archanges.

III

Derrière Verlaine et Mallarmé marche une cohorte de jeunes, qui ne méritent pas davantage d’être traités de Décadents, si Décadent est une injure. Tournez quelques pages et vous trouverez en ce numéro de la Jeune France un sonnet de Charles Morice, éclatant et majestueux comme de la musique religieuse. Ceux-là ne méritent pas de lire les poètes qui n’entendent point – sourds incurables – l’harmonie de ces vers :

Le bonheur a fini ses exils ; en guerrier
Il foule d’un pas prompt les trésors des parterres,
Heureux d’être un tapis sous son pied meurtrier.

Aristocratique et pervers, parfois un peu mièvre, M. Laurent Tailhade est un poète à la fois pieux et mondain. Comme les belles dévotes, qui donnent des rendez-vous dans les églises et vont de l’alcôve au confessionnal. M. Laurent Tailhade mêle sans cesse l’amour et la mysticité, et ses amoureuses ressemblent aux vierges des vitraux.

Mais je veux citer, au lieu de ses vers mystiques, deux strophes qui montrera que les jeunes poètes savent, malgré leur pessimisme et leurs perversités, faire éclore de fraîches pensées :

Quand vous passez par les chemins,
Blonde et frôlant les fleurs vermeilles,
Vos lèvres tentent les abeilles,
Vos bras font pâlir les jasmins.

Des rayons d’or touchant des treilles,
Galamment vous baisent les mains ;
Les roses aux sanglants carmins
Chantent vos blancheurs nonpareilles.
…………………………………………

Moins riantes sont les fantaisies de Jean Moréas. Bien qu’il nous vienne des pays de divine lumière, Jean Moréas est un poète de l’automne et du crépuscule, et lorsqu’il parle de paysages ensoleillés, c’est qu’il conte une des visions qu’il a dans la mélancolie d’une soirée froide. Et c’est au coin du feu, tandis qu’au dehors le vent pleure, qu’il revoit,

Le paysage vert, le paysage bleu,
Le paysage vert et rose et jaune et mauve
Où murmure l’eau claire en des fouillis de joncs.

MM. Charles Vignier et Victor Margueritte sont aussi parmi les disciples qui marchent autour de Verlaine et de Mallarmé, et comme les maîtres, ils sont des charmeurs qui font obéir le serpent du rythme.

IV

Mais, comme les Vierges folles à côté des Vierges sages, il y a près des poètes dont nous avons cité les noms, d’autres poètes qu’il est plus difficile d’admirer. Pour avoir suivi quelques dangereux exemples de Mallarmé et pour avoir pris trop à la lettre quelques préceptes de Verlaine, certains poètes ont cru que poésie voulait dire logogriphe.
Verlaine avait dit en son Art poétique :

Il faut aussi que tu n’ailles point
Choisir tes mots sans quelque méprise.
……………………………………….

Car nous voulons la nuance encore
Pas la couleur, rien que la nuance.

Il me paraît que pour rendre les plus fines nuances, c’est un assez mauvais moyen que de « choisir ses mots avec quelque méprise » et peut-être vaudrait-il mieux rechercher toujours les mots rigoureusement égaux à la pensée. Ceux qui peuvent se contenter de la couleur, n’ont pas besoin d’une telle précision et, s’ils veulent du bleu, peu leur importe qu’on leur donne du bleu d’outre-mer ou du bleu de France. Les amis de la nuance devraient se garder de prendre ainsi un bleu pour autre.

Quelques poètes ont trop fidèlement suivi ce conseil de Verlaine et leurs « méprises » sont parfois des « erreurs ». Ils ont, sans nul besoin, haché et retourné les phrases. Je ne cite point, mais voici un procédé d’inversion qui ne sortira guère de leur habitude : « Et – mon rêve – je voudrais que roses fussent les ciels automnaux et de lilas se nuançassent. » Ce n’est pas Verlaine qui est leur maître, c’est M. Jourdain, poète classique, qui appliqua pour la première fois ses théories en cette phrase célèbre :

Mourir d’avoir me font, belle marquise, vos yeux.

Sous prétexte de subtilité, ils font consister la poésie en un chaos de vocables qui se heurtent et l’on pourrait définir leur langage par ce vers de Stéphane Mallarmé : « Insolite vaisseau d’inanité sonore » (I) si leurs vers étaient toujours sonores.
Catulle Mendès et les Parnassiens avaient autrefois détrôné « cette reine la Faute-de-Français ». Certains imitateurs de Mallarmé et de Verlaine ont rétabli sur le trône une autre « Faute-de-Français », qui n’est pas de la même dynastie. Les poètes que l’on appelle vainement des Décadents, admirateurs des maîtres subtils et délicats qui ont écrits Sagesse et l’Après-Midi d’un Faune, ne sont point partisans de cette restauration et ils n’aiment pas plus la nouvelle reine que la reine détrônée.

Ephraïm MIKHAËL


(I) Le vers est extrait de Sonnet allégorique de lui-même (version de 1868. Cette première version n’a semble-il pas était publiée du vivant de Mallarmé, nous ne savons pas comment elle fut connu par Mikhaël en 1885) ce vers deviendra : « Aboli bibelot d’inanité sonore », dans l'édition photo-lithographiée des Poésies en 1887.

Ephraïm Mikhaël (Georges-Ephraïm Michel. 1866-1890) est originaire de Toulouse, proche de Bernard Lazare (ils se disent "cousins"). C'est au Lycée Fontanes qu'un groupe de jeunes gens "Le Cercle de Moineaux francs" publient un périodique littéraire Le Fou, on y retrouve outre Mikhaël : Camille Bloch, Pierre Quillard, Rodolphe Darzens. Mikhaël publiera dans La Basoche, La Pléïade, La Jeune France. Après sa mort, il n’avait que 24 ans, ses poésies seront réunies par ses amis dans un volume publié chez Lemerre.

"Puisqu'il ne nous laissa que de trop brèves pages, l'œuvre seulement de quelques années ; puisqu'il est mort à l'âge où plus d'un beau génie dormait encore, parfum inconnu, dans le calice fermé de la fleur, Mikhaël ne devrait pas être jugé, mais seulement aimé. [...] Le parnassien allait donc évoluer naturellement vers l'esthétique d'aujourd'hui quand la mort le surprit ; il avait sans doute compris qu'il ne faut pas dédaigner les manières nouvelles d'exprimer l'émotion et la beauté." Remy de Gourmont Le IIe Livre des Masques.



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